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Le PCF est devenu "altercapitaliste". Pour un autre capitalisme ?

23 septembre 2009, 21:24, par Michel Peyret

POUR DES ASSISES DU COMMUNISME.

18 juin 2007

par Michel Peyret

La force communiste est éclatée, désorientée, sinon désillusionnée, découragée, traumatisée. D’aucuns se prononcent pour sa disparition. Il nous faut faire revivre une perspective et l’espoir.
Il nous apparaît qu’une force politique se réclamant du communisme est plus que jamais possible et nécessaire. Possible, parce qu’ils sont toujours plus nombreux ceux qui considèrent le capitalisme comme négatif. Les récents résultats électoraux n’effacent pas ces données primordiales confirmées par le référendum de 2005, les mouvements sociaux, dont celui contre le FNE, différentes enquêtes d’opinion ...
Nécessaire parce que, dans son évolution financière, le capitalisme est de plus en plus exploiteur, parasitaire, prédateur, de plus en plus porteur d’aliénations et de dominations. Il détourne vers les marchés financiers le principal des richesses produites par le travail de la société au détriment des investissements socialement utiles. Des masses énormes d’argent s’accumulent entre les mains d’un nombre de plus en plus réduit de personnes et fait qu’à un autre pôle se créée et grandit une pauvreté de masse et que d’immenses besoins sociaux demeurent insatisfaits.
A l’échelle de l’humanité, l’essentiel des richesses continue de se concentrer dans quelques pays, les inégalités de développement s’accroîssent. Des moyens financiers énormes sont stérilisés dans une course aux armements toujours plus sophistiqués, dans la prolifération nucléaire menée par les plus grandes puissances.
Nécessaire parce que la démocratie affichée est de plus en plus surfaite. Les assemblées élues ont de moins en moins de pouvoirs réels qui se concentrent entre les mains des détenteurs des moyens de production et d’échanges, des acteurs des marchés financiers et de structures supranationales, telle l’actuelle construction européenne qui évolue vers un super-Etat européen castrateur des souverainetés populaires et nationales, dont pourtant le temps est loin d’être révolu.
Tout nous conduit à considérer que ce système capitaliste de plus en plus inhumain a fait son temps. Il doit laisser place à une autre société.
De long temps, notamment en France où il est né, les peuples ont baptisé cette société comme « communiste ». Des expériences, malheureuses, tragiques, ont eu lieu en son nom. Elles sont mortes d’hypertrophies étatiques, de confiscations des souverainetés et des démocraties qu’elles prétendaient vouloir établir.
Aussi ce communisme que nous préconisons doit-il être totalement nouveau.
Si le pouvoir capitaliste réside dans l’appropriation privée, le pouvoir du peuple, de la société doit être avant tout dans l’appropriation sociale des grands moyens de productions, d’échanges, des établissements bancaires et financiers.
Une démocratie qui n’a pas sa base dans l’entreprise et sur les lieux de travail sera toujours une démocratie bancale, amputée.
C’est là d’abord que la démocratie doit être participative jusqu’à la prise de décision, ce qui n’enlève en rien à sa nécessité dans la gestion de tous les territoires.
C’est là que se produisent les richesses, c’est là que peut se décider l’emploi de ces richesses.
C’est là aussi que peut être mis fin au productivisme capitaliste, grand pollueur et grand gaspilleur des ressources naturelles.
C’est là également que la société peut décider de la nature des produits qu’elle désire consommer et des intrants qui font la composition de ces produits.
L’appropriation sociale est la condition de véritables politiques écologiques, environnementales et de développement durable.
C’est là enfin, et peut-être surtout, que le travail peut se débarrasser de l’aliénation qui lui est attachée dans toutes les sociétés antérieures et que peut naître un travail désaliéné, une nouvelle forme de travail assurant un revenu social à tous, un travail n’ayant plus rien à voir avec le salariat et l’exploitation qu’il implique.
L’appropriation sociale permet en fait d’avancer dans le sens du dépérissement de l’Etat vers une auto-administration de la société par elle-même, hors de toute domination, exploitation, aliénation...
Cela dessine les contours d’une véritable nouvelle république au sein de laquelle le triptyque : « liberté , égalité , fraternité » pourra prendre toutes ses significations.
C’est cette voie vers le communisme que nous devons co-élaborer, construire avec l’ensemble du peuple.
C’est l’objectif des Assises que nous proposons.
Nous ne voulons rien imposer aux autres peuples qui doivent également être souverains pour déterminer leur avenir.
Mais nous voulons avoir avec tous les peuples de notre monde des rapports de paix, d’égalité dans les échanges et les coopérations les plus élargies, les plus profitables réciproquement.
L’ONU, réformée, démocratisée, assurant l’égalité de tous les Etats, doit devenir l’organisme essentiel de cette nouvelle conception des relations entre les peuples, hors des impérialismes et des colonisations.
* * *
La force communiste doit reconstruire son union et son organisation.
Elle doit être ouverte à tous ceux qui se réclament du communisme.
C’est dans le respect de la diversité des approches, conçue comme possibilité d’enrichissement, et des conceptions, qu’elle doit se donner des structures qui doivent être celles du 21eme siècle, tirant les leçons de l’expérience des partis du siècle précédent.