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L’ABSTENTION et la VISEE COMMUNISTE : aucun lien ?

29 novembre 2011, 12:51, par Cop

A rajouter au débat :

 Lé démocratie limitée telle qu’on la connait est construite pour vider de son sens l’espérance populaire de contrôle de ses propres affaires.
Les postes obtenables au travers de ces processus sont des machines à transformer des militants honnêtes en serviteurs du système , ce qui pose des questions faisant comprendre que le système parlementaire (et présidentiel) tel qu’il est, de nature, un morceau d’un appareil d’état capitaliste.
Les élus (Sarko, Mitterand, etc) n’ont de pouvoir que si ils mènent des politiques favorables globalement à la bourgeoisie. Si ils tentent de s’en écarter sur des sujets importants le coup d’état n’est plus loin (Allende).

 L’espérance démocratique est une vieille valeur révolutionnaire, fondamentale, même si dévoyée par les systèmes de démocratie limitée que l’on connait.
Elle a toujours un très puissant moteur (comme on le voit dans les révolutions d’Afrique du Nord, ou bien dans les mouvements d’indignés qui parcourent la planète, etc).
Il faut donc être très attentif sur les questions électorales telles qu’elles sont. Et tous les arguments ne se valent pas sur ce sujet.

 Les illusions, construites en partie sur des bases justes (vouloir contrôler) et sur des bases fausses (un bon élu va nous permettre de changer les choses), ne se balayent pas ainsi, on le sait depuis le lendemain de 68 ("élections pièges à cons !", c’était vrai mais ça n’a pas en soi diminué les illusions ni permis autre chose).

Actuellement existe une répulsion importante de Sarkozy, et dans bien des milieux ouvriers, celle-ci est tripale. Cette réaction je la partage complètement. Et je pense depuis longtemps qu’il est toujours utile de tatanner la tête de gondole de l’exécutif capitaliste. Question de principe .

 Par contre je sais bien que le système étant ce qu’il est, un PS aux affaires ne se distinguerait pas de ceux que l’on a vu partout en Europe , et en période de crise, un tel exécutif ne fonctionnerait que par une grande violence contre les travailleurs.

 La question de l’abstention ou la participation à des élections relève à mon sens de questions tactiques et ressortent des contre-poids que peuvent apporter un centre en dehors du cadre des institutions de l’état.
Les élections sont souvent un des lieux de bataille des classes et leurs intérets.

 la question de la légitimité politique d’un mouvement généralisé, démocratique, auto-organisé en dehors des institutions de l’état est une question stratégique (et doit être au centre d’une politique révolutionnaire) vitale. Sans organisation puissante des masses, ne devant rien aux places dans les institutions de l’état, les questions de boycott ou d’abstention révolutionnaire sont délicates et difficiles, et pas forcement efficaces.

 Ces derniers temps nous avons eu l’exemple du mouvement du 20 février au Maroc (quelque soit ce qu’on peut penser de l’orientation de ce mouvement) qui a appelé avec succès à l’abstention au Maroc.
Mais cela s’est fait dans des circonstances spécifiques (sans oublier d’ailleurs qu’une partie de la rébellion contre la dictature a quand même voté) d’une dictature et de manifs de masse qui durent maintenant depuis des mois dans les grandes villes.

 Un parti révolutionnaire dans le passé a bossé en dehors des cadres électoraux, le MIR chilien et quand il y eut la victoire de Allende, il mit son organisation au service de la protection de l’union de la gauche, ayant donc une position tout à fait originale sur la question électorale, poussant parallèlement à l’auto-organisation et l’armement des travailleurs .
Je prends cet exemple car il était dans un vieux pays démocratique jusqu’au coup d’état de Pinochet.

 La fonction tribunitienne des élections ne doit pas être sous-estimée . Pendant les périodes électorales il y a plus de discussions politiques . C’est un bon moment pour faire de la politique et il faut avouer que quand on n’y est pas c’est plus difficile.
Il est extrêmement important, pour les présidentielles de 2012 que des voix révolutionnaires se fassent entendre, un maximum de voix révolutionnaires. Les règles actuelles des temps de parole de la présidentielle rendent utiles d’avoir le plus de candidats possibles.
A cette échelle, et en attendant que des médias puissants alternatifs existent, il est important d’être entendus sur ces tribunes, ça fait partie de la bataille idéologique qui aura une extrème importance quand le chaos de la crise du capitalisme durcira les camps.

Du moment qu’on a une stratégie visant à construire un sujet indépendant,de masse, démocratique ayant légitimité à disputer le pouvoir.