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Cyril Lignac et le capitalisme

22 janvier 2010, 16:50, par ulysse

Je viens d’abandonner mes études à l’école d’architecture de Saint-Etienne, mais certains points évoqués ici me font penser à un projet développé par des étudiants de 5eme année (aujourd’hui architectes, le projet ayant déjà un ou deux ans, mais toujours en cours).
Ce projet s’intitule "Soupes de ville". L’enjeu est double : premièrement, repérer et identifier des vides urbains dans l’enceinte de la ville, et les requalifier ; deuxièmement, créer du lien social, là aussi par le biais d’un repas partagé.

Toute l’opération est menée par mes anciens camarades, mais ensuite, avec l’émulation, l’association peut convaincre n’importe quel stéphanois de participer au projet.
L’étape 1 consiste donc en une ballade dans la ville, un repérage de terrains vagues, de friches, inutilisés, abandonnés, vacants.
Ensuite, ces terrains sont acquis, avec l’aide de la mairie, et des propriétaire (souvent, ces terrains appartiennent déjà à la mairie, qui attend de leur trouver une utilité, ou de les bâtir, notamment avec du logement social. L’occupation par Soupe de Ville n’est donc jamais destinée à être pérenne sur un site, mais de qualifier ceux-ci en attente de leur destin final).

Ils sont désherbés, remis en état. Suivant leur nature et leur situation (ensoleillés ou ombragés, plats, en pentes, vastes ou étroits...), ils vont être utilisés différemment : certains (vastes, ensoleillés, plats) sont mis en culture, un potager y est créé ; les autres sont destinés à recevoir d’autres occupations, comme le stockage, et surtout, devenir des lieux de distribution de la soupe fabriquée avec les légumes des potagers, des lieux de rencontre, de partage, sortes de "bars à soupe". Au début, il n’y avait que quelques potagers et quelques distributions à l’école d’archi, mais aujourd’hui, de plus en plus terrains vacants ont des permis de construire soupe de ville, et l’asso espère ouvrir d’autres lieux de distribution dans la ville, de manière à intensifier son action, et à la pérenniser.

Ceci permet en outre plein de variantes, d’activités connexes, comme la création de potagers dans les cours d’écoles maternelles, afin d’initier les petits au jardinage, dans un environnement urbain ou ce monde est trop souvent absent, ou encore inviter un chef d’un restaurant stéphanois à composer ses soupes pour des soirées spéciales...

J’oubliais de dire que la distribution de soupe est évidemment GRATUITE ! Sinon, ça n’aurait plus aucun sens.

Je pense que ce projet, encore à ses débuts mais très concret, qui a fait ses preuves à une petite échelle et ne demande qu’à passer à une plus grande, est une très bonne initiative pour aller dans le sens de la solidarité ou l’entend caleb iri ici.
Si les gens voient la création d’un potager dans le terrain vague en face de chez eux, ils auront sûrement envie de s’en occuper tous ensemble, les enfants seront curieux. Les distributions permettent elles aussi des rencontres, et d’abolir toute barrière sociale. Enfin, les terrains vacants sont réellement qualifiés, n’étant ni abandonnés, ni recouvert d’une pelouse vert électrique pour faire "espace vert".