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5 Millions de chômeurs : c’est maintenant officiel
par Alain Richard (sur citron vert)
En ce jour du 1er mai, fête du travail, le chiffre de 5 Millions de chômeurs en France, soit le double des chiffres officiels dont on nous bassine les oreilles, ne semble plus être contesté ; il était temps !
Le pays compte grosso modo 25 Millions de sa population "active" [1], le taux de chômage s’établit donc autour de 20% ; et non pas 10% comme on ne cesse de nous l’asséner depuis des lustres (gouvernements de gauche ou de droite confondus). A ces 5 millions de chômeurs officiels, il convient d’ajouter les bénéficiaires de minima sociaux qui ont depuis belle lurette déserté les chemins de l’ANPE, dont ils n’attendent ou n’espèrent plus rien [2] . Bref, c’est un pan considérable de la société qui souffre (le mot est choisi) du non-emploi (le mal-emploi étant un problème à la fois corollaire et additionnel). Quelques uns le disaient déjà depuis quelques temps : des associations de chômeurs et précaires, des partis "gauchistes", des professionnels de terrain, ... aucuns n’étaient vraiment écoutés, peu étaient même entendus.
Mais aujourd’hui, c’est le très officiel Rapport public thématique de la Cour des Comptes sur « L’évolution de l’assurance chômage : de l’indemnisation à l’aide au retour à l’emploi » de mars 2006 qui le dit ; ça change tout.
Le rapport précise (page 66) que « au 31 juillet 2005, la liste [des demandeurs d’emploi à l’ANPE] comportait 3 942 460 inscrits en chiffres bruts. La catégorie 1 regroupait 59 % des demandeurs d’emploi, soit 2 321 700 inscrits ». Voilà, c’est dit : la comptabilisation officielle gouvernementale ne considère que 59% des chômeurs inscrits. [3]
Du coup, lors du débat télévisé « A vous de juger » du 27 avril sur France 2 (animé par Arlette Chabot), qui réunissait des représentants de toutes les tendances politiques de l’extrême gauche à l’extrême droite (démarrage de la campagne 2007), lorsqu’il a été clairement avancé qu’il y avait cinq millions de chômeurs dans le pays, personne n’a pipé ou réfuté, pas même François Fillon !
Il va falloir sérieusement accorder ses violons au sein du gouvernement parce que lorsque Jean-Louis Borloo nous dit, fin mars, que le chômage recule avec seulement 2.288.300 demandeurs d’emploi et que "selon les chiffres corrigés des variations saisonnières diffusés par le ministère du Travail, la France connaît une première année de baisse du chômage avec un taux ramené désormais à 9,5% de la population active" (- 0,1 point)" et que "l’objectif reste un taux de chômage de 8,9% à la fin de l’année 2006 en passant sous la barre psychologique des 9%" ... et blablabla, ... et que l’on va rentrer dans "le cercle vertueux" ... avec un taux de chômage "structurel" entre 7% et 6,5%", on a parfois envie de hurler et de mettre tout ce baratin à la poubelle en prenant bien soin de fermer hermétiquement le couvercle à cause des mauvaises odeurs !
Il appartient maintenant à la classe politique d’affronter les réalités en face : notre pays est confronté à un taux de chômage structurel gravissime (à ce stade, on ne peut plus parler de fluctuations conjoncturelles) que l’on ne sait même pas mesurer précisément car on ne s’en est pas donné les moyens. Aujourd’hui, ce taux est, au bas mot, de l’ordre de 20%. Ce chômage endémique traverse toute la société française mais touche plus particulièrement les populations les plus fragilisées (et là les taux peuvent s’envoler jusqu’à atteindre des sommets).
Il fallait que cette réalité soit admise pour que l’on puisse commencer à se poser les vraies questions :
Comment (mieux) partager le travail ?
Comment (mieux) partager les revenus du travail ?
Comment relancer l’emploi sans pour autant tout miser sur la sacro-sainte croissance, dont les conséquences sur l’environnement et la qualité de la vie ne sont pas toutes favorables ?
Bref, comment lier économie, mesures sociales et écologie, en répondant à la précarité des sans emplois et en s’attaquant à la précarité dans l’emploi ? [4]
[1] c.à.d. exerçant une activité (salariée ou non) ou à la recherche d’une activité
[2] voir à ce sujet le récent article de l’Observatoire des inégalités qui précise qu’ « un peu plus de 3,4 millions de personnes étaient allocataires d’un des neuf dispositifs de minima sociaux fin 2004 ... ([soit], en comptabilisant les ayants droits (conjoints, enfants...), plus de 6 millions d’individus vivent d’une allocation de ces dispositifs.) » Lorsque l’on sait que, par exemple, environ 50% des 1 Million de bénéficiaires du RMI ne sont pas inscrits à l’ANPE, cela permet de préciser encore un peu plus l’étendue du désastre.
[3] Le rapport de la Cours des comptes sur l’ANPE parle également des dysfonctionnements et absurdités des organisations, de la gabegie du système informatique ANPE, des effets d’aubaine pour les employeurs, etc... toutes choses intéressantes à connaître au demeurant.
[4] On pourra, sur ces questions, se référer à la contribution de Yann Wehrling au Forum de la gauche et des écologistes qui s’est tenu le 27 avril, dans laquelle il apporte des éléments de réponses.
Messages
1. > 5 MILLIONS DE CHOMEURS EN FRANCE, 8 mai 2006, 13:50
5 Millions de chômeurs + 1 avec De Villepin dans peu de temps, mais aux Assedic avec un nom pareil il aura du mal à retrouver un boulot...
Scarhua
2. > 5 MILLIONS DE CHOMEURS EN FRANCE, 9 mai 2006, 14:25
Bonjour citoyens,
Vous dites qu’il y a 25 millions d’actif dans notre Pays,faux il y en a 28. Vous dites aussi que le véritable taux du chômage est de 20%, c’est encore faux, il est de 16,5% de l’ensemble des actifs, mais de 19% sur les véritables actifs. A vrai dire, si nous devions ajouter toutes les personnes recherchant un CDI, donc si nous devions ajouter toutes les personnes occupant des emplois précaires (stage, emploi jeunes, CDD, intérimaires, etc. il y a en tout 28 contrats précaires en France) et bien ce chiffre monterait à 24% soit 6,6 millions de personnes à la recherche d’un véritable CDI. Incroyable non ?
Citoyennes, Citoyens, AC2N (Action des Citoyens pour la Nouvelle Nation) a la solution au chômage qui permettrait de créer plus de quatre millions de nouveaux emplois en moins de trois mois. Vous trouverez tous les détailles sur le site officiel d’AC2N.
http://www.ac2n.net
Citoyennement votre
Citoyen WITTIG
3. > 5 MILLIONS DE CHOMEURS EN FRANCE, 10 mai 2006, 21:47
Primo, ca ne veut pas dire grand chose qu’il y a 5 Millions de chômeurs, en effet un certain nombre d’entre eux ont un travail même s’ils continuent à être inscrits comme demandeurs d’emplois !!!
Ceci est valable d’ailleurs pour la catégorie 1 où l’on peut être inscrit comme demandeur d’emploi tout en travaillant jusqu’à 78h par mois.
Secondo, une grande partie des minima sociaux sont aussi inscrits comme demandeurs d’emplois : c’est le cas de tous les ASS et de la moitié des RMIstes environ !!!
Alors inutile de faire de la surenchère.............
4. 5 848 000 chômeurs "équivalent temps plein" en 2005, 17 mai 2006, 01:59
La moyenne annuelle en 2005 est de 5 848 000 chômeurs "équivalent temps plein" sur une population active occupée (ayant un emploi) de 24 921 000 personnes. La population active totale (occupée + chômeurs officiels) est d’environ 27 600 000 personnes (Insee, mais le mode de calcul varie selon les sources). En rétablissant les "dispensés de recherche d’emploi" qui sont en réalité des chômeurs, et donc des actif, la population active effective est d’environ 28 000 000 de personnes (chiffres à affiner).
Ainsi, le taux réel de chômage (en équivalent temps plein) est de 20,9%
Mais rassurez-vous, les pays comme le Danemark à la mode, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas ... qui affichent de très faibles taux de chômage officiel ne font pas mieux. Mais ils font autrement et sont moins honnêtes que nous.
Pour commencer, plus de la moitié des chômeurs ont été transformés en "invalides" dans les années 1991-1993 et le système a continué sur sa lancée. Des études de l’OCDE de 1995 et 1998 indiquent que dans plus de la moitié des 23 pays étudiés, le nombre d’invalides était supérieur au nombre de chômeurs inscrits.
Et une partie seulement des chômeurs est inscrite dans les statistiques officielles.
Au Danemark par exemple, vous n’êtes chômeur que la première année. Ensuite, vous êtes "en activation" et vous disparaissez des staistiques. Et l’assurance chômage étant facultative, dans un système de caisses privées, gérées en fait par les syndicats (ce qui explique un taux de syndicalisation de 78%), plus de 20% des chômeurs n’ont pas cette intéressante allocation pouvant atteindre 90% de l’ancien salaire (plafonné). Il leur reste l’aide sociale, un peu comme l’ASS ou le RMI.
Voir le détail des calculs à cette adresse :
http://travail-chomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel2005.htm
Chômage officiel et chômage réel en 2005
Les données officielles minimisent beaucoup l’importance du chômage. Voici un calcul précis et très révélateur du chômage réel
Explication :
Les chômeurs des catégories 1 à 3 sont des chômeurs à temps plein (aucun travail ou négligeable), ceux des catégories 6 à 8 sont des chômeurs à mi-temps (ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois), donc des travailleurs à mi-temps (à distinguer des emplois à temps partiel).
Les emplois en C.E.S. (20 heures par semaine) sont des demi-emplois, donc des demi-chômeurs (20/39e d’emploi). Les emplois à temps partiel représentent 23,2/39e d’un emploi complet (durée moyenne de 23,01 heures / semaine) et 17,2% des 22 200 000 salariés sont à temps partiel.
La durée réelle moyenne de travail à temps plein est de 39,00 heures (enquête emploi), soit un horaire affiché de 35,65 heures (horaire officiel) auquel s’ajoutent les heures supplémentaires.
Une partie des personnes au RMI et non inscrites à l’ANPE devraient aussi être ajoutées, soit entre 200.000 et 500.000 (le décompte exact et sérieux est dificile à faire).
Pour le modèle anglais, voir :
http://travail-chomage.site.voila.fr/ancien/model_brita.htm
Et aussi sur le même site :
http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm
Des mythes autour de l’emploi - Les gains de productivité du travail ...
5. > 5 MILLIONS DE CHOMEURS EN FRANCE, 18 septembre 2006, 10:24
En France, c’est un peu difficile, j’ai decide de partir en Indonesie, ici je suis professeur de francais pour les etudiants indonesiens, la salaire est trop petit mais je suis heureux quand-meme, car ce pays est tres beau, c’est vraiment le paradis !