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Evo Morales : "la directive retour" et l’Union européenne

20 juin 2008, 00:40, par Domrémy

MORT AU COMBAT

L’esprit impérialiste et l’idéologie de la réparation post-coloniale viennent de faire une nouvelle victime.

Morales trouve donc normal de déraciner et de vendre une partie de son peuple aux anciens colons. Il refuse également aux pays d’Europe la liberté d’adopter les politiques migratoires qu’ils désirent. Si lui s’accorde le droit d’envoyer une partie de son peuple travailler pour les anciens colons chez les anciens colons, il doit en retour accorder à ces derniers le droit de ne pas vouloir accueillir les « esclaves » (terme volontairement provocateur de ma part) qu’il leur envoie et il doit leur concéder le droit de prendre les mesures qu’ils jugent nécessaire pour cela. A ce titre, Morales s’oppose donc au droit fondamental qu’ont les peuples à pouvoir disposer d’eux-mêmes. A ce titre, Morales raisonne donc comme un colon impérialiste. La raison qu’il avance pour justifier une telle attitude : revanche contre la conquête de l’Amérique du Sud opérée par les pays d’Europe, manière de réparer l’outrage subi. Seulement, le président de la Bolivie oublie une chose essentielle : les travailleurs des peuples européens sont-il responsables de la colonisation de l’Amérique du Sud qui commença il y a 500 ans et qui pour la Bolivie s’acheva en 1825 ? Au nom de quoi les travailleurs européens devraient-ils aujourd’hui subir ce qui s’apparente à la « libre » concurrence libérale voire à une forme de colonisation de la part des compatriotes de Morales ? Au nom de quoi doit-on ajouter des difficultés et des drames au quotidien des travailleurs des pays d’Europe ? Au nom de la solidarité entre les prolétaires de tous les pays ? Au nom du cosmopolitisme citoyen et éco-responsable comme solution au capitalisme mondialisé ? Au nom des Droits-de-l’homme qu’invoquent Morales, cette idéologie impérialiste au nom de laquelle les pays riches oppriment les pays pauvres ?

Le président bolivien est ici parfaitement représentatif de l’inconséquence de ce qu’il convient d’appeler la pensée altermondialiste qui rêve d’un mondialisme réformé, adapté et moralisé dans lequel s’épanouira leurs chimères d’une social-démocratie réellement représentative et d’une libre concurrence équitable née des transferts internationaux de main d’œuvre. Et les altermondialistes et leurs collègues idiots de SOS Racisme, la Cimade ou Les Verts peuvent rêver encore longtemps, pendant ce temps les oligarques capitalistes eux continuent de se frotter les mains et de remplir le tiroir-caisse en riant de cette stérile contestation planétaire et citoyenne.