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14 mois après le conflit des retraites, le pouvoir n’abandonne pas ses basses vengeances

par azard

Publie le lundi 2 janvier 2012 par azard - Open-Publishing
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Rappel des faits :



Le 26 octobre 2010, en plein mouvement social contre la réforme des retraites, un blocage de la zone industrielle de Carpiquet a lieu à l’appel de l’intersyndicale. Le lendemain, sur décision des grévistes présents, le blocage est prolongé. Vers 16H la police en tenue anti-émeute intervient. Les grévistes lèvent le camp, évitant la confrontation. Ils/elles repartent en voitures par le périphérique. Le convoi roule lentement pour attendre les derniers véhicules qui doivent le rejoindre, afin de s’assurer que personne ne reste isolé. La vitesse de circulation est donc réduite pendant une poignée de minutes et sur une courte distance.

Au moment où il est clair que tout le monde a rejoint le convoi, les voitures en tête de celui-ci commencent à accélérer pour rentrer tranquillement en ville. À ce moment là, une voiture de police double la tête de convoi, se met au milieu des 2 voies de circulation, et roule très lentement pendant plusieurs minutes jusqu’à une bretelle d’accès au périphérique. Là la voiture de police stoppe, bloquant le convoi. D’autres voitures de police arrivent et des policiers de la Brigade Anti-Criminalité en surgissent et arrêtent les personnes qui se trouvent dans les 2 premiers véhicules.

Un des 2 conducteurs, qui ne se débat pourtant pas, est violemment plaqué au sol par 5 policiers, après avoir reçu des coups dans les jambes, on lui monte dessus, on le menotte.

7 personnes sont interpellées. 5 passagers sont relâchés au bout de quelques heures.

Les 2 conducteurs passent 24 heures en cellule de garde à vue et ils écopent de 6 semaines de suspension administrative de leur permis de conduire.

Acharnement policier, politique et judiciaire



L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais, de manière inattendue, le procureur de la République, qui a 12 mois pour entamer d’éventuelles poursuites, colle en procès les 2 conducteurs... qui reçoivent leur convocation au tribunal 11 mois et demi après les faits.

Deux de nos camarades grévistes passeront donc in extremis au tribunal correctionnel le lundi 30 janvier pour « entrave à la circulation ». Ils auraient volontairement et super vicieusement ralenti la circulation sur le périphérique pendant quelques interminables minutes à un endroit où tous les matins et tous les soirs de la semaine, il y a régulièrement des bouchons...

Le jour où la bourgeoisie, le patronat et les gouvernements autoriseront ce qui affaiblit et remet en cause leur pouvoir alors « l’intérêt général » se fera au bénéfice du Peuple.

Heureusement, partout où la situation doit changer parce qu’elle est devenue invivable, les peuples, qui se mettent en mouvement pour une vie digne et libre, se moquent bien de la conformité des bonnes manières, des mensonges institutionnels et notamment de ceux des présentateurs de journaux télévisés, des bénéfices patronaux, du cours de la bourse, des gouvernements et de leurs institutions policières ...

C’est par la lutte sociale que les salariés et le peuple ont gagnés et obtenus des droits. Nous n’acceptons pas cette chasse contre des militants associatifs et syndicaux reconnus. Pour le droit à la grève et le droit à manifester nous serons aux cotés de nos 2 camarades.

Les initiatives prévues



- Soirée débat anti-répression le 26 janvier 20h à
l’Université

- Rassemblement de protestation et de solidarité le lundi 30 janvier à partir de 14h30 devant le tribunal correctionnel de Caen Place Fontenette

http://www.sudptt.org/article.php3?id_article=100209

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