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Qui ne veut quand il peut, ne peut quand il veut !

9 septembre 2004, 01:23

A propos du troisième rendez-vous des faucheurs volontaires.

Scène 1 : Messe du dimanche

Un parking, sur le parking des voitures, dans les voitures des gens, dans la tête des gens un mot : "volontaire".
Plus loin, plus tard, une tribune et les mêmes.
Ceux qui disent ne vouloir représenter personne, et ceux qui veulent.
Rouages rutilants de l’état, baignés de cette graisse citoyenniste qui les fait reluire devant les caméras.

La catéchèse sous un soleil de plomb,
Ça fait trois fois et la liturgie tourne en rond.
Quels enseignements de Clermont-Ferrand ?
  "Nous resterons non-violents" (sic !)

Des pratiques stationnaires
Intègrent de nouveaux volontaires
Et laminent les hérétiques
Tous ceux qui s’anti-médiatiques
Ceux qui n’ont que mépris pour les bureaucrates et leurs conseils-généraux, pour les clones de Voynet venu se refaire des beautés rebelles en prêchant pour leurs chapelles.

Passons. Alléluia ! Et en voiture.

Scène 2 : Jardinage

Arrivés aux champs, nous rencontrons ceux qui "ne sont pas nos ennemis ".
Habitués des bavures, remplisseurs de prisons.
Une heure plus tard, plus personne n’est dupe,
Des supposées bonnes intentions de ces fils de p….

La désobéissance civile a dénoncé une fois de plus,
Elle a condamné mais n’a rien résolu
Car elle tient son scoop : L’absence de démocratie,
Le constat réchauffé, qui refroidit et dévie les ardeurs des "anti",
Qui en oublient sur pieds, leurs épis ennemis.

Scène 3 : Quand c’est que c’est dimanche, j’donne un croissant au chien…

A l’école de la désobéissance civile, l’opinion publique et l’audience télévisuelle ont donc séché les T.Ps de rentrée.
Sans doute handicapée par leurs obèses oppositions aux O.G.M, elles semblent souffrir de graves problèmes de motricité,
Et préfèrent se rattraper en statisticisme et en pétitionnage,
Dont les coefficients de nuisances au transgéniques sont bien moindres.

Finalement, brutalité et drame questionnent le besoin,
De se livrer pieds et poings, corps et âmes.
Plutôt soutenir les inculpés que les rejoindre,
S’organiser et faucher en secret plutôt que geindre.

Scène hypothétique : Et le lundi ?

Que faire ?
Expliquer ne suffit plus, nous avons besoin d’implication, d’une participation intense aux situations.
La mise à distance de la lutte contre les O.G.M. dans une sitcomisation judiciaire présage à la contestation un avenir bien unidimensionnel,
Et la dilution dans des "rapports à", du peu d’immédiateté que procurait le mouvement, lui sera certainement fatale.
A nous de retrouver l’ivresse, l’immédiateté de la rébellion aventureuse. A nous d’en faire une affaire personnelle, d’y voir des enjeux vitaux qui feront que le chemin nous soutiendra en toutes circonstances.

"En y rêvant un peu, il apparaît que l’utilité de naviguer n’est pas suffisamment claire pour déterminer l’homme préhistorique à creuser un canot. Aucune utilité ne peut légitimer le risque immense de partir sur les flots. Pour affronter la navigation, il faut des intérêts puissants. Or les véritables intérêts puissants sont des intérêts chimériques. Ce sont les intérêts qu’on rêve, ce ne sont pas ceux qu’on calcule. Ce sont les intérêts fabuleux. Le héros de la mer est un héros de la mort. Le premier matelot est le premier homme vivant qui fut aussi courageux qu’un mort"
G.BACHELARD

C.G. : kris2704@yahoo.fr