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Aillagon sort de ses gonds : fermetures en vue

Publie le mardi 1er juillet 2003 par Open-Publishing

Bonjour,

aujourd’hui le site de la Villette est fermé (ag maintenue en ce moment aux
abords après trois blocages de boites de location de matos tournage et une
occupation de salle), sans même que son directeur ne puisse accéder aux
locaux, à son propre bureau ! C’est une mesure d’aillagon qui a fait placer
des gardes. La programmation de la semaine est annulée dans son intégralité

Une rumeur tout à fait persistante veut que la décision de fermer les grands
établissements culturels publics ait été prise

Il va peut-être être nécessaire de trouver de nouveaux lieux d’intervention
et de blocages pour contrer la suppression de ces lieux d’expresion.

Il y a de fortes probabilités qu’une installation un peu moins nomade puisse
se faire demain sur Paris. Des nouvelles après l’assemblée.

rappel rdv mercredi 2 juillet à 10H lors du Conseil d’administration de
l’UNEDIC, devant leur bunker de verre, 80 rue de Reuilly, métro Montgallet

laurent


in : http://www.lefigaro.fr/culture/20030630.FIG0134.html

" comment le gouvernement pourrait esquisser le signe qu’ils attendent" ?

C’est à des décisions très graves qu’ont été conduits à prendre les
responsables d’un certain nombre de manifestations estivales. Hier,
Stéphane Lissner, directeur du Festival international d’art lyrique
d’Aix-en-Provence, a dû (ainsi qu’il s’en explique ci-dessous)
décider de « suspendre l’ouverture de la 55e édition les 4, 5, 6
juillet au Théâtre de l’Archevêché ». Quelques heures plus tard, c’est
Jean-Paul Montanari, directeur du festival Montpellier Danse qui
annonçait l’annulation de l’édition 2003 après des débuts très
chahutés. A Avignon, cependant, les intermittents qui travaillent au
festival ont voté à nouveau une grève reconductible qu’ils observent
scrupuleusement à huit jours de l’ouverture officielle tandis que
Bernard Faivre d’Arcier diffusait un communiqué dans lequel, tout en
reconnaissant que l’attitude des intermittents « relève d’une
stratégie suicidaire », il en appelle aux tutelles avec véhémence.
« Nous exigeons du gouvernement qu’il mesure les conséquences
économiques et culturelles de cet accord. »-

 
Ces trois grandes manifestations estivales sont donc totalement
ligotées et gravement menacées par le mouvement lancé par la branche
CGT spectacles qui a refusé de signer le protocole d’accord modifiant
le régime de l’assurance-chômage des intermittents du spectacle et a
appelé à un mouvement national qui se traduit diversement à travers
le pays. Perturbations (à Rouen pour Viva Cité où certaines
compagnies de théâtre de rue sont en grève ; à Reims où une poignée
d’intermittents a interrompu le Requiem de Berlioz donné en ouverture
des Flâneries musicales en la basilique Saint-Rémi ; à Vienne où le
festival de jazz a commencé avec retard). Occupations (comme à La
Villette, où la direction de l’établissement public a fait expulser
hier matin une cinquantaine d’intermittents qui était là depuis la
veille, au théâtre municipal de Caen où campe un collectif de Basse-
Normandie). Annulations (au Paris Jazz Festival, entre autres).
Menaces (aux Vieilles Charrues, à Carhaix, et aux Tombées de la nuit,
à Rennes). On ne compte plus, depuis vendredi, alors que venait enfin
d’être signé le protocole d’accord sur la réforme du système
d’indemnisation chômage des intermittents du spectacle, les signes
intempestifs de la panique qui semble avoir saisi l’ensemble des
professionnels du spectacle vivant et se traduit par une
multiplication d’initiatives. Ainsi, hier après-midi, le Châtelet a-t-
il été envahi et le concert annulé tandis qu’en face, eu Théâtre de
la Ville, alors que devait se donner une représentation du spectacle
de Pina Bausch, d’autres intermittents envahissaient également
l’institution...

La plus grande confusion régnait du côté des intermittents. Ainsi à
Aix-en-Provence, alors que Stéphane Lissner choisissait de prendre
une décision forte, les intermittents mobilisés, après trois heures
de réunion, décidaient-ils pour 17 d’entre eux de faire la grève,
pour 93 d’entre eux de poursuivre leur travail jusqu’à la première
représentation.

Autant de signes d’affolement qui n’augurent rien de bon. Il y a dans
ces gestes désordonnés tous les symptômes d’un mouvement fatal
d’autodestruction. Chacun sait bien, en effet, que si les festivals
de l’été ne peuvent avoir lieu, c’est l’économie de régions, de
départements, de villes qui se trouvera durement touchée.

Il y a un an, alors que le Medef manifestait le désir de voir
disparaître le régime spécifique de l’intermittence - en considérant
qu’il pouvait s’agir de travail temporaire ordinaire - la
mobilisation des premiers concernés a été des plus faibles.
Aujourd’hui, alors que la spécificité du régime est sauvée, les
intermittents semblent pris d’une agitation irrationnelle. Ils sont
allés trop vite et trop loin. On voit mal, à l’heure qu’il est,
comment ils pourraient reculer. Et encore moins comment le
gouvernement pourrait esquisser le signe qu’ils attendent.