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Attentat contre Charlie. L’émotion ... Et si on évitait qu’elle soit dépolitisée ...
par antoine (Montpellier)
Publie le vendredi 9 janvier 2015 par antoine (Montpellier) - Open-Publishing4 commentaires
... et instrumentalisée par le pouvoir et l’extrême droite ?

[…] Le caractère public et collectif de ces réactions émotionnelles nous rappelle que les émotions sont tout sauf des réactions spontanées. En effet, ces sentiments qui nous semblent si personnels, si intimes, si « psychologiques » sont en réalité médiatisés par des cadres interprétatifs qui les génèrent, les régulent et leur donnent un sens. Derrière les émotions se cachent des discours, des perspectives et des partis pris moraux et politique dont il importe de comprendre la nature pour bien mesurer leurs effets. Or quelle leçon pouvons-nous tirer de cette observation très générale sur le caractère socialement construit des émotions et de ce qu’on pourrait appeler le « précédent américain » ?
La philosophe J. Butler s’est intéressée aux réactions émotionnelles aux attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.
Elle a relevé que ces réactions se sont articulées selon les deux dimensions évoquées plus haut : la dimension négative génératrice de haine, de peur et de désir de revanche et la dimension positive invitant à la compassion et à l’indignation morale face à l’horreur. J. Butler s’est principalement intéressée à la seconde car elle n’a pas, en apparence, le caractère belligène et grossier de la première. Ses conclusions intéresseront peut-être celles et ceux qui s’inscrivent dans le cadre humaniste, affirment « être Charlie » et veulent réfléchir au sens de leurs gestes politiques.Le caractère public et collectif de ces réactions émotionnelles nous rappelle que les émotions sont tout sauf des réactions spontanées. En effet, ces sentiments qui nous semblent si personnels, si intimes, si « psychologiques » sont en réalité médiatisés par des cadres interprétatifs qui les génèrent, les régulent et leur donnent un sens. Derrière les émotions se cachent des discours, des perspectives et des partis pris moraux et politique dont il importe de comprendre la nature pour bien mesurer leurs effets. Or quelle leçon pouvons-nous tirer de cette observation très générale sur le caractère socialement construit des émotions et de ce qu’on pourrait appeler le « précédent américain » ?
[L’]économie sélective de la compassion produit un deuxième type d’effet en ce qui concerne la perception de la violence d’État occidental. Les discours communautaristes ou racistes ont ceci de particulier qu’ils mettent bruyamment en scène la violence qu’ils déploient. À l’inverse, le discours moderne et humaniste est aveugle par rapport à sa propre violence. Qui a une idée, même approximative, du nombre de morts générés par la guerre américaine en Afghanistan en 2001, par celle des États-Unis et du Royaume-Uni en Irak en 2003 ou encore par l’intervention de la France au Mali en 2013 ? L’une ou l’autre de ces guerres était peut-être légitime. Mais le fait que personne ne soit capable de donner une estimation du nombre de morts qu’elles ont généré doit nous interroger. Dans ces moments où nous sommes submergés par les émotions, il peut être intéressant de penser à tous ces précédents et à ces morts, à venir, que nous n’allons pas pleurer. Cliquer ici
Messages
1. Attentat contre Charlie. L’émotion ... Et si on évitait qu’elle soit dépolitisée ... , 9 janvier 2015, 23:02, par SVPat
Et si on réagissait en HUMAIN ?
Des Hommes sont mort parce qu’ils n’avaient pas, aux yeux d’autres hommes, la même conception de la vie et de la Liberté !
C’est au nom de la vie et de la Liberté que je marcherai demain à coté d’autres HUMAINS qui marcheront pour les mêmes valeurs !
Il sera temps d"épiloguer et de philosopher après demain !
Mais demain JE SUIS CHARLIE !!!!
1. Attentat contre Charlie. L’émotion ... Et si on évitait qu’elle soit dépolitisée ... , 10 janvier 2015, 01:22
svppat, comment sais tu pourquoi ces hommes sont morts ?
il ne s’agit pas dépiloguer. avant l’action, il y a la réflexion.
l’action à mener n’est surement pas celle ordonnée par
’je suis charlie’, quelle manipulation vulgaire, malhonnete et raciste.
2. Attentat contre Charlie. L’émotion ... Et si on évitait qu’elle soit dépolitisée ... , 10 janvier 2015, 08:46
il n’y a pas manipulation,il y a une énorme douleur,et uné énorme mobilisation contre la haine qui tue des journalistes.
Et je suis charlie,oui !
Mais il y a une tentative de récupération qui doit être démontée.
Et là ,je ne manifesterai pas demain avec l’union nationnale !!
Deux manifs différentes et deux temps différent,entre jeudi et dimanche.
Et dimanche je serai dans la douleur,la lutte contre le fanatisme,religieux,mais absolument pas dérriere la gauche et la droite "républicaine"mais je serai ,oui,charlie
3. Attentat contre Charlie. L’émotion ... Et si on évitait qu’elle soit dépolitisée ... , 10 janvier 2015, 12:19
82 : ce n’est pas de la récupération.
’ils’ continuent leurs actions en verouillant par ’je suis charlie’.
ce sont eux les responsables de la situation.