Accueil > ... > Forum 312488

Hostos : nous sommes à l’époque de la confrontation !

30 mars 2009, 00:09, par jivé13

LA REFORME LIBERALE DE L’HOPITAL

Les objectifs de la réforme Bachelot :
Conformément à la volonté sarkozienne de rupture libérale, les objectifs à atteindre sont :
 Réduire le nombre de fonctionnaires hospitaliers.
 Transférer les activités les plus profitables vers le secteur privé par simple mise en concurrence.
 Entamer le processus de privatisation de l’hôpital.
 A terme, mettre en concurrence l’assurance maladie avec les assurances privées.
La stratégie mise en œuvre :
Comme l’a dit lui même le Président à Neufchâteau le 17 avril 2008 :
« la gouvernance de l’hôpital public doit être réformée. Alors là, on arrive dans le dur… »
Effectivement, il veut toucher à du dur.
Tous les sondages d’opinion disent que les français sont attachés à leur hôpital et à 71% qu’il faut augmenter ses moyens (sondage BVA du 17/01/09). Et tous les personnels de la fonction publique hospitalière sont attachés à leur statut.
L’attaque va se développer selon trois axes :

1) Affaiblir le service public.
Cet objectif intermédiaire est pratiquement atteint.
  Par la mise en déficit des budgets hospitaliers (voir plus haut).
  Par le maintien d’une pénurie en personnels médicaux et paramédicaux : numerus clausus pour les études médicales, fuites vers le secteur libéral non compensées par les recrutements.
  Par la suppression programmée de 20000 postes.
  Par les campagnes médiatiques insidieuses ou violentes contre les urgences, la sécurité, les maladies nosocomiales, les erreurs médicales etc…

2) Corrompre le haut encadrement.
Le capitalisme financier a pris le pouvoir dans les grandes entreprises, en donnant aux managers l’accès au capital actionnarial (par le biais des stocks options).
De même, la loi Bachelot :
  ouvre la fonction de Directeur d’hôpital aux managers du privé, avec une perspective d’intéressement financier au résultat.
  Crée pour les médecins des hôpitaux un cadre contractuel de droit privé avec là encore une part du salaire variable en fonction des résultats d’activité.
  A l’occasion des suppressions de poste, cette possibilité pourrait également être proposée à d’autres catégories d’agents.
C’est la nouvelle logique de l’hôpital-entreprise.

3) Fusionner le public et le privé.
Le secteur privé à but lucratif partagera avec le public des missions de service public, de formation des étudiants etc…
En dehors des grandes villes, des établissements privés pourront être les seuls à obtenir de l’agence régionale certains équipements.
Les maisons pluridisciplinaires de santé, destinées à recevoir les urgences, seraient gérées par le service public mais emploieraient des médecins libéraux.
A moyen terme, comme le propose l’Institut de Mr Bébéar, les hôpitaux publics qui subsisteraient dans les territoires, prendraient le statut d’établissement privé à but non lucratif.

AU TOTAL

« L’égal accès aux soins de qualité », proclamé par Nicolas Sarkozy, est loin d’être garanti.
Quand on sait que les dépassements d’honoraires des chirurgiens libéraux ne sont pas du tout remis en cause, et que, dans certaines villes, 90% des chirurgiens sont en secteur 2, on imagine facilement les assureurs comme AXA proposer la prise en charge de ces dépassements.
Et si les citoyens ne se rebellent pas, dans un avenir plus proche qu’on ne le croit, l’assurance maladie elle même, actuellement obligatoire et universelle pourrait être mise en concurrence avec les assurances privées.