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16ème jour de grève de la faim à Toulouse, devenir Français : Un sacerdoce !

Publie le mardi 27 juin 2006 par Open-Publishing

La campagne présidentielle en la faveur de Sarkozy a déjà commencé avec la soi-disant affaire Clearstream. Il existe certainement des affaires dont les conséquences sont bien plus graves que celle-ci, mais qui ne monopolisent pas l’attention des médias. Le but de cette vaste opération médiatique n’est autre que de présenter Sarkozy comme une victime, de tirer un trait aussi net que possible entre lui et le tandem Chirac-Villepin, et de faire croire qu’il sera un candidat présidentiel en rupture avec la politique du gouvernement actuel.

Cette diversion vise à faire oublier les véritables victimes, dans la société française, à savoir les millions de personnes qui subissent les conséquences de la politique de la droite, dont Sarkozy est bien évidemment l’un des principaux inspirateurs. Mais la poudre aux yeux de l’affaire Clearstream n’est pas la seule - et certainement pas la plus dangereuse - des stratégies de diversion au service de Sarkozy et de la droite. Il y a aussi celle du racisme avec la loi Sarkozy II.

Ce sont les sans papiers et les immigrés, leurs proches et leurs enfants qui vont servir de boucs émissaires pour le chômage, pour le manque de logements, l’insécurité et le crime. La loi raciste et répressive votée par l’Assemblée nationale, le 17 mai dernier, vise à stigmatiser les « étrangers » comme un fléau social à intimider, à harceler et, dans la mesure du possible, à expulser du territoire, tout comme la « racaille » qui, selon Sarkozy, habite dans les banlieues appauvries de nos villes.

Le racisme est une stratégie qui cherche à diviser pour mieux régner. Chaque travailleur ou jeune qui peut être convaincu que la source des problèmes sociaux se trouve chez les « immigrés » et les sans papier verront d’autant moins les vraies causes de la régression sociale, à savoir le système capitaliste. Sarkozy alimente la méfiance et la haine vis-à-vis de ceux qui sont souvent les plus exploités et les plus opprimés. Ce sont les sans papier qui viennent pilier les caisses de l’Etat et de la sécu, les gens des banlieues cataloguées comme « difficiles », qui n’ont pas la peau blanche et dont les noms sont à consonance étrangère, qui subissent de plein fouet la discrimination sociale et raciale à l’origine des émeutes de l’année dernière.

En s’acharnant contre eux, Sarkozy espère pouvoir s’attirer la sympathie - et les votes - des électeurs du Front National, en 2007. En la matière, il n’y a pratiquement plus aucune différence entre le discours actuel de l’UMP et celui du Front National. La nouvelle loi s’inspire très largement des arguments de Le Pen On aurait tort de sous-estimer l’impact de la propagande raciste de l’UMP. On ne peut pas combattre le racisme avec de belles phrases.

Ce qui alimente les tensions raciales, c’est la pénurie d’emplois, de logements, et la dégradation constante des conditions de vie de la population. Ce sont ces problèmes-là qu’il faut régler. Il faut rétablir les idées de l’internationalisme dans les organisations du salariat, tout en se mobilisant massivement pour protéger et organiser la population d’origine ou de descendance étrangère, sur laquelle s’abat l’acharnement répressif. Ca passe par une lutte active et d’envergure et ce, dès le 1er juillet en participant activement à tous les rassemblements dans toute la France, avec le collectif « uni-e-s contre l’immigration jetable », le réseau « Education sans frontières » et les collectifs de sans papiers.

Cette réforme est inacceptable, contraire aux valeurs de solidarité et d’accès à l’égalité des droits pour tous. Elle est inefficace, et contraire aux valeurs de la France. Elle ne doit pas s’appliquer. Elle doit être combattue.

Pierre Pillot CGT