Accueil > ... > Forum 142385

Gianfranco Fini, le leader fasciste italien, préface Sarkozy

16 février 2007, 15:34

Non seulement je saute au plafond mais vais finir par croire que les français de France ou les auteurs de ce texte sont des crétins de premier niveau (les études sup et les voyages ne servent à rien pour construire le fameux esprit critique !!)
Rien de choquant qu’un parti évolue dans son histoire et rien de choquant qu’une Ségolène ou un Nicolas revendiquent leurs origines ou leur inspiration Gaulliste. Mais choquant d’invoquer le fascisme de Gianfranco Fini comme s’il ne s’était rien passé depuis 13 ans depuis 1994. Si les auteurs du texte en question veulent des membres de l’extrême droite italienne ils seront servis mais avec le parti xénophobe ; la Ligue du Nord (le parti de Bossi) plus proche de Villiers et le groupe Forza Nuova groupe minuscule absent au Parlement (l’Italie est un régime parlementaire donc une situation encore plus défavorable à Forza Nuova). Ces 2 partis à eux seuls ne dépassent pas les 10 %. Combien pèse le Front National en France ?.......deux fois plus je crois !!!

Le terme de racisme en Italie n’a pas le même sens qu’en France ou au Royaume Uni. L’Italie ne peut pas se glorifier d’un passé colonial qui s’est brutalement arrêté après la 1ère guerre mondiale. Mais la République italienne étant jeune (1873), de fortes disparités existent encore aujourd’hui entre les régions au niveau historique, culturel voire même au niveau ADN. Les Lombards (Milan-Bergame..) et les Vénitiens sont mélangés avec "l’envahisseur autrichien" alors que les Siciliens ont du sang grec, espagnol et français. Cette République (Risorgimento) à l’origine de cette réunification interrégionale pour ne plus être à la merci d’un éternel envahisseur relève du miracle tant les différences entre les régions étaient tangibles (langue, monnaie, unités de mesure....). L’italien est volontiers xénophobe et n’hésitera jamais à tirer dans les pattes de son voisin de la région d’à côté. Côté racisme avec le taux d’immigration le plus faible d’Europe, les italiens ne maitrisent pas encore cette "diffidenza" (méfiance) à l’égard d’un éthiopien, somalien, tunisien ou libyen ou même philippin présents dans la péninsule.

Pour clôre ce sujet, malgré tout ce qu’on voudra dire, Mussolini est très présent dans les esprits et jusqu’à présent. Il a été un brillant homme d’Etat quoiqu’on dise mais il a pêché comme tous les italiens sur son défaut majeur et c’est là qu’il a perdu (il a fait les mauvaises alliances et a retourné sa veste au moins 2 fois !). Les italiens n’ayant pas eu beaucoup de grands chefs d’Etat comme W. Churchill ou Adenauer, Mussolini a bousculé certaines normes bourgeoises typiquement italiennes et conservatrices en replanifiant les villes dont Rome, en créant un style fasciste (art déco italien superbe d’ailleurs), en introduisant/inventant également la sécurité sociale avec le droit aux soins gratuits pour les pauvres à la charge de l’Etat. Certes on ne pouvait pas beaucoup s’exprimer mais les signes d’entrée tardive dans la modernité de l’Italie se sont faites en bonne partie grâce à lui. S’il a du sang sur les mains c’était "entre eux" entre italiens. Donc, les italiens n’ont aucun problème avec l’héritage Mussolinien sauf peut-être les très progressistes et modernes comunistes italiens. Mais, on peut aussi les comprendre, ce sont eux qui l’ont capturé à la frontière suisse et l’ont assasiné. Pour rattraper le coup, les communistes une fois débarrassés de lui n’ont pas fait mieux à la fin de la guerre et dans les années 50. L’Italie cherche par conséquent son grand homme mais ne semble pas l’avoir trouvé en Silvio Berlusconi et ne le trouvera pas en Gianfranco Fini, brillant homme politique mais de personnalité trop effacée contrairement à son parrain grande gueule et très habile communicateur mais piètre gestionnaire des dossiers italiens à l’instar d’un Prodi excellent homme de dossiers dont l’Italie a besoin aujourd’hui mais médiocre communicateur et inapte à rester dans les annales.
En conclusion pas étonnant que Gianfranco Fini co-signe l’ouvrage de Sarkozy et pas étonnant que Romano Prodi (Centre Gauche et pas Gauche à la française) vante les mérites de F. Bayrou ou que les journaux communistes italiens vantent ceux de Ségolène Royal.
W un français de Rome (Italie)