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> Des militants LCR s’adressent à la LCR

15 juin 2006, 18:16

Étre au pouvoir. c’est avoir des representants. il faut mieux faire passer une partie de ses idées dans la realite, qu’aucune.

N’avoir pour ambition que de rester parti d’opposition ... C’est tout la LCR ça !

Ce que semblait vouloir dire Arnaud n’était nullement une abdication par rapport aux responsabilités d’un parti mais une logique qui ne passe pas avant tout par des postes de gouvernements mais la recherche d’un pouvoir assumé et assuré par les travailleurs et la population.

Réellement.

Concretement.

La conception du parti étant là celle d’un faciliteur de révolution, un faciliteur de l’autogestion, pas celle d’un parti qui dirige au concret la société.

Cette conception qui anime en partie la LCR, pas forcement toujours formalisée clairement pas ce parti, explique en partie son attitude sur les questions gouvernementales.

Ils ne peuvent venir dans un gouvernement que si celui-ci facilite un autre type de démocratie, plus large.

La LCR, comme d’autres organisations, a participé à bien des combats pour obtenir des conquêtes sociales et "sociétales", sans être au gouvernement.

D’ailleurs des conquêtes sociales considérables eurent lieu avec une droite au gouvernement, par les luttes, par la mobilisation, montrant en celà que ce qui séparait l’éfficacité de l’agitation vaine ne se situait pas dans la participation, ou pas, à un gouvernement de gauche .

Penser que rester en déhors d’une logique gouvernementale est une logique d’agitation vaine, impuissante et inefficace , est très exessif, et pour tout dire faux.

Il ne faut pas tout mélanger.

Un parti au gouvernement, dans le système actuel, avec la société telle qu’elle est organisée, n’est pas au pouvoir ! Un peu de lucidité please ! Sa marge de maneuvre est fixée tant qu’il agit dans un cone de décisions ne remettant pas fondamentalement en cause les dominations réelles sur la société. Si il sort de ce champ clos il affronte immédiatement le pouvoir réel. Si il se coule dans ce cone, il justifie un ordre injuste, une démocratie confisquée et incomplete (gouvernements de gauche de ces dernières vingt années). Et il introduit la pensée dans une grande partie de la majorité sociale du pays que gauche ou droite sont des logiques les agressant.

Ce cone de decision peut sortir des bornes fixées que par la mobilisation de la population, pour des conquêtes sociales, pour arracher des pouvoirs réels et quotidiens à la bourgeoisie.

Le gouvernement de gauche de 36 n’aurait été rien sans les occupations d’entreprises généralisées (contre l’avis du gouvernement) qui nous amenerent les celebres conquêtes dont nous bénéficions encore maintenant, les conquêtes sociales et politiques de 1945 (les services publics, les entreprises nationalisées) ont été enfantées par le canon encore fumant des fusils de la résistance, les conquêtes de 68 (congés, augmentation de 40% du SMIC, sections syndicales, liberation des moeurs, départ réel à grande echelle des luttes de libération de la femme, libertés individuelles renforcées, etc) eurent comme acteurs essentiels les travailleurs mobilisés (10 millions de grêvistes) et aucun gouvernement de gauche.

On voit donc là que les avancées ne tournent pas forcement autour de la participation ou non à un gouvernement. Mais dans ce qui se passe dans la société, en profondeur.

Une bataille unitaire à gauche de la gauche doit tenir compte de celà, de tout celà, afin de liberer des espaces d’enthousiasme qui ne se résument pas dans la croyance de la recherche d’un "bon" gouvernement, voire pire, d’une "bonne" personnalité (il ne s’agit pas là pour moi de dire que nous n’avons pas besoin des meilleurs talents, mais que ceci n’est pas l’essentiel).

L’utilisation d’une bataille electorale, même si elle contribue à se retrouver dans un gouvernement (qui ne peut être un gouvernement liberal, de droite ou de gauche), doit avoir comme objectif la création de quelque chose de plus puissant, plus profond, plus structuré, plus populaire, aidant les travailleurs et la jeunesse à prendre en main leur destin au concret.

Mais encore faut-il que cette bataille electorale soit faite. L’existence d’un enorme potentiel de forces convergentes, allant bien au delà des boutiques et courants politiques, situé sur le terrain historique et fondamental de la gauche, c’est à dire la majorité sociale du pays (et non la version restrictive de se dire ou pas de gauche), exige un effort de tous les courants existants la parcourant.

Une bataille electorale, et un bon résultat electoral, sur une logique anti-liberale, anti-capitaliste, serait en soi une aide précieuse et un encouragement populaire à la bataille, à la conquête progressiste, une amélioration de la confiance des travailleurs en leurs propres forces.

Personne ne demande à la LCR ou au PC, ou à toute autre force ou individu de renier ses convictions, ses critiques politiques dans la bataille unitaire necessaire. Rien n’empeche donc la LCR de participer à la bataille unitaire necessaire.

Copas

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