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ALTER-DEMOCRATIE ET ALTER-ECONOMIE

Publie le vendredi 27 avril 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

ALTER-DEMOCRATIE ET ALTER-ECONOMIE

Cette contribution au Manifeste d’ATTAC vise à insérer le souci de généralisation des mécanismes démocratiques dans une compréhension des différents niveaux de vie démocratique.

I - LES SYSTEMES DEMOCRATIQUES RESTREINTS

Il s’agit d’un essai sur des repères qui sont autant de points de ruptures pour une vie démocratique qualitativement supérieure, pour préciser encore ce qu’est « l’autre démocratie » (2). Il ne s’agit donc pas de faire œuvre technique descriptive et comparative des systèmes démocratiques existants.

A) Les deux niveaux de démocratie restreinte.

Il y a deux niveaux de démocratie restreinte : une vraiment très rabougrie, une autre moins restreinte mais toujours très limitée.
 La « démocratie très rabougrie » se nomme "démocratie représentative" tel que mis en place dans la plupart des régimes dit démocratiques.
 La « démocratie restreinte » s’apparente elle à la démocratie représentative avec une "alterdémocratie" complémentaire, sorte de béquille de la démocratie représentative. L’ensemble forme encore une démocratie restreinte.

B) Les deux conceptions de l’alterdémocratie.

1 - La première conception : l’alterdémocratie de complément.

Quelle est cette démocratie complémentaire ou différente de la démocratie de base ? Voici ce que dit La Revue du MAUSS (1) de l’alterdémocratie (de complément) : "Le précédent numéro de La Revue du MAUSS dressait le constat de l’existence d’un malaise, à tout le moins, dans la démocratie. Le doute sur ses potentialités et sur sa réalité s’étend chaque jour un peu plus. Mais jusqu’où convient-il de désespérer ? La seule chose sûre est que, dans leur état actuel, les mécanismes de la démocratie représentative ne peuvent plus se suffire à eux-mêmes et qu’il faut revigorer l’esprit même de la démocratie. Ce sont les modalités, les potentialités et les limites de ces alternatives à la démocratie représentative – démocratie participative, associationniste ou directe, forums plus ou moins hybrides, organisations ou coopérations en réseau, etc. –, bref, de tout ce qui relève de l’alterdémocratie, que le présent numéro se propose d’examiner et d’évaluer, avec une réouverture symétrique du débat sur l’alteréconomie ».

2 - La seconde conception : l’alterdémocratie globale et alternative.

Ici l’alterdémocratie est conçue comme un ensemble totalement différent des systèmes démocratiques existants qui sont à "démocratie restreinte". L’alterdémocratie est une visée et non pas simplement la béquille de la démocratie représentative. La conception réellement alter de la démocratie ne saurait s’accommoder de l’alterdémocratie complément d’âme de la démocratie représentative existante.

II - RUPTURE FRANCHE : L’ALTERDEMOCRATIE POUR UN ALTERDEVELOPPEMENT.

A) Rupture franche quand au champ d’application

L’alterdémocratie systémique fonctionne sur un champ élargi et embrasse le champ économique et donc provoque la décision citoyenne au-delà ce que l’on nomme ordinairement le champ politique. Elle relève de l’altermondialisme (un autre monde) et non de l’altermondialisation (les processus vers un monde plus ou moins meilleur).
Autrement dit, l’alterdémocratie globale suppose un autre contexte qui n’est pas seulement une autre répartition des richesses mais aussi un alterdéveloppement.

B) Rupture franche sur la dynamique systémique : un autre mode de production et de consommation.

 L’alterdémocratie suppose une économie généralisée de la valeur d’usage.
Une telle alter-économie implique donc l’appropriation publique, la généralisation des services public et la réduction de la sphère marchande, autrement dit de l’économie de la valeur d’échange, laquelle économie masque une économie de profit du capital alors qu’il s’agit de favoriser une économie de satisfaction des besoins. L’alterdémocratie n’est donc pas seulement afférente à l’économie sociale et solidaire, complément d’âme de l’économie capitaliste (3).

 L’alterdémocratie suppose la mise en place d’une planification démocratique de la production.

Il s’agit de réaliser un réel "développement durable" qui combine une autre production et une autre consommation. L’alterdéveloppement nomme un développement équilibré au plan écologique, territorial et un développement socialement postcapitaliste - écosocialiste (4)- donc réduisant fortement les mécanismes liés à l’exploitation de la force de travail ainsi que toutes les autres formes de domination et d’oppression que le capitalisme a "trouvé" en chemin et a maintenu voire amplifié.

Christian DELARUE
Com.nat Démocratie ATTAC France

Note :
(1) : _http://www.yodawork.com/websp/SW2_consult_ref?F_refid=26471&F_ent_diff_id=1_
<http://www.yodawork.com/websp/SW2_c...>

(2 ) [ATTAC 35] Introduction : aller vers une autre démocratie,
citoyenne et populaire
http://www.local.attac.org/35/Introduction-ALLER-VERS-UNE-AUTRE
[ATTAC 35] Alterdémocratie
http://www.local.attac.org/35/-Alterdemocratie-

(3) L’altermondialisme n’est pas soluble dans le néosolidarisme -
http://www.pag69.org/article.php3?id_article=352
Complément : mercredi 21 février 2007 (13h01) :
ALTERCAPITALISME et/ou POSTCAPITALISME
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=43293

(4) Sur l écosocialisme lire Mickaël LOWY
Essai personnel sur Bellaciao : Un postcapitalisme écosocialiste mardi 14 novembre 2006 (08h04) :
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=36838

Messages

  • vous parlez à qui ? aux altercitoyens, d’un altermonde qui n’y pige que couic. c’est de l’alterdiscours pour une alterdémocratiue béquille d’une démocratie restreinte, bafouée par les représentants de l’autre démocratie, dans le meltingpot del’autre monde qui n’est alter que parce que pas autre, mais différent.

    Encore un mot et l’alterscore aux alter élections avoisinnera les 0,01 %.

    • Votre réponse ne vole pas haut . Ce texte n’a rien à voir avec les scores électoraux. C’est un texte de clarification.

      Pour les élections voici mon point de vue :

      Nombreux sont celles et ceux qui dans ATTAC ont suivi de près ou de loin l’aventure des comités antilibéraux. Ce la n’étonne pas dans la mesure ou Attac lutte contre le libéralisme non seulement dans sa version « dure » ultralibérale comme dans sa version « soft » socialibérale ou social-démocrate (j’élude ici la distinction). Cela n’étonne pas non plus du fait de la dynamique initiale qui était particulièrement enthousiasmante (1).

      Mais la division est apparue. Il a fallu choisir entre plusieurs prétendants antilibéraux ou bien voter « utile » pour certains déçus de l’unité brisée. Si l’on veut bien oublier Clémentine AUTAIN, Yves SALESSE dépourvu d’appareils de soutien, c’est est à une sévère bataille de légitimité qu’il a fallu assister entre les « trois B » (MGB, OB, JB). La désespérance est survenue. Mais ce n’est pas une fatalité. Il y a toujours une attente.

      Contre l’ultralibéralisme musclé de « Sarkopen » il falloir l’unité. C’est possible. D’autant qu’il n’est nullement besoin de faire l’apologie du socialibéralisme de Ségolène. ATTAC (comme d’autres) continuera de critiquer l’inconséquence d’un « capitalisme à visage humain » qui développe le chômage, la précarité, l’inégalité des richesses etc..

      Il faudra aussi des candidatures unitaires aux législatives, avec des candidats issus du PC, de la LCR, des Verts « à gauche » et des militant(e)s issu(e)s du mouvement social. A ce propos, ce qui est annoncé par la LCR au titre des candidatures unitaires est trop résiduel pour être sérieux. Contre le sectarisme, soutenons ici Christian PIQUET et les « unitaires LCR » comme tous les autres unitaires. Quand au PCF, s’il y en a qui ont du mal a quitter la proximité du PS à cause des sièges et bien qu’ils changent de parti !

      Christian DELARUE militant altermondialiste

      jeudi 19 octobre 2006 (18h28) : Meeting "UNITAIRE 2007" : envie de politique !

      http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=35658

  • Reste que contourner l’absence de démocratie dans les entreprises est un véritable problème.

    Suffit pas de repeindre les cages d’escaliers ! Faut reconstruire !

    Les entreprises ne sont pas régies par la démocratie. Mais sur l’inverse, et férocement tant les enjeux sont importants !

    Ces structures sont, comme l’armée, les prisons et la police des zones de non-droits où les citoyens ne sont plus citoyens, n’ont plus de droits et de libertés d’expression, plus de recours ni de justice interne indépendante de la direction et enfin, n’ont aucun pouvoir, aucun droit d’élire, de choisir démocratiquement l’orientation de l’entreprise et d’en élire les dirigeants.

    Les entreprises capitalistes et d’état par leur puissance sont les coeurs et les racines de tout ce qui défait sans cesse le principe démocratique dans une société. Elles donnent pouvoir à ceux qui les possedent d’acheter les coeurs et les âmes, en plus que les bras, pour s’abstraire du principe démocratique, contourner celui-ci, le vider de tout son sens, acheter élus et médias, transformer des votes (le non au referendum par exemple) en leur inverse ou en des décisions nulles et non advenues.

    Même si ce genre de questions n’est pas habituel, contourner ce problème, que le coeur de la puissance et du pouvoir dans nos sociétés ne soient pas régis par des fonctionements démocratiques, rend vides et inopérants des discours par ailleurs intéressants.

    Pas d’alter-démocratie qui ne traite de qui a le pouvoir, sous quelles formes d’organisations, dans les entreprises. Tous les statuts ne se valent pas.

    Ces questions, malheureusement largement abandonnées par la quasi-totalité du champ politique de gauche, sauf dans des franges confidentielles me semblent au centre de qui voudrait réellement changer de société.

    Pas d’auto-gestion sans ..... auto-gestion, et donc sans démocratie dans les entreprises. Réduire la question au recul de la sphère marchande, aux contre-pouvoirs externes et périferiques des coeurs de la puissance , aux co-directions par des associations c’est au final laisser l’absolutisme jamais mort veiller au coin du feu de nos sociétés.

    Copas