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Les rêves politiques du "modéré" Ghannouchi

25 octobre 2011, 10:38, par pilhaouer

D’un côté Ghannouchi théorise et il est clair qu’il ne veut pas d’une société laïque, de l’autre côté, en campagne électorale et ayant besoin d’alliances avec des partis non religieux, il promet de respecter le statut de la femme qui date de Bourguiba.
Les articles du Monde et de Politis ne sont pas en contradiction avec cet article et les promesses engagent surtout ceux qui les reçoivent.
La démocratie est un concept qui doit être décortiqué et confronté à la réalité en permanence (sommes-nous en démocratie ?) mais il est au moins certain que le refus de la laïcité est à coup sur le refus de la démocratie .
Un état confessionnel, chrétien, juif, musulman,boudhiste , raélien, scientologiste, n’est pas démocratique, par définition, puisqu’il favorise les adeptes de ces religions.
"In God we trust", n’est-ce pas la devise de la "plus grande démocratie" du monde" qui répand paix, liberté et dollars comme chacun sait.

"Nous respecterons les droits de la femme sur la base du code de statut personnel et de légalité entre les Tunisiens quels que soient leur religion, leur sexe ou leur appartenance sociale", a déclaré Nourreddine Bhiri, membre de la direction du parti islamiste.

(Le Monde)

et :

Il ne faut pas que la France et les Européens sombrent dans une hystérie qui consiste à dire que les islamistes sont des démons. Ce ne sont ni des anges, ni des démons : ce sont des professionnels de la politique, capables - comme tous les responsables politiques - de tenir un double discours et de faire des promesses. Mais il ne faut pas leur faire de procès d’intention. Il faut rester extrêmement mesuré. ... ...
... ... il faut rappeler qu’historiquement, la France était une démocratie avant de devenir une République laïque. Il ne faut pas chercher à imposer des modèles tout faits. La Tunisie se trouve dans une autre ère culturelle et civilisationnelle. Il faut laisser le choix à la société tunisienne de suivre son propre chemin.

(Politis)

Oui mais :

Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :

Article 10 -

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi

Constitution du 4 novembre 1848 : Préambule

« En présence de Dieu et au nom du peuple français, l’Assemblée nationale proclame… »

Et non pas "Au nom de Dieu..." proposé par l’Eglise.
La religion catholique n’est plus religion d’Etat car toutes les autres religions peuvent être reconnues. Mais il faudra attendre les années 1880 pour que l’enseignement devienne laïc et 1905 pour que les choses deviennent plus claires. (elles ne le sont pas tout à fait encore)

Les catholiques comme les protestants considèrent la liberté religieuse comme un droit fondamental source de tous les autres.
Pour l’islam, (et pour ce que je crois savoir), les lois ont leur fondement dans la parole divine.
Mais , (nécessaire et non suffisant), la démocratie positionne la religion dans la sphère privée.
Les catholiques l’ont accepté plus ou moins, pourquoi pas les musulmans ?

Néanmoins, quelle que soit la religion, la sécularisation correspond à une diminution d’influence. Donc ...