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Au Fort d’Ivry, le mystère des archives de la Wehrmacht

Publie le samedi 23 février 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Les archives photographiques de la Wehrmacht, discrètement conservées depuis la Libération au Fort d’Ivry, en banlieue parisienne, sont nimbées de mystère : comment ont-elles échoué là ? Nul ne le sait.

Le fameux "Leica" est exposé sur des photos de la Wehrmacht, le 21 février au Fort d’Ivry

Une certitude : pas moins de 347.000 clichés de reporters des "Propaganda Kompanien" (compagnies de propagande) déployées dans les rangs de l’armée du IIIe Reich sont à l’abri dans les casemates de ce fort construit au XIXe siècle pour défendre Paris.

Les images témoignent des opérations de l’armée allemande, du front russe à l’Italie en passant par l’Afrique, la Crète et la France, mais aussi de la vie quotidienne de leurs auteurs, reporters-photographes enrôlés par la propagande nazie.

Certains reportages portent des signatures aussi prestigieuses que controversées, tels Hans Ertl ou Walter Frentz.

Tous deux ont été cameramen de la cinéaste Leni Riefenstahl (Les Dieux du Stade, Le Triomphe de la volonté...) dont ils partageaient une même esthétique, exaltation de la force et de la bravoure.

Sur l’itinéraire de ces images, Nicolas Férard, documentaliste de l’Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD), n’a guère de certitudes.

"On dit qu’à la fin de la guerre, Goebbels (ministre de la Propagande d’Hitler) avait ordonné leur destruction, mais que plusieurs camions sont tombés entre les mains des alliés", explique-t-il.

Au moment du partage, précise ce jeune homme de 33 ans, les Américains avaient récupéré 1,1 million de clichés et les Britanniques 60.000. Ils ont été restitués depuis à l’Allemagne fédérale, contrairement aux archives détenues par la France.

Pendant soixante ans, le ministère de la Défense s’est gardé de toute communication autour de ce fonds. "Par peur de l’amalgame, on ne voulait pas trop dire que des clichés de la Wehrmacht portant parfois des croix gammées étaient conservées par l’armée française", avance Violaine Challéat, responsable des archives.

De 2004 à 2005, ces 347.000 clichés du Fort d’Ivry ont fait l’objet d"une "restriction d’accès" avant d’être de nouveau librement ouverts à la consultation du public.

Ces négatifs ont cependant conservé leur piqué et leur contraste exceptionnels, marques de fabrique du Leica, le légendaire appareil-photo allemand. "99% d’entre eux ont été pris au Leica, ce sont des photos d’une grande qualité", constate Nicolas Férard.

Depuis une dizaine d’années, le documentaliste se consacre exclusivement à ce fonds et poursuit avec "passion" un travail de bénédictin consistant à rapprocher les légendes des clichés, dissociées lors d’un classement hasardeux dans les années 50.

De temps à autres, des chercheurs ou des musées allemands lui rendent visite. Quelques photos ont d’ailleurs été au coeur d’un scandale retentissant en Allemagne. Elles montrent les exécutions sommaires de dizaines d’hommes, contraints de creuser des fosses communes avant d’y être précipités sous les balles de pelotons de la Wehrmacht.

En 1999, l’Institut de recherches sociales de Hambourg avait été vivement mis en cause pour avoir situé ces événements en Serbie, en août ou septembre 1941, mention manuscrite portée par un visiteur inconnu sur l’album conservé au Fort d’Ivry, mais nullement confirmée.

D’autres photos attirent l’attention. On y voit des sentinelles françaises et allemandes côte-à-côte pour surveiller le travail d’ouvriers employés à la construction des fortifications de la Wehrmacht dans le midi. "Un historien y trouverait sans doute matière à illustrer la collaboration des entreprises françaises qui se sont enrichies pendant la guerre", commente Nicolas Férard.

Messages

  • . On y voit des sentinelles françaises et allemandes côte-à-côte pour surveiller le travail d’ouvriers employés à la construction des fortifications de la Wehrmacht dans le midi. "Un historien y trouverait sans doute matière à illustrer la collaboration des entreprises françaises qui se sont enrichies pendant la guerre"

    rhhhhhhhhhhhhhhhhooooooo l’autre et puis quoi encore ? des gendarmes ou des flics français aidant a la déportation !
    m’enfin ? Que va t’ont raconter a nos enfants

    • on rapellera aussi l’histoire des Rg sous l’occupation qui ne fut pas des plus glorieuses tellement ils furent collabos jusqu’au trognon les derniéres emmission sur la résistance qui sont passées derniérement sur france 2 hélas n’evoquent qu’a peine sur leur role ignoble jouè pendant l’occupation

      on rappelera que c’est avec le même zéle qu’on leur connait encore aujourd’hui, qu’ils fichent aujourd’hui les nouveaux et nouvelles JUSTES qui soutiennent les Sans papiers menacés des rafles et déportations de herr hortefeux actuellement

      chose qu’il faut savoir les Rg ont toujours dans leurs archives les fichiers des juifs et des résistants qu’ils envoyérent sans états d’ames dans les camps de la mort

       ils n"ont bien sur jamais donnés ou rendus aux familles de descendants de juifs et de résistants ainsi qu’au associations qui les représentent ces fichiers de la honte nationale sous prétexte que ces archives ne pourraient être rendues publique qu’aprés 60 ans de chape de plomb "réglementaire"

       et pour cause les Rg furent l’un des piliers les plus efficaces du régime de vichy , ce qui est sur c’est qu’ils ne rendront probalement jamais ces fichiers de l’occupation puisque qu’il doit y avoir aussi dedans les noms de leurs officiers et autres sous fifres qui on du« mystérieusement » passer a travers la libération durant les de gaule pompidou giscard mitterand

    • Sarkozy a réussi à créer une ambiance délétère dans notre pays ! Il y a quelques anciens collabos et leurs descendants qui doivent être parcourus de sacrés frissons le long de l’échine si certains remettent les dossiers sur la table !!! A commencer par les noms de quelques grandes entreprises ! Pouah !!!