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Le "bon dieu" sans confession

1er mars 2007, 12:53

Etre keynésien aujourd’hui, cela voudrait dire (entre autres) :
 mettre fin à l’indépendance des banques centrales et notamment de la BCE,
 jeter à la poubelle le pacte de stabilité
 donc autoriser les états à investir, y compris par l’emprunt
 « euthanasier les rentiers »

Ces quelques règles (qui sont loin d’être révolutionnaires sur le plan conceptuel) ont permis à l’Europe de l’ouest de bâtir, sur le champ de ruines de l’après-guerre, les "Trente Glorieuses", caractérisées par la priorité à l’emploi et un chômage plutôt bas.

Mais les rentiers se sont réveillés (consensus de Washington, Reagan et Thatcher...), prouvant que la lutte des classes n’avait jamais cessé (les discours "tendance" en sens inverse étaient juste destiné à endormir l’opinion, avec déjà l’aide des médias)

Les rentiers et leurs complices ont exigé que les états changent leurs lois sociales et commerciales pour leur donner tout le pouvoir sur les salariés. Ils ont été aidés puissamment par l’Union européenne, qui a toujours placé le marché avant les objectifs civiques et sociaux.

Mais surtout les rentiers n’ont pu triompher en Europe qu’avec l’accord unanimes des partis socio-démocrates, dont les dirigeants se sont propagandistes de l’orthodoxie néo-libérale*. Les socio-démocrates d’aujourd’hui sont plus néolibéraux que la droite européenne des années 60.

Jean-François

*Il faut relire le livre de Serge Halimi "Le grand bond en arrière" (Fayard, 2004), dont je cite le contenu du chapitre 7 :

7. LA GAUCHE, À SON TOUR 415
La quête du juste milieu 422
Dépasser le passé ou le liquider ? 432
À bas les syndicats et vive les médias ! 439
Le marché et l’ordre 457
La Nouvelle Zélande, éprouvette du libéralisme total 466
Quels instruments pour une autre politique ? 486
Au service de qui ? 502
Un socialisme antisocialiste 518