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BHL, "nation prolétaire" et Mussolini

Publie le mercredi 18 mai 2011 par Open-Publishing
4 commentaires

Il me semble bien que l’expression "nation prolétaire", récemment utilisée par BHL, soit une "invention" de Mussolini... Qui en sait plus ?

Messages

  • Le terme de "nation prolétaire" est de l’homme politique italien et sénateur Enrico Corradini (1865-1931) typique du glissement de l’idéal de l’unité italienne du Risorgimento vers l’idéologie nationaliste et donc le fascisme. Elle a servi de justifications idéologiques au colonialisme italien pensé par les nationalistes et le fascistes comme une manière de transformer "l’esprit de migration" des paysans italiens de l’époque en "esprit colonial impérialiste". Cette réaction d’orgueil typique des fanfaronnades fascistes a fait l’objet de commentaires de Gramsci dans ses cahiers de prison d’une rare lucidité intellectuelle. Il y revient notamment à propos du parcours du poète Giovanni Pascoli de "l’international" au colonialisme nationaliste. Le dérapage de BHL est très intéressant. il montre bien l’incapacité des intellectuels français à penser la globalisation dans un sens progressiste, c’est-à-dire favorable aux idéaux de progrès et de justice sociale et dans le sens des intérêts des classes subalternes européennes malmenées par 30 années de dérégulation sociale propre au capitalisme mondialisé et à la fin des trente glorieuses. Fabrice Montebello.

  • "nations prolétaires" concept typiquement colonialiste née au début du 20eme siècle par Enrico Corradini et son parti politique "Partito Nazionalista" en 1910 et effectivement recouperez très rapidement par les fascistes de Mussolini.

    BHL ne invente rient mais intègre dans çà analyse géopolitique la vison des nations "plus fragiles et aux plus démunis" a "protéger" , donc "les pays pauvres doivent chercher, par l’intermédiaire de l’impérialisme, une « place au soleil »"


    Il y avait, d’un côté, les ultra libéraux purs et durs ; les partisans de plans de rigueur sans modulations ni nuances – et vous aviez, de l’autre, ceux qui, Dominique Strauss-Kahn en tête, avaient commencé de mettre en œuvre des règles du jeu moins clémentes aux puissants, plus favorables aux nations prolétaires et, au sein de celles-ci, aux plus fragiles et aux plus démunis.

    http://www.bernard-henri-levy.com/defense-de-dominique-strauss-kahn-18909.html


    Enrico Corradini

    Enrico Corradini (né le 20 juillet 1865 à San Miniatello, une frazione de la commune de Montelupo Fiorentino, dans la province de Florence, en Toscane et mort à Rome le 10 décembre 1931) est un écrivain et un homme politique italien, membre actif du nationalisme italien. Il fut sénateur du Royaume d’Italie au cours de la XXVIe législature.
    Sommaire

    Enrico Corradini fonde en 1903 avec Giovanni Papini, Vilfredo Pareto et Giuseppe Prezzolini la revue Il Regno. En 1910 il contribue à créer l’ Associazione Nazionalista Italiana. En 1911, il soutient la campagne en faveur de la guerre Italo-Turque par deux essais politiques (« Il volere d’Italia » et « L’ora di Tripoli » 1) et avec la collaboration d’Alfredo Rocco et de Luigi Federzoni, il publie l’hebdomadaire L’Idea Nazionale, qui reprend ses théories bellicistes.

    Favorable à une politique étrangère impérialiste, colonialiste et expansionniste, en 1914 l’ Idea Nazionale devient un quotidien grâce au financement des militaires et des sociétés d’armement. Il élabore une théorie nationaliste nourrie de populiste et de corporatisme, il est de toute évidence un interventionniste lors de la Première Guerre mondiale, d’abord en faveur de la Triple Alliance, puis il soutient la Triple Entente, menant de violentes campagnes contre les neutralistes et en particulier contre Giovanni Giolitti.

    Il adhère au Parti national fasciste. Il se tient à distance des actions les plus controversées du fascisme, même quand il est nommé par Benito Mussolini sénateur, puis ministre en 1928. Parmi les romans écrits par Corradini La patria lontana (1910) e La guerra lontana (1911) rencontre un large succès.
    La pensée politique

    Corradini voit une Europe où, sous les deux ploutocraties anglaises et françaises, il y a les nations prolétaires. L’Italie et l’Allemagne, selon lui, ne peuvent plus accepter d’être des puissances de seconde zone. Il pense que L’Italie doit avoir sa politique coloniale, les pays pauvres doivent chercher, par l’intermédiaire de l’impérialisme, une « place au soleil », et l’Italie est une puissance pauvre, mais elle ne doit se laisser marcher dessus par les nations ploutocratiques.

    Il considère le nationalisme comme la transposition internationale du socialisme, où il doit y avoir une sorte de lutte des classes entre nations prolétaires et nations ploutocrates : « Le socialisme est notre maître mais notre ennemi » adversaire parce que pacifiste, maître parce ce qu’il apprend à utiliser l’instrument de lutte de classes dans une dimension internationale. Le pacifisme est destinée uniquement à maintenir le statu quo en Europe, en réponse, il faut exalter la lutte de classe internationale. La nation doit être cohésive et non-individualiste, le bon citoyen doit être prêt à se sacrifier pour la patrie.

    Corradini envisage une conception matériellement prolétaire , mais spirituellement aristocratique : pour prouver sa grandeur spirituelle, l’Italie doit être guidée par les meilleurs hommes et non au travers d’un processus démocratique. La gestion des affaires publiques doit être confiée à l’aristocratie : il n’est pas vrai que nous sommes tous égaux, par conséquent les fondements de la démocratie n’ont plus de sens. Faire partie de la nature humaine, lutter les uns contre les autres, vouloir submerger son adversaire est un instinct naturel, l’instinct belliqueux doit être exporté pour le bien national.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Enrico_Corradini

  • Pierre Moussa (banquier et ex Président du Club Le Siècle en 1966, actuellement la président de cet Club est Nicole Notat) a écrit deux livres

     Les nations prolétaires, PUF, 1959
     Les États-Unis et les nations prolétaires, Seuil, 1965


    Pierre Moussa (banquier)

    Pierre Moussa (né à Lyon le 5 mars 1922) est un haut fonctionnaire français devenu banquier.

    Il entre en 1940 à l’École normale supérieure, et passe avec succès l’agrégation des lettres en 1943. Se destinant à une carrière dans la haute fonction publique, il entre en 1946 à l’Inspection générale des finances. Il partage ensuite sa vie entre les cabinets ministériels et les grandes organisations internationales (OCDE, Banque mondiale). Il occupe plusieurs fonctions liées à l’outre-mer et est professeur à l’école de la France d’outre-mer. On lui doit la paternité de l’expression « complexe hollandais » qui fut utilisée pour souligner la bonne performance de l’économie hollandaise suite à la perte de l’Indonésie. En 1962, lorsque la Banque Mondiale créa un nouveau département, consacré au continent africain, Pierre Moussa fut le premier directeur de ce département, et le demeura 3 ans.

    En 1965, il franchit le pas et passe dans le privé. En février 1969, Jacques de Fouchier lui confie le poste de directeur général adjoint de la Banque de Paris et des Pays-Bas (Paribas). En 1976, il devient vice-président, puis président-directeur général (1978-1981) de la Compagnie financière de Paris et des Pays-Bas.

    Lorsque le gouvernement de Pierre Mauroy entreprend un certain nombre de nationalisations (loi du 13 février 1982), dont celles des compagnies financières Suez et « Paribas », Moussa, après avoir en vain essayé de convaincre le gouvernement, d’abord de ne pas nationaliser Paribas, puis de limiter la nationalisation à la partie bancaire de Paribas, résolut de réduire la participation de Paribas dans 2 importantes filiales à l’étranger (Compagnie belge de participations et Paribas Suisse) en vendant à un nouveau holding une partie de leur capital. Montré du doigt par le gouvernement français, il démissionna de la présidence de Paribas, qui fut nationalisée quelques mois plus tard.

    En 1984, Pierre Moussa créa Pallas group (devenu ensuite Pallas holding) qui plus tard fusionnera avec la banque Stern et la Compagnie industrielle de Paris. La banque Pallas-Stern, fortement touchée par l’effondrement de l’immobilier du marché parisien à partir de 1991, déposa son bilan en 1995.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Moussa_%28banquier%29


    Le Club Le Siècle

    Messagede Marc BRIERE le Lun 02 Aoû 2010, 11:41

    Le Siècle est un club, fondé en 1944 par Georges Bérard-Quélin[1], réunissant des membres influents de la « classe dirigeante » française. On y retrouve des hauts fonctionnaires, des chefs d’entreprises, des hommes politiques de droite ou de gauche, des syndicalistes, ou encore des représentants du monde de l’édition et des médias de premier plan. En 2005, le Siècle comptait 580 membres et 160 « invités » qui attendaient une décision sur leur demande d’admission[1].

    Chaque dernier mercredi du mois les membres du Siècle se réunissent à l’Automobile Club de France, place de la Concorde à Paris[2].

    Présidents du club
     
    * Alof de Louvencourt : 1944-1950
    * Ludovic Tron : 1950-1966
    * Pierre Moussa : 1966-
    * Denis Kessler
     
    Quelques membres du Siècle
     
    * Martine Aubry (première secrétaire du PS) [3]
    * Claude Bébéar (ancien PDG d’AXA) [1]
    * Daniel Bouton (ancien directeur du Budget, ancien Président de la Société générale)[4]
    * Thierry Breton (ancien ministre des Finances et grand patron)[1]
    * Emmanuel Chain (journaliste, producteur pour la télévision) [1]
    * Jean-Marie Colombani (journaliste, ancien président du Monde)[1]
    * Claudio Jhovanny II Bertarelli (homme d’affaires et héritier des fondateurs de Merck-Serono, membre du groupe Bilderberg et très proche parent de Sir Evelyn de Rothschild)[1]
    * Bernard Boulito (Heinz et Asics)[1]
    * Jean-François Copé (ancien ministre du Budget)[1]
    * Michèle Cotta (journaliste, ancienne directrice de France2)[1]
    * Anne-Marie Couderc (Hachette Filipacchi Médias)[1]
    * Stéphane Courbit (homme d’affaire)[5]
    * Teresa Cremisi (Flammarion) [6]
    * Rachida Dati (maire du 7e arrondissement de Paris et députée européenne)[7]
    * Renaud Denoix de Saint Marc (ancien vice-président du Conseil d’État, membre du Conseil constitutionnel)[1]
    * Richard Descoings (directeur de l’Institut d’études politiques de Paris)[8]
    * Laurent Fabius (ancien premier ministre)[1]
    * Antoine Guichard (ancien PDG du Groupe Casino)[9]
    * Jean-Yves Haberer (ancien PDG du Crédit lyonnais)[9]
    * Anne-Marie Idrac (femme politique, ancienne PDG de la SNCF et de la RATP) : vice-présidente de l’association Le Siècle en 2008[10]
    * Claude Imbert (journaliste Le Point)[1]
    * Odile Jacob (éditrice)[1]
    * Denis Jeambar (directeur des éditions du Seuil)[1]
    * Laurent Joffrin (journaliste et directeur de publication Libération)[1]
    * Lionel Jospin (ancien premier ministre) [1]
    * Serge July (ancien PDG de Libération)[1]
    * Étienne Lacour (secrétaire général du Siècle)[1]
    * Alain Lambert (ancien ministre du budget)[1]
    * Corinne Lepage (avocate, ancienne ministre de l’Environnement)[11]
    * Maurice Lévy (PDG de Publicis)[1]
    * Jean-Marie Messier (écarté poliment après le scandale Vivendi)[1]
    * Nicole Notat (présidente de Vigeo et ancienne dirigeante de la CFDT)[1]
    * Christian Noyer (ancien directeur du Trésor, Gouverneur de la Banque de France)[12]
    * Michel Pébereau (président de la BNP Paribas)[1]
    * Patrick Poivre d’Arvor (journaliste et ancien présentateur télévisé TF1)[1]
    * Alain de Pouzilhac (ex-PDG d’Havas)[1]
    * David Pujadas (journaliste et présentateur télévisé, France 2)[1]
    * Jean-Pierre Raffarin[1](ancien premier ministre)
    * Édouard de Rothschild (banquier et homme d’affaires)[1]
    * Nicolas Sarkozy (sixième président de la Ve République et ancien ministre et président de l’UMP)[1]
    * Louis Schweitzer (ancien président du conseil d’administration de Renault, ancien président de la HALDE)[1]
    * Dominique Strauss-Kahn (ancien ministre des Finances, Directeur général du FMI)[1]
    * Marc Tessier (ancien président de France Télévisions)[1]
    * Julien Kouchner (directeur général de l’Agence CAPA)[13]
     
    Autre source 2008
     
    L’article de publication la plus récente, dans La République des Lettres de janvier 2008, cite comme membres du Siècle :
     
    * Hélène Ahrweiler,
    * Martine Aubry,
    * Claude Bébéar,
    * Eric Besson,
    * Robert Badinter (démissionnaire),
    * Antoine Bernheim,
    * Pierre Bilger,
    * Michel Bon,
    * Bernard Boulito,
    * Thierry Breton,
    * Arlette Chabot
    * Emmanuel Chain,
    * Françoise Chandernagor,
    * Jean-Pierre Chevènement,
    * Bertrand Collomb,
    * Jean-Marie Colombani,
    * Jean-François Copé,
    * Michèle Cotta (première femme acceptée en 1983),
    * Anne-Marie Couderc,
    * Teresa Cremisi,
    * Rachida Dati,
    * Etienne Davignon,
    * Renaud Denoix de Saint-Marc,
    * Richard Descoings,
    * Bertrand Eveno,
    * Laurent Fabius,
    * Luc Ferry,
    * François Fillon,
    * Louis Gallois,
    * Franz-Olivier Giesbert,
    * Élisabeth Guigou,
    * Anne-Marie Idrac,
    * Claude Imbert,
    * Odile Jacob,
    * Philippe Jaffré (décédé depuis),
    * Denis Jeambar,
    * Laurent Joffrin,
    * Lionel Jospin,
    * Serge July,
    * Bernard Kouchner,
    * Pascal Lamy,
    * Jean-Christophe Le Duigou,
    * Noëlle Lenoir,
    * Maurice Lévy,
    * André Lévy-Lang,
    * Lisette Mayret,
    * Jean-Marie Messier (écarté poliment après le scandale Vivendi),
    * Alain Minc,
    * Simon Nora,
    * Nicole Notat,
    * François Nourissier,
    * Michel Pébereau,
    * Jean Peyrelevade,
    * Sylvie Pierre-Brossolette,
    * Bernard Pivot,
    * Patrick Poivre d’Arvor,
    * Alain de Pouzilhac,
    * David Pujadas,
    * Jean-Pierre Raffarin,
    * Jacques Rigaud,
    * Edouard de Rothschild,
    * Simone Rozès,
    * Nicolas Sarkozy,
    * Olivier Schrameck,
    * Louis Schweitzer,
    * Ernest-Antoine Seillière,
    * Yves-Thibault de Silguy
    * Anne Sinclair,
    * Dominique Strauss-Kahn,
    * Marc Tessier,
    * Jean-Claude Trichet,
    * Hubert Védrine,
    * Gérard Worms,
    * Benjamin Durocher,
     
    Bibliographie
    * Les Clubs de réflexion et d’influence 2006-2007, Pierre-Emmanuel Moog, Groupe Express Edition, 366 pages, ISBN 2-84343-364-9.
    * Anne Martin-Fugier, « Le Siècle » (1944-2004), Un exemple de sociabilité des élites, Vingtième Siècle n°81, 2004.
    * Emmanuel Ratier, Encyclopédie politique française, tome II, 2005
    * Emmanuel Ratier, Au cœur du pouvoir : Enquête sur le club le plus puissant de France, Facta, 1996, 590 p.
     
    Notes et références
     
    1. ↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z, aa, ab, ac, ad, ae, af, ag et ah Frédéric Saliba, « Le pouvoir à la table du Siècle », dans Stratégies, no 1365, 14 avril 2005, p. 49 [ texte intégral [archive] ]
    2. ↑ Timing de la soirée : De 20h à 21h, un apéritif ; A 21h, le dîner (groupes de 7 ou 8 autour d’un chef de table qui organise le débat et à évite les apartés) ; 22h45, prolongement de la soirée au bar. [archive]
    3. ↑ Le Siècle [archive]
    4. ↑ V° Daniel Bouton, in , Encyclopédie politique française, 2005, Emmanuel Ratier
    5. ↑ Le Canard enchaîné, n°4668, 14 avril 2010, page 7.
    6. ↑ Faits & Documents n°113 2001 [archive]
    7. ↑ Entretien Claude Askolovitch, "Je vous fais juges", Grasset, Paris/Casablanca, été 2007, et V° Rachida Dati, in Encyclopédie politique française, 2005, Emmanuel Ratier
    8. ↑ Notice de Richard Descoings [archive] sur le site de l’Organisation de coopération et de développement économiques
    9. ↑ a et b V° Jean-Yves Haberer, in Encyclopédie politique française, 2005, Emmanuel Ratier
    10. ↑ Fiche d’Anne-Marie Idrac [archive] sur le site du Premier ministre.
    11. ↑ V° Corinne Lepage, in , Encyclopédie politique française, 2005, Emmanuel Ratier
    12. ↑ V° Christian Noyer, in , Encyclopédie politique française, 2005, Emmanuel Ratier
    13. ↑ « Les 100 qui tirent les ficelles » Technikart numéro 138 p 43
     
    Liens externes
     
    * Le pouvoir à la table du Siècle, article du journal Stratégies
    * Le Siècle, club de rencontres des élites françaises, article de la République des Lettres

    La suite

    http://www.africapax.fr/forum/viewtopic.php?f=2&t=4307

  • "Nation prolétaire", c’est comme "peuple classe", c’est contradictoire :

    Le prolétariat est international et pratique la lutte de classe, tandis que le peuple, c’est l’union sacrée de la bourgeoisie et du prolérariat d’une même nation, bref, c’est la collaboration de classe.