Accueil > ... > Forum 517443

Grève Sncf : bilan et leçons par les Communistes Libertaires de la CGT

5 juillet 2014, 18:11, par Ermon

Bonjour Richard Palao,
Nous sommes comme toi des défenseurs de l’indépendance du syndicalisme à l’égard des partis politiques, des pouvoirs en place, des institutions. Indépendance syndicale que nous concevons avant tout comme la capacité autonome du syndicalisme à définir son projet, ses tactiques et stratégie de lutte, ses revendications. Indépendance syndicale qu’il est nécessaire d’articuler avec les valeurs portées par le syndicalisme de classe et de masse, valeurs forcément anticapitalistes et démocratiques pour faire court.
Pour autant, nous ne sommes pas dupes sur les manœuvres de groupes politiques, de courants syndicaux, de groupes de bureaucrates qui agissent la plupart du temps sans justement tenir compte de la démocratie syndicale mais en application des consignes de leur parti. et donc sans chercher à impliquer un maximum de syndiqués à l’élaboration des orientations et pratiques.
Mais notre blog n’est pas l’expression d’une organisation politique. Seulement l’expression d’un courant d’idées.
En ce sens, qu’il y ait non pas des fractions/partis mais des courants d’idées formalisés et se revendiquant de la Cgt nous semble permettre d’enrichir le débat syndical. En définitive c’est avant tout ce que les militants et militantes de ces courants font dans le syndicat qui pose, ou pas problème. De ce point de vue notre courant philosophique qui met l’autogestion du syndicat, des luttes et du socialisme à venir comabt les pratiques fractionnelles plus ou moins officielles de certains groupes politiques.
Nous aurions pu être hypocrites et intituler notre blog « syndicalistes libertaires » tout en diffusant exclusivement des débats qui se posent dans la Cgt.
Pour la plupart des militants CL de la Cgt, il importait aussi de souligner la filiation historique de leur engagement comme celle de démontrer que les libertaires ne sont pas forcément tous et toutes à Sud ou à la CNT.
Par ailleurs, la notion d’indépendance syndicale est quand même toute relative dans la Cgt et utilisée à tords et à travers. Exemple : pas mal de responsables locaux de syndicats cgt sont par ailleurs conseillers municipaux sur diverses listes de gauche et d’extrême gauche. Sur le papier, ils et elles respectent l’indépendance syndicale et les statuts mais tout le monde sait qu’ils et elles sont des responsables CGT !
Enfin, on ne peut pas mettre sur le même pied d’égalité des FN membres de la Cgt et des libertaires ou tout autre courant présent historiquement dans le mouvement ouvrier en vue de l’émancipation des travailleurs ! Tout simplement parce que leurs valeurs et leur politique visent à détruire tout ce que le syndicalisme de classe porte. D’ailleurs nous soutenons le travail de la commission de lutte contre l’extrême-droite et les mesures d’exclusions prononcées contre celles et ceux qui affichent leur appartenance à l’extrême-droite.
La vraie question posée depuis des années serait plus celle de comment faire vivre dans la CGT un espace, un regroupement de syndicats qui puissent échanger afin de refonder dans les luttes un projet syndical de lutte de classe. Car, nous avons affaire en face de nous et en permanence à une couche d’experts et de techniciens bureaucrates qui eux/elles défendent depuis des années une politique de régulation du capitalisme. Bien loin des fondamentaux de notre bonne vieille confédération.