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Marxisme, communisme, nationalisme, "souverainisme" et Nation.

27 novembre 2008, 09:10, par Copas

Ils avaient perdu assez de camarades allemands antinazis, italiens antifascistes, ou français antipétainistes, pour faire la différence entre être "patriote", c’est-à-dire "défendre la Patrie agressée", et être "nationaliste", c’est à dire "raciste et xénophobe".

Encore une fois, les internationalistes qui s’étaient réfugiés en France par dizaines ou centaines de milliers, dont un certain nombre participa aux groupes de combat les plus efficaces de la résistance (et les plus dangereux avec un taux de survie approchant zéro), combattants réfugiés de la guerre d’Espagne, résistants italiens à Mussolini, résistants allemands, hongrois, etc, juifs persécutés , ne se battaient ni pour défendre la patrie agressée, ni pour la nation.

Parmi les résistants français, notamment les FTP, une grande partie se battait d’abord par détermination communiste, la bataille étant contre le nazisme et non contre l’allemand pour beaucoup de ceux qui tombèrent.

Notre vision de la résistance est déformée par deux phénomènes qui ont en partie leurs raisons mais qui ont exagéré l’aspect nationaliste de la résistance communiste :

1) Le nationalisme bourgeois qui a résisté (face aux tendances majoritaires nationalistes de la bourgeoisie qui ont adopté le fascisme avec plaisir) en en faisant des tonnes pour dissimuler l’aspect profondément de classe de la résistance.

2) L’orientation nationaliste du PCF qui s’accentueà un moment de la résistance afin d’élargir cette dernière en passant des alliances avec la partie de la droite qui veut résister (avec des factions bourgeoises, ce qui, à une autre échelle est symbolisée par l’alliance USA-URSS contre les nazis).

Une partie des circonstances a fait que le parti communiste a relativisé l’aspect fondamentalement internationalise de la résistance communiste.

Il en a résulté un PCF (l’insistance permanente au F de PCF, alors qu’il n’y a aucune égalité entre l’aspect communiste et l’aspect national d’un parti communiste) qui a développé une culture très nationale et mal organisé pour développer l’internationalisme et le recrutement de militants étrangers dans ses rangs.

C’est un biais de toute la gauche française d’être trop nationale par certains aspects.

A l’heure où les tenailles de la crise se resserrent sur les peuples dans le monde, il va y avoir des tentations chauvines qui vont resurgir en force et qui vont représenter un danger terrible pour l"humanité (comment croit-on que les USA, dans leur profondeur, réagiraient si leur économie s’écroulait ?).

Nous avons un débat, sur le fond, qui tourne autour d’une question pratique : la question européenne.

Faut-il pousser à des batailles de classe à échelle européenne, développer l’internationalisme en profitant de l’abandon des frontières internes par l’état UE ?

A cela je réponds OUI, mille fois OUI !

Pas en acceptant d’être muselé par les frontières décidées par l’UE qui sont dirigées contre le sud, contre l’est, contre le nord-est.

Mais il ne devrait plus y avoir de grandes réunions publiques sans "étrangers" à la tribune (guillemets pour signifier qu’ils ne sont étrangers que du point de vue de l’état, pas de la classe, ni d’un parti révolutionnaire) non pas pour faire exotique, ni pour faire internationaliste, mais parce qu’il y a un même parti révolutionnaire sur la planète , celui qui combat pour la classe ouvrière.

Actuellement il y a d’énormes mouvements de jeunesse autour de la France, Italie, Espagne et un peu Allemagne.

On en entends rien. Ou presque.

Ce n’est pas seulement parce que les médias de la bourgeoisie taisent cela, mais également de notre responsabilité . On relativise, on en parle que peu (sauf sur le net, et encore essentiellement sur deux ou trois sites comme Bellaciao), alors que c’est une donnée inhérente au combat politique de montrer ce qui se passe au delà de frontières qui n’existent plus en ce cas, par internationalisme mais également comme exemples de ce qu’il faut faire.

Mais pour cela il nous faut penser et agir d’abord comme communistes bien avant d’être nationaux.