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47 licenciés à l’institut de rééducation

Publie le dimanche 29 février 2004 par Open-Publishing

Blou : le comité d’entreprise des Chesnaies confirme la fermeture de la Modtais

La nouvelle est tombée, hier matin, lors d’un comité central d’entreprise à Angers.
L’association des Chesnaies a annoncé la fermeture de son institut de rééducation, la
Modtais, à Blou, dans le Saumurois. Les 47 salariés vont être licenciés
économiquement.
Écoeurés et amers. « Alors que nous avons donné de notre temps sans compter et que
nous nous sommes investis auprès des enfants avec qui nous partagions peine et
bonheur, on nous jette ! » Autour de la déléguée syndicale CFTC, de Pierre Jouniaux,
Force ouvrière, les salariés de la Modtais accusent le coup. « Nous sommes tous
licenciés. Les enfants ne reviendront plus. »

Les 47 employés de l’institut de rééducation, ouvert en 1971, ont perdu leur emploi
en l’espace d’une semaine. Tout s’est précipité le 16 février dernier, lorsque la
préfecture a pris la décision d’une fermeture provisoire. Les 40 enfants,
psychologiquement fragiles, âgés de 7 à 18 ans, étaient tous recasés dans d’autres
établissements.

« C’est le résultat d’un audit de la Direction départementale des affaires sanitaires
et sociales (DDASS) qui mentionnait un climat de violence et surtout la très mauvaise
entente entre la direction et nous, les salariés. Mais, il faut relativiser. La
violence est inhérente à ce genre d’établissement et les enfants n’ont jamais été en
danger. Quant à notre désaccord avec la direction, nous sommes unanimes à déclarer
son incompétence. » Refusant d’être désignés comme responsables, les salariés, de
l’éducateur au psychologue, en passant par l’agent de service et le veilleur de nuit,
dénoncent aussi d’autres raisons. « Derrière, il y a quand même la volonté de l’État
de faire des économies en gardant seulement quatre instituts de ce genre en
Maine-et-Loire, et aucune volonté de l’association gestionnaire, Les Chesnaies, à
résister et à élaborer un projet d’établissement. »

Fermeture provisoire ?

Mais, réunis dans un comité de défense, 44 salariés ont décidé de tout faire pour
sauver leurs emplois. « Nous sommes prêts à redémarrer, à reconstruire quelque chose
dans l’intérêt des enfants. Remonter une structure avec une nouvelle association et
une nouvelle équipe de direction. » Ils veulent encore y croire et oublier leurs
lettres de licenciements annoncées pour la fin mars. « Nous allons saisir
l’inspection du travail, interpeller les politiques et frapper à toutes les portes. »

Hier soir, l’association Les Chesnaies, a confirmé les licenciements tout en
invoquant une éventuelle réouverture, l’an prochain. « La fermeture de la Modtais
nous prive des ressources correspondantes. Les informations recueillies auprès de la
DDASS ne nous laissent pas espérer une réouverture avant 2005. Cette situation nous
contraint à envisager un projet de licenciement économique pour les salariés. »
Réaction immédiate de la déléguée CFTC, étonnée d’apprendre qu’une réouverture
pourrait avoir lieu : « La direction joue avec les mots. On constate que nous allons
tous être licenciés. La fermeture provisoire n’est qu’un leurre dans l’attente que
toutes les procédures soient engagées. C’est pour calmer les esprits. »