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Le Communisme a besoin d’un PARTI.. Le PCF est mort : VIVE LE PARTI COMMUNISTE

22 janvier 2011, 14:23, par yapadaxan

La contribution d’AC est une heureuse initiative. En effet, plutôt que de ratiociner, il importe en effet de passer à la très nécessaire étape de création d’un authentique parti communiste (révolutionnaire, même si c’est redondant).

J’apprécie le rappel à l’Union de la gauche et de sa démarche programmatique. Car, alors que le Parti fournissait d’excellentes analyses du CME, il se fourvoyait dans cette union. Ce n’est pas l’union en soi qui a précipité sa perte, mais cette union avec le PS et le parti radical. Le PCF a cru qu’il jouerait un rôle hégémonique. L’expérience a prouvé qu’il a été laminé en quelques années.

N’oublions pas, bien sûr, et surtout pas ! l’effondrement du socialisme réel à l’Est de l’Europe. Ce qui mit en valeur la première erreur du PCF : son attachement fusionnel au PCUS et au Pacte de Varsovie, son absence d’influence critique, rejougnant le courant européocommuniste initié par le PCI.

Dès 1945, PCF et PCI ont renoncé à être ce qu’ils prétendaient être en désarmant des 2 côtés des Alpes la Résistance, laissant toute l’initiative historique, là, à la démocratie chrétienne dirigée en sous main par la CIA et, ici, le gaullisme du grand capital, mi-national(iste), mi-américanophile. La tendance nationaliste se dirigeant, par défaut, sur la pente rhénane sous prétexte qu’il valait mieux une Allemagne européenne plutôt qu’une Europe allemande.

Et, pour ne pas heurter le socialisme dans un seul pays, cher à Staline et ses successeurs, le PCF n’a eu de cesse de se frayer un chemin vers un socialisme à la française (ce qui n’a absolument aucun sens !).

Il y a eu dichotomie entre cette capacité à décrire et analyser le capitalisme dans son développement et la stratégie politique censée le combattre.
N’oublions pas l’abandon, hors congrès et hors statut, du concept de dictature du prolétariat qui disait bien autre chose que la caricature qu’en fit Georges Marchais lors de la préparation du 22ème congrès en 1976.

C’est donc à donner le jour à un Parti communiste révolutionnaire qu’il importe de donner le jour puisque, en effet, celui de 1920 est bel et bien mort, en voie d’inhumation.

Il importe d’analyser de façon exhaustive le passé du mouvement communiste mondial et du PCF, cela dans un contexte historique mondial, procédant à l’examen complet de la genèse du capitalisme au plus loin de ses origines, intégrant l’essor industriel du XIXème siècle, à l’intérieur des puissances européennes, mais mettant l’accès sur le nouveau monde, la colonisation de la planète au long de siècles entiers, expliquant scientifiquement toutes les phases de formation de ce capitalisme, à la fois national, dans ses moyens et ses intérêts de classe, et international en tant que processus historique et planétaire.

Le communisme naît de la contestation de l’exploitation industrielle asservissant le prolétariat. Mais il tire ses origines bien avant dans l’expérience tragique des peuples colonisés, même si celle-ci ne fut pas publiée ni savante ni académique.

Le communisme théorique connaît donc un succès précoce et planétaire, il inspire des peuples qui, au départ, n’étaient pas inscrits dans le champ de la lutte des classes de la façon présentée par les théoriciens européens.

Le PCF ne prit donc pas toute la mesure de la situation coloniale dans la situation algérienne, soutenant le Parti Communiste Algérien, mais restant évasif et ambigu quant à l’issue politique de la guerre d’Algérie et lui imposant le cadre colonial intact comme espace de libération.

Et c’est avec la politique coloniale de la SFIO que le parti entendit néanmoins s’unir à partir de 68 (j’opère sciemment une ellipse à intention provocatrice).

On le voit, l’air de rien, la liste des errements du PCF au long de son Histoire est gravement importante :

 lien fusionnel avec Moscou, dès l’acte de naissance.

 attitude trouble au lendemain de la Libération, rendant les armes à l’Etat bourgeois.

 manque de volonté politique affirmée au long de la guerre d’Algérie.

 union coupable de la gauche en 72 jusqu’en 81 et absence totale de réaction au moment de l’effondrement soviétique.

Aujourd’hui, la situation formée par un capitalisme en crise profonde, structurelle et systémique met à l’ordre du jour son renversement par la révolution populaire sur des bases révolutionnaires de classe. Ce qui implique l’existence, la théorie, la pratique et l’action d’un parti ayant à accomplir un rôle historique autant qu’universel, fût-ce dans le dépassement national de la crise. Etant bien entendu que ce dépassement national ne peut être étroitement qu’à la française vu les conséquences immédiates au plan international et même mondial.

Du reste, un parti communiste n’est communiste que s’il est internationaliste en rapport étroit avec un mouvement communiste beaucoup plus large.

L’analyse marxiste du capitalisme au XXIème siècle ne peut conduire qu’à favoriser l’internationalisme avec d’autres partis réellement communistes sans pratiquer de sectarisme a priori, sans oeillères staliniennes. Tout mouvement de contestation servant les intérêts de la libération sociale est un allié de classe où qu’il se trouve. Toute coopération avec lui est une obligation pour ce parti révolutionnaire.

Je n’ai traité (et très mal) qu’une partie de la question. A tous les contributeurs de participer et de proposer afin d’améliorer l’ensemble. AC va se faire un plaisir de tout synthétiser. Non, j’déconne...