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Le FOU DE BASSAN ne se tue pas lui-même !

2 septembre 2007, 16:09

Des affaires en masse, un tumulte d’événements le jour s’efface, sombre insensiblement ; nous sommes deux dans la pièce, moi et Lénine une photographie sur le mur blanc.

La bouche ouverte pour un discours fervent, la brosse des moustaches dressée. Dans les plis du front pressé, humaine, sous le front énorme une énorme pensée.

Sans doute devant lui les foules défilent,
forêt des drapeaux... herbe des bras... Je me suis levé, allumé par la joie.
On voudrait marcher, saluer, rendre des comptes.

Camarade Lénine je vous fais un rapport pas de service mais du fond de l’âme. Camarade Lénine, ce travail d’enfer sera fait et se fait déjà.

Nous éclairons, habillons les pauvres et les nus. L’extraction de minerai et de charbon augmente... Mais à côté bien sur il y a encore beaucoup de saleté et de bêtise.

On est fatigué de s’en défendre et de montrer les dents. Beaucoup sans vous ont perdu la tête.
Toutes sortes de canailles foulent notre sol et l’entourent. On ne saurait tous les compter ni les nommer un long ruban de gredins qui s’étire. Des koulaks, des bureaucrates
lèche-bottes, sectaires, ivrognes.

Ils vont, bombant fièrement la poitrine,
hérissés de leviers responsables couverts d’insignes...

Bien sûr nous les materons tous
mais ce sera effroyablement difficile. Camarade Lénine, dans les fabriques enfumées dans les campagnes couvertes de neige et de blé
c’est votre coeur et votre nom, camarade, qui nous font penser, respirer, lutter, vivre.

Des affaires en masse un tumulte d’événements le jour s’efface sombre insensiblement ; nous sommes deux dans la pièce, moi et Lénine une photographie sur le mur blanc.

(1929) Vladimir Vladimirovitch Maiakovski - Conversation avec le kamarade Lénine,