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Communisme : un combat pour la liberté - retour sur "l’affaire Rouillan"

2 octobre 2008, 21:06, par Copas

Décidément le stalinisme n’est pas mort, le révolutionnarisme qui partout dans le monde, sans aucune exception, absolument aucune, a produit la terreur, semble ne pas être mort non plus !!

Deux choses dans une même phrase qui n’ont pas même contenu.

Le stalinisme est relié a une couche sociale qui a intérêt à sa préservation et sa domination, et qui l’a imposé aux peuples de plusieurs pays en même temps qu’il influençait et tentait de ployer en faveur de ses interets des mouvements communistes dans des états capitalistes.

Sans les interets de cette couche sociale et son pouvoir, pas de terreur contre le peuple, juste de la défense de la population contre ce qui l’agresse, une bourgeoisie , un impérialisme, une bureaucratie.

Ce n’est pas spécialement la violence de la lutte qui a amené un changement de système qui a fait la terreur d’un système, même si celle-ci a aidé à la sécrétion cette couche sociale parasitaire, hiérarchiste et incontrôlée.

On n’a jamais traité la résistance de facho et de stalinienne (du moins pour sa nature), pourtant elle fut violente, et des fois très violente.

On peut penser que telle ou telle action n’était pas forcement la meilleure tactique mais la résistance armée fut bien un mouvement vers la liberté et l’apaisement des relations entre les êtres humains.

C’est tragique mais c’est comme ça. Et si on avait demandé aux militants plastiqueurs des FTP-MOI ce qu’ils désiraient le plus ce n’est certainement pas le choix du pistolet et de la dynamite qu’ils auraient fait.

Mais plus l’amour, de chanter à la fin d’un repas, vivre en solidarité avec d’autres, ne plus avoir de despotisme et d’exploités, encore moins des fachos.

Cette charge de liberté et de résistance à la tyrannie se fit armes à la main montrant qu’il n’est pas vrai que la violence est forcement mère de la tyrannie.

Elle complique quand il existe d’autres solutions. Les désirs de communisme s’accommodent mal d’une violence substitutrice .

Par contre la violence existe dans ce monde et les désirs de liberté s’y frotteront forcement à nouveau. A nouveau des peuples sont et seront confrontés à la violence d’un système social dés qu’ils voudront vivre plus libres ou simplement se défendre.

On peut ne pas regarder ces choses là en face, faire comme si elles ne pouvaient pas se produire mais ça n’y change rien, ou c’est pire parce qu’on n’a pas intégré dans ce qui fait le désir de liberté l’immense violence de ce qui a intérêt à contraindre ce désir.

La Louve en rebondissant sur un propos de Rouillan rappelle cela : Il existe des rapports de force construits sur une immense violence, prête à se déchainer et broyer bien des hommes et des femmes si un système est en cause.

Le sujet évoqué par la Louve ne relève pas de l’apologie d’Action Directe, ni d’un quelconque soutien à ce que fit ce groupe dans le passé (de ce que j’ai compris) mais de la question de la violence dans un processus révolutionnaire ou républicain, de cette violence qui fit que nous vivons repus (plus ou moins) parce que de notres ancêtres en plusieurs états prirent les armes afin d’accomplir un mouvement d’auto-défense basique : la bataille pour la liberté.

Ces situations reviendront, que ça nous plaise ou pas, les situations d’oppression maximale reviendront, les actes délictueux de la classe bourgeoise recommenceront si elle se sent en danger . Ou si elle l’estime necessaire, car elle n’a pas fétichisme comme nous des valeurs démocratiques.

Personne jusqu’à maintenant n’a réussi à dompter le fauve avec des cachoux, des sucrettes et des discours.

La question est qui fait quoi et de la légitimité des actes. Le terrorisme a eu son compte réglé il y a très longtemps par des penseurs politiques. Son problème était la violence substitutiste ( on va faire les choses à la place des gens, les libérer, on va provoquer une situation où ils seront obligés de se battre physiquement) .

Les dérives du terrorisme sont vieilles comme le monde, existence d’une hiérarchie militaire comme en face sans contrôle démocratique , sans contrôle de la base.

La question de Jean Marc Rouillan ne semble pas relever d’une proposition de reconstituer le processus terroriste qui amena au désastre de ce mini mini groupe (en Italie les groupes armés substitutistes attirèrent beaucoup plus de gens).

Ce qu’il indique ne relève pas d’une tentative d’en remettre une couche.

Par contre on a compris finement ce qui était recherché dans cette histoire :

Faire payer à un homme la poussée d’un petit parti, tenter ce dernier de l’amener sur une bataille qui trouble de l’essentiel. Car nous nous précipitons vers des grandes tensions , des risques de grave crise.

Le pouvoir sait que nous ne pouvons pas laisser en pâture d’un règlement de compte politique un homme qui a passé 20 ans derrière des barreaux, pendant que des assassins en France (des guerres coloniales, des guerres impérialistes, des réfugiés dictateurs, des hommes politiques ayant dirigé des invasions meurtrières d’autres états, etc) se promènent tranquillement par dizaines et centaines dans ce beau pays.

Nous ne pouvons pas laisser Rouillan à ce qui parait une vengeance politique, après avoir payé lourdement de solides erreurs politiques.

le meilleur moyen est evidemment de demander à ce qu’on ne le ré-incarcère pas mais également de rappeler avec grande insistance qu’une guerre criminelle est actuellement menée par le gouvernement français contre un peuple (sous prétexte de lutte contre le terrorisme).

Les dizaines de milliers de morts de la guerre franco-américaine en Afghanistan mettent en perspective les 15 morts d’action directe d’il y a plus de 20 ans .

Ne pas parler de cela mais se pourlécher des propos d’un despérados qui participa à des conneries il y a plus de 25 ans , ça c’est !!!! Chercher à faire payer de vieilles peurs à Rouillan, on a compris.

Toute mort est malheureuse mais comment ne pas voir la dissymétrie inouïe qui essaye de mettre au premier plan ce qui se fit il y a si longtemps pour camoufler une attaque indirecte contre un parti (pour l’obliger à aller sur un terrain choisi par la réaction), camoufler une guerre afghane, camoufler une situation de crise politique extrême qui arrive à grands pas dans les fourgons d’une crise économique.

On parle en ce moment d’un gouvernement de crise avec le retour de tous les vieux chevaux de Rocard à Villepin en passant par Juppé.

Il se pourrait que la classe bourgeoise ne laisse pas latitude aux peuples de quelques vieilles démocraties sur les moyens de vivre décemment et de sauver leurs libertés qu’ils ont chèrement acquis au cours de l’histoire.

Si dans cette bataille pour la liberté, et face à un système qui tenterait de barrer la route à la liberté populaire, la démocratie sociale choisit de se défendre, comment et par quel détour pourrait-on reprocher d’en établir éventualité ?