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> L’HOMME APPARTIENT-IL A LA NATURE ?

4 juillet 2004, 17:44

Il n’y a pas de différence entre la nature et l’homme puisque l’homme n’est pas extérieur à la nature. Il est une partie de la nature. Il est un produit de la nature. Si la nature en a permis l’émergence c’est que, par nature, elle n’avait d’autre choix que de le faire. La nature fonctionne selon des lois physico-chimiques. Si ces lois exigent que l’homme disparaissent avec la nature qu’il détruit, il en est ainsi. Si on veut absolument injecter du sens dans ce processus(anthropomorphisme) on peut dire que le seul moyen qu’ait trouvé ’la nature’ pour se débarasser de l’homme c’est de s’auto-détruire en utilisant l’homme comme vecteur.Ce faisant on ré-introduit la distinction fallacieuse entre ’nature’ d’un côté et ’Homme’ de l’autre.

La nature telle que nous la concevons ne survivra peut-être pas à notre destruction mais cela n’a aucune importance. La nature existe sur Mars même si ce type de nature ne nous sied pas. Ce type de nature a au moins le mérite de rendre encore notre existence impossible. Ce faisant, la nature en empêchant notre existence, empêche aussi toutes nos exactions....

Si l’homme est une aberration de la nature, alors la nature fait oeuvre salutaire en se débarrassant de lui. Sa surmultiplaction à la surface de la terre est le moyen qu’elle a trouvé pour qu’en détruisant son éco-système il se détruise lui-même.

On connaît les grandes étapes de l’évolution humaine allant de l’Homo erectus en passant par l’Homo habilis jusqu’à l’Homo sapiens ( celui qui sait).

Il est étonnant que les anthropologues aient arrêté leurs recherches à l’Homo sapiens sapiens ( celui qui sait qu’il sait ) alors que notre 20ème siècle a vu l’apparition d’une dernière variante tout à fait fascinante : l’Homo buffonus irresponsabilis.

L’Homo buffonus irresponsabilis s’inscrit bien entendu dans la grand lignée de ses illustres prédécesseurs. Il possède comme son ancêtre Sapiens sapiens les 3 cerveaux dont on doit la découverte du Dr Paul Mc Lean ( le cerveau reptilien des instincts, le système limbique des émotions et le cortex de la réflexion).
A son corps défendant il est, lui aussi, tributaire de cet héritage qui a condamné ses aïeux à développer des couches successives de matière grise pour résister aux duretés de la nature.
On sait que devenus suffisamment intelligents pour circonvenir les menaces qui pesaient sur eux, ces mêmes aïeux l’ont été aussi pour s’apercevoir qu’ils étaient mortels ( "je sais que je vais mourir"). En élaborant des défenses intellectuelles qui leur ont permis de survivre c’est-à-dire en augmentant régulièrement la puissance de leur "ordinateur personnel" ils ont involontairement mis au point le logiciel leur permettant de devenir conscients de leur finitude. On sait que cette prise de conscience correspond à la disparition du jardin d’Eden.

On peut donc se demander si cette soudaine et douloureuse révélation n’est pas à l’origine de la fuite en avant qui a trouvé son apothéose dans l’Homo buffonus irresponsabilis. Fuite devant une menace ( conscience de sa propre mort) que malheureusement on transporte avec soi et qui ne cesse de vous déséquilibrer.
Cette schizophrénie initiale est vraisemblablement à l’origine de comportements qui nous sont devenus tellement familiers que nous ne les percevons plus :

-L’Homo buffonus irresponsabilis a envahi massivement la surface de la terre en se reproduisant inconsidérément
-L’Homo buffonus irresponsabilis est fier de se reproduire.
-L’Homo buffonus irresponsabilis ne reconnaît plus les siens et s’attaque à sa propre race qu’il extermine ou qu’il torture ( Shoa, Rwanda, Arménie…).
-L’Homo buffonus irresponsabilis s’attaque à une bonne partie du règne animal pour se nourrir.
-L’Homo buffonus irresponsabilis a transgressé les lois de la nature en matière de nourriture animale. (ESB).
-L’Homo buffonus irresponsabilis a quasiment pillé toutes les ressources de la terre et est en voie d’ éliminer une bonne partie des autres espèces.
-L’Homo buffonus irresponsabilis a mis en péril sa survie-même en fragilisant la planète qui l’hébergeait jusqu’ici généreusement ( effet de serre).
-L’Homo buffonus irresponsabilis ne croit pas à ce qui lui arrive et reste toujours étonné devant les conséquences des actes auxquels il a largement contribué. ("Que fait la police ?" ; "Plus jamais ça !" "J’habite ici depuis 40 ans, je n’ai jamais vu ça !" )

Placé dans l’incapacité de se penser en tant qu’espèce nuisible, habité par l’angoisse existentielle issue de la conscience qu’il a de sa propre fin, il fuit la menace qui l’obsède par une consommation effrénée et compulsive qui rend cette menace chaque jour plus probable. Déjà une nouvelle branche mutante apparaît l’Homo buffonus irresponsabilis dollaru$…
La conscience que lui a donné son cortex est en fait une inconscience qui, si elle lui a été confortable pendant quelques millénaires, s’avère désormais terriblement dangereuse .
On peut cependant lui reconnaître l’intelligence de participer très activement à sa propre élimination et s’émerveiller devant le zèle dont il fait preuve !