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10 Bonnes raisons de faire à nouveau la Révolution

Publie le samedi 12 novembre 2005 par Open-Publishing
9 commentaires

Les causes de la Révolution de 1789 sont à nouveau réunies : injustices criantes et accaparement du pouvoir par une caste de privilégiés.
Voici donc 10 bonnes raisons de faire à nouveau la Révolution...

 1 La hausse des prix de 40% - La misère en travaillant

A l’occasion du passage à l’Euro, les prix des produits de base ont augmenté de 40%, au bénéfice des entreprises de la grande distribution. Mais officiellement, l’inflation pendant cette période n’a été que de 2%.

Alors que les prix augmentent, les salaires réels (après impôts, taxes et cotisations diverses, loyer, eau et électricité) n’ont pas augmenté depuis 20 ans, et les salariés ne bénéficient jamais des fruits de la croissance, malgré les fantastiques bénéfices réalisées par les entreprises.

Aujourd’hui, le salaire d’une majorité de salariés est à peine suffisant pour assurer la survie quotidienne. Autrefois, les seuls pauvres étaient des chômeurs. Avec le "nouvel ordre économique", il est devenu normal d’être pauvre en travaillant.

 2 Deux poids et deux mesures pour les salariés et les chefs d’entreprises

L’écart entre les salaires est devenu astronomique. Par ailleurs, lorsqu’un salarié commet la moindre faute, il est licencié sans pitié. Le plus souvent, il est même licencié sans avoir commis de faute.

Dans le même temps, les dirigeants qui ont ruiné leur entreprise conservent leur poste en bénéficiant même d’une augmentation de salaire (comme Serge Tchuruk à Alcatel), ou bien ils reçoivent des millions d’euros d’indemnités de départ (comme Michel Bon à France Telecom, ou Jean-Marie Messier à Vivendi Universal, parti avec 20 millions d’euros, soit 27.600 fois les indemnités de chômage du salarié de base).

En 2002, le salaire moyen des PDG des grandes entreprises françaises était de 2.070.000 euros par an. Pour gagner la même somme, un salarié de base devrait travailler pendant 172 ans. (*)

(*) entreprises du CAC 40, l’indice boursier des 40 plus grandes entreprises françaises
Pour la liste complète des salaires des patrons du CAC 40, voir l’article sur le "capitalisme vampire"

 3 Deux poids et deux mesures pour la justice
Selon la constitution et la déclaration des droits de l’homme de 1789, la justice est la même pour tous. La réalité est devenue bien différente.

Alors qu’on accorde toujours plus de liberté aux entreprises, le citoyen ordinaire est soumis à une répression policière de plus en plus oppressante, et à des réglementations de plus en plus contraignantes. A la moindre faute de sa part, les sanctions sont impitoyables.

Récemment, un automobiliste a été condamné à 2 ans de prison ferme pour un excès de vitesse qui n’a pas causé d’accident. Une mère de famille peut être condamnée à 4 mois de prison ferme si ses enfants ne sont pas allés à l’école. Et José Bové a été condamné à 18 mois de prison ferme pour avoir arraché des plants de maïs transgéniques dans un champs.

Dans le même temps, et dans des affaires qui ont causé des préjudices beaucoup plus graves, les élites politiques et économiques bénéficient d’une impunité systématique. Ainsi, Jean-Claude Trichet (ancien président de la Banque de France et membre du Groupe de Bilderberg) a été "totalement blanchi" à propos des malversations financières du Crédit Lyonnais. De même, Roland Dumas a échappé à une condamnation dans l’affaire d’Elf-Aquitaine, des frégates de Taiwan et de leurs commissions occultes. Et dans l’affaire du "sang contaminé", le ministre de la santé Edmond Hervé a été condamné à quelques mois de prison ferme, mais a été "dispensé de peine" par le tribunal. Etc, etc...

 4 Le décalage entre les impôts élevés et l’inefficience croissante des services de l’état
Malgré la médiocrité des services publics, les impôts demeurent à des niveaux très élevés. En additionnant l’impôt sur le revenu, les impôts locaux, l’impôt foncier, la TVA et les taxes sur l’essence, les prélèvements de l’état représentent plus de la moitié du revenu d’un salarié moyen.

Dans le même temps, la qualité de l’éducation se dégrade faute de professeurs en nombre suffisant, faute de locaux adaptés, et faute d’un matériel pédagogique moderne (ordinateurs, magnétoscopes, etc.).

Pire encore est le délabrement des services de santé. Dans les hôpitaux, il devient habituel que des blessés attendent pendant 24 heures sur un brancard dans les couloirs, faute de chambres et de personnel médical. Les opérations sont réalisées "à la chaîne" et les erreurs médicales se multiplient. A cause du manque d’hygiène dans les hôpitaux, les malades ont 1 chance sur 4 d’être contaminés par des maladies nosocomiales mortelles ou fortement invalidantes, causées par des bactéries devenues résistantes aux antibiotiques et qui abondent en milieu hospitalier (à cause de l’emploi abusif des antibiotiques par les médecins).

 5 Le sabotage organisé des services publics pour justifier leur privatisation
Les gouvernements organisent le sabotage des services publics dont l’inefficience est ensuite utilisée comme prétexte pour justifier leur privatisation.

Voici ce que l’on peut lire à propos de l’éducation publique dans un document de l’OCDE, l’organisation des Maîtres du Monde qui est également à l’origine de l’AMI :

"Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement.
Cela se fait au coup par coup, dans une école et non dans un établissement voisin, de telle sorte qu’on évite un mécontentement général de la population." (extrait du "Cahier de politique économique" n°13 de l’OCDE)

 6 La corruption à tous les niveaux de l’Etat
Le décalage entre les impôts élevés et la médiocrité des services de l’état est causé principalement par la corruption, présente à tous les niveaux de l’administration : commune, département, région, état.

Une autre cause de ce décalage est le train de vie somptuaire des ministres et des hauts fonctionnaires : luxueux appartements et voitures de fonction, déplacements en avion et en hélicoptère, voyages à l’étranger, nombreuses escortes de motards, gardes républicains mobilisés pour un protocole pompeux, repas avec les mets les plus raffinés, cocktails et réceptions dont le coût atteint couramment 100.000 euros pour une soirée... Tout ceci est une autre façon de détourner l’argent du contribuable.

 7 Les subventions abusives distribuées par l’Etat aux entreprises
Si l’état manque d’argent pour l’éducation, la santé ou les retraites, c’est aussi à cause des subventions abusives versées à des grandes entreprises, sous prétexte qu’elles vont créer des emplois, et quelquefois sans prétexte du tout. Puis une fois les subventions empochées, l’entreprise délocalise ses usines dans un pays où la main d’oeuvre est encore moins chère, ou la fiscalité plus avantageuse.

 8 La tromperie des "35 heures"
En 1998, le gouvernement de Lionel Jospin présentait sa grande mesure sociale : le passage aux 35 heures de travail hebdomadaire (au lieu de 39 auparavant), en échange d’une baisse des salaires, de l’instauration de la "flexibilité" (une mesure que les entreprises réclamaient depuis 20 ans), et d’une baisse des cotisations sociales des entreprises. Le résultat est aujourd’hui un déficit de 12 milliards d’euros de la Sécurité Sociale. Un déficit qui devra être payé par les salariés (si les cotisations augmentent), ou bien par les contribuables (si l’état prend en charge le déficit), ou encore par la population dans son ensemble (si les remboursement de soins diminuent).

Autrement dit, le gouvernement Jospin a fait un "cadeau" aux salariés, tout en leur demandant de payer pour ce cadeau. En fait, les salariés ont même payé un prix supérieur à la valeur du cadeau.

Pour éviter que les salariés s’aperçoivent de la supercherie, le MEDEF (le syndicat des entreprises) a pris soin de protester vigoureusement contre les 35 heures.

 9 Les accords multilatéraux négociés dans le dos des citoyens et qui vident la démocratie de son contenu
Depuis 10 ans, le pouvoir réel a été transféré progressivement et discrètement vers des organisations non-élues (OMC, OCDE, Commission Européenne) qui sont entièrement au service d’intérêts particuliers (intérêts des entreprises multinationales) au lieu de l’intérêt général. Les accords multilatéraux (AMI, AGCS) élaborés dans le secret et l’opacité par ces mêmes organisations ont vidé la démocratie de son contenu. Ces accords réduisent en effet considérablement le pouvoir et le droit des états à jouer leur rôle de régulation dans le domaine économique, social, et environnemental.

 10 Le saccage de l’environnement par les entreprises, en toute impunité
Par la pollution, le CO2, la déforestation, la destruction des paysages sauvages et de la biodiversité, les "prédateurs" saccagent la nature en toute impunité. L’homme et l’environnement sont sacrifiés aux intérêts économiques des multinationales, et un avenir bien sombre se dessine pour les générations futures. Le point de non-retour écologique est sur le point d’être franchi. Pour les citoyens de cette planète, c’est maintenant qu’il faut agir.

Qu’en pensez-vous ?

Article paru sur le site : SytiNet

Sur lequel vous pourrez trouver également "Le temps de l’action"
 Le futur du monde nous appartient. Les citoyens doivent cesser d’être passifs et spectateurs pour reprendre le contrôle de leur destin. Les directions prises par l’économie, la société, la technologie, et l’environnement ne sont pas inéluctables. Sans le savoir, les citoyens disposent de puissants moyens d’action.

Isabelle

Idées Avenir

Messages

  • A bientot sur les barcades comme nous ont montrés nos parents en 89 .

    don pépone Salut et fraternité

  • Que les associations et les gens politiquement concernés demandent la démission de Sarkozy et la dissolution de l’assemblée nationale. Ils ont été élus pour faire barrage au FN pas pour appliquer sont programme.
    http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
    Que les syndicats proclament la grève générale, ce n’est pas en faisant des grèves au coup par coup que l’on peut lutter contre la vente de la nation au plus offrant.
    Guillaume

  • La Révolution de 1789 a remplacé les nobles par les bourgeois et maintenant c’est quoi la suite...

  • Si les causes de 1789 sont réunies, le contexte et l’époque sont complètement différents.
    Une révolution type 1789 est peu probable et si elle a lieu, elle aura toute les chances d’être un échec ,au mieux elle sera récupérée.
    La possibilité d’une révolution est faible parce-que s’il est indéniable que la proportion des pauvres (et des précaires) est croissante il n’en reste pas moins qu’une grande proportion de la population française d’aujourd’hui arrive à subvenir à ses besoins (du moins croit-elle à tort qu’elle le fera eternellement). Il semblerait que les décalages que vous dénonçez (et qui ne sont que trop malheureusement réels) ne soit pas suffisants pour une population frileuse au(x) conflit(s) . Quelqu’un à dit un jour "si tu es prêt à sacrifier ta Liberté pour plus de Sécurité tu ne mérites ni l’un ni l’autre" malheureusement les français ont choisis la sécurité c’est à dire de mettre leur sort entre les mains de personnes maitrisant les institutions et les affaires à la perfection puisque qu’ils ont tous pour la plupart une connaissance minimale du Droit, maitrisant également les médias dont l’indépendance est une cause de mes plus grands fous rires (merci Arlette Chabot) : ces personnes ont parfaitement compris quels avantages ils peuvent tirer de la crédulité (choisie ou non) et de l’indulgence excessive du peuple (pourquoi ne le feraient-ils pas puisqu’on leur permet ?). En bref une bonne connaissance du Droit, des affaires, un réseau de bon amis eux-mêmes bien placés, un zest de rhétorique, une grosse cuillière de communication de masse (avec main mise sur les médias), une majorité du peuple maintenu sous une perfusion mélangeant de la Peur (de l’étranger, du lendemain) avec du confort relatif (pouvant être remis en question par un comportement audacieux face au pouvoir économique).
    Si cette révolution a lieu elle sera vouée à l’échec parce-que immédiatement les révolutionnaires seront dénigrés avec un rouleau compresseur médiatique : ils seront taxés de "terroristes", "d’anarchistes", "gauchistes" ou autres vocables qui remettront en cause leur crédibilté (surtout si comme je le pense cette révolution servira d’exutoires aux réel voyous) et qui éluderont les problèmes de fond pour s’en tenir au sacro-saint "ordre républicain" (qui n’est autre que l’ordre de la minorité politico-médiatico-financière) . Ne pas oublier non plus que cet ordre est aujourd’hui maintenu par une police dont nombre de ces membres sont au mieux des cowboys ne cachant pas leur goût pour la violence.
    Elle sera également vouée à l’echec parce-que nous voyons bien qu’aujourd’hui chacun manifeste dans son coin et il semblerait les mouvements sociaux ne soient pas près de s’unir, difficile dans ces conditions de remettre en cause des hommes qui ne reconnaissent en aucun cas leurs errements et qui se serviront à la première occasion des révolutions bruyantes pour asseoir encore plus leur illégitimité.

    • Une révolution est en effet peu probable à brève échéance, mais je pense que nous sommes déjà entrés, notamment avec ce qui se passe en banlieue, dans une période de fortes turbulences sociales.

      A supposer que les émeutes urbaines continuent, ce qui est extrêment probable étant donné qu’il n’est plus possible de remédier à ce profond malaise, le pouvoir va réagir par une répression qui ne tardera pas à devenir aveugle et meurtrière, ce qui accentuera d’autant le sentiment d’injustice et de révolte et nous assisterons alors à une radicalisation des actions.

      Nous savons par expérience qu’un tel cycle infernal action/répression, une fois installé, ne peut plus disparaître que par l’anéantissement d’une partie ou un compromis entre les deux parties qui s’opposent.

      Or, les forces de maintien de l’ordre sont dèjà sur les genoux après deux semaines et l’armée a ses limites, elle aussi. Quant au compromis, il n’est pas possible puisque les caisses de l’état ont été vidées par la bande des Rapetou UMP.

      Alors, une révolution, non, mais une guerre civile est fort probable... ce qui pourrait nous valoir "l’aide" de tonton Bush, grand poufendeur de l’islam et belliciste convaincu du choc des civilisations.

  • Le nouvel ordre mondial ! La france est une entreprise parmis les centaines d’autres pays.L’insurrection de celle-ci ne pourrait altérer l’ordre précité. L’intervention des forces "du bien" serait immédiate et serait ramenée médiatiquement au massacre d’une ville irakienne au phosphore sur le plan mondial. Voyez les peuples africains qui meurent de faim ( des milliers de personnes chaque jour, je répéte "chaque jour" !!!) dans l’indifférence la plus totale.
    Le bouleversement économique et politique doit se faire sur un plan continental, creer une puissance crainte apte à contrecarrer économiquement et militairement l’ordre existant

  • Chère Isabelle,
    J’ai parcouru ton article, il faut que je le relise tête posée car il y a beaucoup de choses très interessantes dedans !
    Faire la révolution ? Oui, mais....
    Il faudrait que tous les mecs décrochent leur nez du foot à la télé,
    Que les ados décrochent leur nez de leur console payée une fortune,
    Que les mères de familles trouvent le temps de s’informer entre la couche et le biberon,
    Que ceux qui "fraudent" avec le rmi, l’api etc... pour pouvoir survivre (et non profiter), n’ai pas peur d’un contrôle quand ils ouvrent leur gueule,
    Et ceux de l’économie parallèle, quel interet auraient-ils à faire la révolution ? Ils se sont installés dans leur petit trafic...
    En fait chacun croit trouver son petit intérêt dans cette socièté pourrie, individualiste.
    Tout est fait pour que chacun croit qu’il peut gagner, s’il gagne il se gausse, mais s’il perd il se révolte !
    La seule manière d’avancer est de faire prendre conscience à chacun que notre socièté de consommation à outrance va dans le mur, nous éloignant les uns des autres, nous rendant jaloux, envieux, et mauvais ;
    Moi, je n’attends pas un miracle, j’essaie de comprendre les choses et de m’améliorer d’abord pour ma famille, puis mon entourage.
    Si chacun fait du bien autour de lui, ça n’est pas grand chose, mais ça peut servir d’exemple.
    Bien sûr, pour cela il faut décrocher de la télé, des consoles, se faire aider quand on a des bambins, etc...
    C’est ce que j’essaie de faire : ne pas ceder à la facilité, faire marcher mes méninges et avancer, ne serait-ce que d’un petit pas chaque jour..... Mais surtout, surtout ne pas reculer !
    La Révolution commence dans le quotidien , avec le coeur et l’intelligence.
    Bonne journée.