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27 janvier 1945 – 27 janvier 2012 anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz Plus jamais ça !

par Le MRAP

Publie le vendredi 27 janvier 2012 par Le MRAP - Open-Publishing

Lors de la conférence des ministres européens de l’Éducation à Cracovie
en octobre 2000, l’engagement avait été pris de créer une « journée de
la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre
l’humanité » dans chacun des États membres, à partir de 2003.

L’Assemblée générale des Nations Unies a décidé unanimement de proclamer
le 27 janvier, jour anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz
par les soldats soviétiques, Journée internationale dédiée à la mémoire
des victimes de l’Holocauste et a exhorté les États Membres à élaborer
des programmes éducatifs pour inculquer la mémoire de la tragédie dans
les générations futures afin de prévenir les actes de génocide.

La libération d’Auschwitz puis des autres camps de concentration
révélait au monde entier les indicibles souffrances endurées par des
millions d’enfants, de femmes, d’hommes, que le régime nazi et ses
sbires de la Gestapo et leurs complices avaient recensés, pourchassés,
arrêtés, raflés, marqués, dépouillés de tous leurs biens, d’abord en
Allemagne puis dans tous les pays de l’Europe occupée.

Juifs, Tsiganes, handicapés, malades mentaux, syndicalistes, militants
politiques opposés au régime, communistes, socialistes, chrétiens,
protestants, catholiques, témoins de Jéhova, homosexuels, tous ont été
livrés à l’esclavage et à la mort, broyés par la gigantesque machine à
exploiter et à exterminer, mise au point par les hitlériens.
Auschwitz était devenu le plus grand complexe construit par les nazis, à
la fois camp de travail, de concentration, camp d’extermination.
Toutes les méthodes étaient bonnes pour tuer : la faim, la maladie, les
expériences médicales, le travail forcé qui alimentait la machine de
guerre nazie, (une trentaine de firmes privées ou contrôlées par les SS
s’y installèrent, attirées par le coût dérisoire de cette main d’œuvre
captive) jusqu’à l’extermination « scientifique » qui tua le plus. Les
déportés étaient gazés, leurs corps brûlés ou enterrés dans des fosses
communes. Les valeurs, l’or, les bijoux, les lunettes, les vêtements,
les dents, les cheveux...étaient récupérés, réutilisés pour des profits
gigantesques.
Notre propos serait-il alors de banaliser l’horreur ?
Nous voulons comprendre, analyser, démonter les mécanismes de mort de
l’ensemble du complexe d’Auschwitz, symbole d’une épouvantable machine
d’avilissement, monstrueuse machine à tuer.
Nous voulons comprendre pourquoi cette machine à tuer n’a pu être
stoppée, alors que le monde savait que le régime nazi, dès son arrivée
au pouvoir, avait ouvert des camps pour y interner des opposants réels
ou potentiels. Le monde connaissait les camps de concentration, les
camps d’extermination.

« Plus jamais ça » .

Bien connaître le nazisme et ses conséquences relève de la formation
historique mais aussi, pour une grande part du civisme. La victoire de
l’humanité sur le dédale d’un monde infernal organisé par des hommes,
reste précaire, jamais acquise. S’il est un enseignement à tirer des
crématoires et du génocide c’est qu’il faut combattre sans concession le
racisme sous quelque forme qu’il se manifeste.
Car les tentations subsistent, hélas ! dans nos sociétés , de recourir
aux mêmes méthodes pour faire face aux mêmes difficultés économiques et
sociales. En dehors des nostalgiques obtus, il est primordial de savoir
déceler les moyens plus subtils, utilisés pour parvenir à des fins
semblables.
La mythologie politique, le bouc émissaire peuvent changer ; il reste
alors l’entreprise visant à diviser pour régner, en alimentant les
préjugés, en suscitant l’intolérance et la haine, pour masquer les vrais
problèmes et leurs causes réelles, à promouvoir des « chefs » qui
pensent, parlent et décident pour vous, à entraîner enfin dans des
mouvements irrationnels et inhumains des foules en désarroi. Tout fait,
tout événement qui va dans ce sens risque d’être l’une des dents de
l’engrenage terrible, dont l’expérience démontre à quelle vitesse
surprenante il est capable de broyer la démocratie et les valeurs qui
s’y rattachent .

« Plus jamais ça ! »...

Tel était le serment des déportés survivants, libérés des camps
d’extermination. Leur volonté, leur avertissement exigent de nous une
mémoire agissante qui se manifeste par une vigilance de tous les
instants pour mettre à jour, comprendre, s’indigner, dénoncer, combattre
toutes les paroles, tous les actes, toutes les décisions qui ouvrent la
voie au mépris de tout ce qui est humain.

A l’heure où la « bête immonde » refait surface dans un certain nombre
de pays européens, il y a urgence à réveiller les consciences et à se
mobiliser contre le vent mauvais qui souffle sur l’Europe.

« Résister se conjugue toujours au présent » (Lucie Aubrac)

Paris, le 26 janvier 2011.