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72 nouvelles habitations dans une colonie de Cisjordanie
Publie le jeudi 4 août 2005 par Open-PublishingLes autorités d’occupation ont dévoilé un projet visant à construire 72 nouvelles habitations dans une colonie de Cisjordanie de la Palestine occupée, en dépit de la "feuille de route" internationale prévoyant l’arrêt de l’expansion des implantations dans le territoire.
Un porte-parole du ministère israélien du Logement a déclaré que les constructions dans la colonie de Betar Ilit, près de la ville palestinienne de Bethléem, pourraient démarrer dans un délai d’un an.
"C’est une provocation, pas seulement pour le peuple palestinien mais aussi pour la communauté internationale", a déclaré le ministre palestinien du Plan, Ghassan al Khattib.
Peace Now ("La Paix maintenant"), un groupe de surveillance des colonies israéliennes, a déclaré que ce projet venait s’ajouter à un autre plan, annoncé l’an dernier, prévoyant la construction de 600 nouvelles unités de logement à Betar Ilit.
"Cela signifie que la politique de construction dans les territoires continue malgré l’engagement clair à ne pas construire contenu dans la ’feuille de route’ (en Cisjordanie)", a déclaré Yariv Oppenheimer, porte-parole de Peace Now.
La "feuille de route", plan de paix international prévoyant à terme la construction d’un Etat palestinien, exige le gel de toutes les activités de colonisation, y compris l’agrandissement des colonies déjà existantes.
Israël rétorque que l’expansion des colonies est nécessaire pour faire face à l’augmentation de sa population.
Commentant le projet de 72 nouvelles constructions, un porte-parole du ministère israélien du Logement a déclaré : "C’est un développement naturel de projets approuvés par le passé en respect des frontières existantes de Betar Ilit".
Environ 200.000 colons vivent dans quelque 120 implantations au milieu de 2,4 millions de Palestiniens en Cisjordanie.
Les Palestiniens redoutent qu’après l’évacuation de la bande de Gaza, dont la mise en oeuvre doit débuter le 17 août, Israël ne cherche en contrepartie à conserver définitivement certains secteurs en Cisjordanie, ainsi que l’ont laissé entendre les Etats-Unis. Avec JERUSALEM (Reuters)
1,5 milliard d’euros
de Stéphanie Le Bars
Quelques familles de colons ont commencé à quitter la bande de Gaza dès la première semaine de juillet, peu après la fin de l’année scolaire. Muet depuis des mois, le responsable de Sela, l’organisme officiel chargé de l’installation des colons en Israël, Yonathan Bassi, a assuré le 8 juillet au quotidien Haaretz, que le flux allait s’accélérer avant de se transformer en "marée" dans les deux dernières semaines précédant le 17 août, date à laquelle la présence de colons dans la bande de Gaza deviendra illégale. Le lendemain, "il y aura un grand silence et, quand l’armée entrera, seul un tiers des familles sera encore là", a-t-il pronostiqué.
Chaque départ volontaire ravit donc les autorités israéliennes. D’un point de vue pratique, psychologique et sécuritaire, le gouvernement israélien, souvent taxé d’improvisation dans la préparation du départ des 8 000 colons, a tout intérêt à limiter au maximum les évacuations forcées.
Les familles qui ont organisé elles-mêmes leur départ, de la recherche d’un lieu d’installation temporaire ou définitive à l’inscription de leurs enfants dans les écoles, plusieurs semaines avant la prochaine rentrée scolaire, en passant par le choix d’une compagnie de déménagement, ont grandement allégé la tâche de Sela. L’organisme officiel se contente, dans ces cas-là, de leur verser une partie de leurs compensations sur un compte bancaire spécial : 75 % dans un premier temps, le reste lors de la remise des clés et après le passage des compagnies d’eau, de gaz et d’électricité venues résilier définitivement les contrats.
Un budget près de cinq fois supérieur au coût moyen d’un déménagement a été alloué à chaque famille. Il comprend notamment le stockage éventuel des biens personnels pour ceux des colons qui passeraient d’une habitation spacieuse à un hébergement temporaire deux à trois fois plus petit.
Le gouvernement a également dû compter avec le refus obstiné de centaines de colons de la bande de Gaza de préparer leur départ et penser, à leur place, aux moindres détails de leur évacuation. Une des plus grandes sociétés de déménagement du pays a été sélectionnée par le ministère de la défense, pour un contrat de près de 5 millions d’euros.
Après l’évacuation manu militari des habitants récalcitrants, autorisés à prendre avec eux quelques effets personnels, les déménageurs videront les maisons.
Théoriquement, chaque famille a droit à deux conteneurs, qui seront stockés dans un camp militaire en Israël pour une période allant jusqu’à deux ans.
Théoriquement toujours, les colons qui ont refusé de quitter volontairement leur logement avant le 25 juillet devaient voir leurs indemnités réduites d’un tiers. Le coût total du retrait est estimé à 1,5 milliard d’euros.
Stéphanie Le Bars, Le Monde du 3 Août 2005