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LE SALAIRE DIFFERE (suite)

21 janvier 2012, 11:52, par pilhaouer

Extrait d’un article du Monde Diplomatique de Bernard Friot :

.Retraites, un trésor impensé
.. ...
Commençons par la cotisation. Cette face méconnue du salaire, contestée par le patronat comme une « charge sociale », est l’une des grandes inventions du XXe siècle . Chaque emploi donne lieu au prélèvement d’une part de la valeur ajoutée, en plus du salaire net, affectée au financement des prestations sociales. C’est la part socialisée du salaire. Elle est considérable : pour 100 euros de salaire net, on compte 73 euros de cotisations salariés et employeurs (3) et 10 euros de contribution sociale généralisée (CSG), impôt affecté à la Sécurité sociale. Plus de 45 % du salaire total se trouve ainsi socialisé pour la protection sociale, les cotisations en représentant l’essentiel : 40 %.

La cotisation sociale,
système unique d’appropriation
collective de la richesse

Cette appropriation collective de la valeur ajoutée présente plusieurs vertus. Comme l’impôt transformé en service public, la cotisation ne génère aucune accumulation financière avant sa métamorphose en prestation sociale. Elle s’oppose au profit qui alimente les portefeuilles financiers. Ces derniers, prétend-on, sont indispensables pour investir ; la cotisation sociale prouve le contraire en assumant avec succès, depuis un demi-siècle dans les pays les plus développés, des engagements massifs (13 % du produit intérieur brut en France) et de long terme (des dizaines d’années) : les pensions.

Le mécanisme de la cotisation met en lumière une règle souvent ignorée : il n’y a que de l’aujourd’hui en économie. On ne dépense jamais qu’une partie de la valeur ajoutée en train d’être produite, malgré la croyance en la nécessité d’une accumulation préalable aux grandes dépenses. ...

http://www.monde-diplomatique.fr/2010/09/FRIOT/19637#nb2