Accueil > 18 mars : fragments parisiens
A quelques uns d’AC Paris, ballade dans la manif avec notre banderole "chômeurs précaires énervés ".
Le départ de la journée a de ces allures de kermesse syndicale horriblement déprimante, genre 1er mai 2002 : des centaines de milliers de gens qui marchent et point barre.Difficile de distinguer les membres des SO syndicaux et les flics en civil , ils sont en tout cas des centaines dans les cortèges à surveiller que tout le monde se comporte bien.
Un premier bon point : la manif passe devant la Santé, et beaucoup de manifestants feront au moins une pause, les prisonniers crient tapent sur des banderoles.Des syndicalistes ralent devant cette convergence odieuse avec des criminels.
Pas loin sur le côté le cortège PS que même les directions syndicales n’ont préféré pas laissé s’incruster dans la manif.Il y a laurent fabius, jack lang, jean paul huchon : nous insultons copieusement ce dernier à propos des transports gratuits, et indiquons plus globalement à tous ces gens que les chômeurs leur crachent dessus.Réponse d’un responsable MJS très courtoise " mais nous nous ne crachons pas sur les chômeurs " ( à un an des éléctions il est effectivement plus sage de garder ses molards pour quand on sera au gouvernement).
Pour la manif elle même, donc manif monstre , impressionante en nombre
mais pas grand chose de plus à dire.Nous choisissons donc de la quitter
pour rejoindre Nation plus tard, choix manifestement fait par beaucoup de
ceux de tous âges et de toutes catégories sociales qui comprennent que
faire des défilés autorisés ne suffira pas.
Lorsque nous revenons à Nation, les affrontements ont commencé depuis déjà
un bon bout de temps : à vue de nez, il y a beaucoup plus de monde que les
jours précédents à la Sorbonne et une détermination de plus en plus
grande : il en faut quand on voit le nombre de gardes mobiles , cinq
rangées sur chaque boulevard plus encore plein déquipes en civil
derrière.
Au moment ou nous arrivons ils ont fait une percée et sont une bonne
centaine au centre de la place , ça ressemble à la formation tortue des
légions romaines.Les charges sont extrêmement violentes , la place est
noyée dans les gaz lacrymo, et pourtant ça tient , apparemment depuis
plusieurs heures.
Nous croisons l’Unsa police qui a terminé sa journée de mobilisation et
semble avoir repris le travail.
De ce que nous pouvons observer de nôtre côté , il y a une grande
hétérogénéité : les jeunes à cheveux longs avec guitare,sont aussi nombreux
que ceux qui ont choisi un look plus moderne.Mais chacun respecte en tout
cas la tradition du "crs ss " et suffisamment fort pour retentir au dessus
du bruit général.
En tout cas l’objectif policier était d’empêcher une avancée vers Paris,
des blocages de crs cette fois dans toutes les rues jusqu’à Reuilly
Diderot.D’ou finalement un déplacement des affrontements vers porte de
Vincennes.
Mais les flics ne maitrisent vraiment pas tout : en effet malgré des
controles d’identité ciblés dans tout le quartier latin pour empêcher
l’accès à la sorbonne, ça a quand même pété là bas aussi.
Donc, une multiplication des points de friction ou d’occupation à laquelle
AC Paris contribuera de manière modeste en lançant un appel à action ,
mardi 14H Chatelet.