Accueil > Auvergne Sud répond au prèfet

Auvergne Sud répond au prèfet

Publie le mercredi 15 octobre 2008 par Open-Publishing

Déclaration de Sud éducation 63 au CDEN du 13 octobre 2008 (les Conseils De l’Education Nationale sont présidés par les préfets et se font en présence de l’Inspecteur d’Académie)

Monsieur le Préfet,

Vous n’êtes pas sans ignorer que nos organisations syndicales et de représentants de parents d’élèves sont des acteurs engagés du Réseau Education Sans Frontières, dans lequel nous défendons, notamment, le droit à l’éducation pour tous les élèves, y compris ceux dont les parents sont en situation irrégulière sur le territoire français. Dans ce cadre-là, nous nous sommes mobilisés le 3 octobre dernier pour accompagner une famille Rom du Kosovo, convoquée à la préfecture avec ses 3 enfants, âgés de 3, 5 et 6 ans.

Vous déclariez alors aux médias, je cite La Montagne du 4 octobre : « C’est une escroquerie intellectuelle de la part des associations que d’amalgamer cette affaire avec les procédures d’expulsion […] Le pays responsable de leur demande d’asile, ce n’est pas la France.[…] C’est la Suède, qui n’est pas une zone d’insécurité mais un des pays les plus accueillants d’Europe. » Le reportage de France 3, le soir-même du 3 octobre, précisait que vous nous considériez « à la limite de l’autisme ».

Vous n’ignorez pourtant pas, monsieur le préfet, qu’en France, avant d’être embarqués de force, qu’il s’agisse ou non de la procédure Dublin II, les étrangers en situation irrégulière sont emmenés dans des Centres de Rétention Administrative, véritables prisons dans lesquelles sont enfermés des enfants et des adolescents : nos élèves. Eux que leurs camarades réclament et dont les chaises sont désormais vides dans nos salles de classes.

Vous n’ignorez pas non plus, monsieur le préfet, que contrairement à la France qui reconnaît que les Roms sont persécutés au Kosovo et ne peut donc pas les expulser, la Suède, elle, n’a signé aucun accord qui l’en empêche et que les deux familles, Rom Kosovares elles aussi, interpellées quelques jours auparavant à la préfecture de Clermont-Ferrand puis renvoyées en Suède, ont ensuite été expulsées de ce pays vers le Kosovo, où elles se trouvent actuellement dans une grande détresse.

Monsieur le préfet, nous n’acceptons pas que vous teniez des propos diffamatoires sur nos organisations et nos militants.

Non, nous ne sommes ni des escrocs ni des autistes. Nous sommes des personnels de l’Education Nationale et des représentants de parents d’élèves attachés au service public d’éducation pour tous. Nous accueillons dans nos écoles, collèges et lycées tous les élèves, quelle que soit la situation administrative de leurs parents, et pour ce qui nous concerne, en tant que syndicalistes à Sud éducation, nous les défendons, eux et leurs familles, contre les circulaires, décrets et lois de circonstance. Pour cela, nous sommes engagés à leurs côtés et nous luttons pour leur régularisation.

Mardi 14 octobre

Pour Sud éducation 63, Corinne Mialon

http://fr.groups.yahoo.com/group/UCIJ-RESF63