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Autel de la rentabilité et fermeture de l’institut de puériculture et de périnatalité de Paris

Publie le lundi 19 juin 2006 par Open-Publishing
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Les égouts médico-administratifs sont ouverts désormais : la notoriété de l’institut de puériculture et des services qui le composent se trouvent traînés dans la boue un par une furie gestionnaire invraisemblable.

Le recours des famille atteintes par une pathologie néonatale urgente et grave à l’institut de puériculture dont l’issue favorable a été souvent le résultat d’un travail formidable, de même que le remarquable accompagnement des familles lorsque le drame n’a pu être évité sont ici foulés aupied sans vergogne.

Comme je l’ai souvent dit, hélas, le complet veston du gestionnaire n’est alors pas à la hauteur ni à la taille de celui des prestataires de haut niveau animant ces équipes . Le résultat ne se fait pas pas attendre : c’est

le règlement de comptes et l’assassinat subreptice qui deviennent la manière habituelle de répondre aux impasses institutionnelles, au ras du caniveau du fait de rivalités débiles qui amènent à traiter la question sur un fond
de jalousie et d’envie en débinant, in fine, un grand patron parce qu’il a une clientèle privée... On n’en connaît d’autres à temps plein qui ont ouvert un cabinet libéral en ville avec dépassemùents "sans tact et mesure"
et remboursement par la sécurité sociale sans que personne n’ait jamais osé y toucher.

Ceci pose la question effectivement, entre autres, du statut et de la reconnaissance des praticiens hospitaliers face à leurs collègues "libéraux".

Pour mémoire, rappelons que les médecins qui travaillent à l’hôpital américain de Neuilly ne sont recrutés que s’ils ont une clientèle d’un excellent niveau (étoffée et huppée, bien sûr) en ville mais qu’aussi ils peuvent être débarqués par la direction dès qu’ils contreviennent aux axes
contractuels de l’hôpital américain de Neuilly.

Le professeur Debré avait cru bon ce type d’aménagements qui permet d’accéder aux grands patrons par le biais de leur clientèle privée autorisée à l’hôpital en quelques jours ou quelques semaines au lieu de faire la queue pendant plusieurs mois. Même au fond les gensppeu aisés y ont accès pour peu qu’ils se saignent aux quatre veines...Ceci montre évidemment un dysfonctionnement grave dans la construction d’un service public à l’hôpital.

Plutôt qu’imaginer une guerre public-privé, mieux vaudrait essayer d’élaborer des passerelles et des partenariats entre les deux dispositifs au lieu de défendre des statuts rigides et cloisonnés et demaintenir ces coupures : il s’agit de mener à une évolution culturelle des mentalités ce qui est assez ardu et long !

Je rappelle l’expérience canadienne ou la rigueur fait qu’un médecin respecte son contrat avec l’hôpital public en terme de temps, au-delà duquel il fait ce qu’il veut : en dehors du temps hospitalier, le temps privé est également et correctement financé par l’assurance-maladie.

La France pays monarchique et jacobin, pays des passe-droits et des privilèges, des magouilles de toutes sortes pour contourner les rigidités administratives, ne peut produire que ces histoires invraisemblables et
scandaleuses. Je ne connais pas le patron de l’institut de puériculture mais je connais la notoriété de ses travaux et la qualité des soins relatées par mes consultants, je constate le niveau d’élaboration médiocre de l’administration par les réponses qui nous sont ici annoncées.

On attend la réponse de Xavier Bertrand et le niveau où il compte se situer...Il a déjà montré de quoi il est capable vis-à-vis des praticiens hospitaliers auxquels il s’en prend car il ne peut rien faire pour réformer la structure de l’hôpital public, résultat d’un empilement de textes qui bétonnent la situation.

l’autel de la rentabilité

Une médecine de pointe sacrifiée sur l’autel de la rentabilité Santé . Le service de médecine foetale de l’Institut de puériculture et de périnatalité de Paris (IPP) est menacé d’un plan social, avec vingt-sept licenciements.

« Une maternité qui fait moins d’un accouchement par jour n’est pas rentable », affirme Daniel Beaune, directeur de l’Institut de puériculture et de périnatalité de Paris (IPP). C’est dans une logique purement comptable

qu’il a annoncé hier le possible licenciement de 27 personnes posant le transfert rapide du centre de diagnostic prénatal et de médecine foetale de l’IPP vers l’hôpital Necker de Paris comme la condition sine qua non à
l’équilibre financier de l’établissement. Et de poursuivre : « En fermant l’unité de médecine foetale, je réduis de 50 % le déficit de l’hôpital qui s’élève aujourd’hui à 2,3 millions d’euros. »

Après l’annonce du licenciement du chef de service, le professeur Fernand Daffos et de son assistant, François Jacquemard, l’annonce du plan social tombe comme un couperet sur le personnel du pôle menacé. La décision est
d’autant plus précipitée que le 18 mai dernier, les responsables de l’IPP, del’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’Agence régionale d’hospitalisation
d’Île-de-France (ARH-IF) s’étaient réunis et étaient déjà convenus d’une étude de faisabilité d’un transfert anticipé, prévu initialement à l’horizon 2009-2010. « La décision de la direction est totalement irrationnelle. Le
transfert d’un pôle d’excellence comme celui-là ne s’improvise pas et, à ce jour, il n’y a aucun lieu pour l’accueillir », constate Jean-Claude Gabilan, membre du conseil d’administration de l’IPP.

Au-delà de ce dernier soubresaut, ressurgit la controverse sur la gestion administrative du service durant les cinq dernières années. Ce pôle hyperspécialisé prend en charge les situations périnatales les plus difficiles (grande prématurité, diagnostic des malformations foetales...). A sa tête, le professeur Fernand Daffos. « Le père de la médecine foetale », comme le qualifie Élisabeth Meunier, surveillante des sages-femmes del’unité.

Dans les années quatre-vingt, aux côtés de François Forestier, il met en place le prélèvement du sang au cordon et élabore des techniques de diagnostic sur les différentes pathologies du foetus. Malgré la
reconnaissance mondiale de ses compétences, il est le premier visé par ces
licenciements. Sa faute n’est autre qu’une lutte quotidienne pour préserver
une offre de soins de qualité. « Malgré les avertissements oraux et les
notes écrites : les requêtes concernant le matériel médical sont rarement
entendues », souligne-t-il. Une résistance quotidienne qui s’est souvent
soldée par des conflits avec ce qu’il nomme « le pouvoir administratif tout
puissant ».

Le personnel est conscient des difficultés économiques du service mais
déplore l’absence de solutions alternatives à la fermeture du service. « Les grosses pathologies foetales nécessitent de longs séjours hautement
techniques qui ne rapportent rien », souligne Élisabeth Meunier. En effet,
la tarification à l’activité (T2A), favorable aux actes médicaux courants,
rend structurellement déficitaire une unité de grossesse à haut risque (type 3). Si les hôpitaux Port Royal ou Robert-Debré absorbent ce déficit grâce à
leur maternité générale, ce ne peut être le cas de la maternité de l’IPP qui prend exclusivement en charge les grossesses difficiles. Une incohérence
qu’ont
fait valoir les médecins au ministère de la Santé afin d’obtenir une
revalorisation des actes médicaux de niveau 3.
Hier après-midi, la direction a assuré que les 27 personnes licenciées
seraient « toutes réembauchées », et a ironisé sur le sort du professeur
Daffos évoquant « l’activité lucrative de son cabinet personnel ».

Le personnel du service menacé attend, lui, une réaction du ministère de la
Santé et espère l’ouverture d’une enquête de l’inspection générale des
affaires sociales sur le fonctionnement médical, financier et
organisationnel de l’IPP. Certains usagers, parents de grands prématurés, se mobilisent aussi via Internet (1) pour sauver cette structure de pointe dont les activités ne répondent pas à la logique comptable invoquée.

(1) Blog : http://action-ipp. hautetfort. com/

Messages

  • http://pcf-paris14.over-blog.org/article-3133903.html

    Déclaration de Camille Marques, élue PCF du 14ème au Conseil d’arrondissement du 26 juin.

    Explication de vote sur les vœux PS et Verts s’opposant à la fermeture du Centre de diagnostic prénatal et de médecine fœtale de l’Institut de puériculture et de périnatalogie de Paris.
    « La fermeture programmée de façon imminente du centre de diagnostic prénatal et de médecine fœtale de l’IPP est inacceptable.

    C’est pratiquement la condamnation de mort d’un service d’excellence, hautement spécialisé, possédant une très grande et rare expérience qu’il serait très difficile à reconstituer – si tant est que la puissance publique en ait la volonté - dans la prise en charge des maternités les plus difficiles comme les malformations fœtales, les grands prématurés.
    Les conséquences de cette fermeture, c’est la perte de chance pour des femmes et des enfants.
    Le licenciement brusque du chef de centre, le Dr Daffos, l’absence de solution de repli, du moins pour l’instant confirme le danger. La perspective d’un déménagement en 2009 à Necker risque fort de se révéler un leurre. Non, le Centre de diagnostic périnatal et de médecine fœtale ne doit pas quitter l’IPP. Tout doit être fait dans ce sens.
    Cet exemple qui pourrait devenir dramatique est la démonstration flagrante de la nocivité extrême et voulue de la nouvelle tarification à l’activité qui n’a pour but que de faire des coupes sombres dans l’offre de soin et la réponse socialisée au besoin de santé qui devraient pourtant être la priorité d’une Nation développée comme la nôtre. Un choix a été fait, celui de saper le financement solidaire de la sécurité sociale en multipliant les exonérations de cotisations sociales patronales, pour 23 milliards d’euros, un record, cette année.
    Notre arrondissement et le sud-ouest parisien font lourdement les frais de cette logique et singulièrement les maternités et la néonatalogie. Tout est fait pour que les maternités à faibles risques soient prises en charge par le privé, dans un contexte de pénurie organisée. La fermeture sans relogement de la maternité de Boucicaut en témoigne. Les maternités à risques et les soins coûteux aux jeunes enfants sont réduits à portions congrues que l’on songe aux menaces de liquidation de Saint-Vincent de Paul ou de Saint-Michel.
    L’Agence régionale de l’hospitalisation poursuit sa tâche de relais de cette politique de démolition. A l’IPP, le Dr Daffos est licencié pour « motifs économiques ». Les activités principales de son centre, notamment les interruptions médicales de grossesse et l’obstétrique à haut risque sont ignorées ou sous-évaluée de la tarification à l’activité. D’où des déficits organisés, un véritable sabotage qui fragiliserait gravement l’ensemble de l’IPP. »
    Nous apportons notre soutien à l’action des personnels de l’IPP et du Comité de défense rassemblés ce 29 juin. Le Ministère de la Santé doit immédiatement prendre les mesures financières garantissant le maintien du Centre de diagnostic prénatal et de médecine fœtale de l’IPP. Ne laissons pas sacrifier l’IPP sur l’autel de la « maîtrise » comptable des dépenses de santé socialisées !