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BLACK IS BEAUTIFUL, MALGRE BUSH ET SARKOZY
Publie le samedi 24 septembre 2005 par Open-Publishing1 commentaire

de JOÃO SILVEIRINHO
On se souvient sans doute de cette fière affirmation de la population afroaméricaine à l’époque où la lutte pour les droits civiques progressait chaque jour. Affirmation identitaire ? Oui, mais au sens positif du terme, qui véhiculait estime de soi, action collective, volonté d’intégration sociale. Depuis, aux Etats-Unis, si les droits civiques ont été, pour l’essentiel, conquis, si certaines actions de discrimination positive ont permis à des afroaméricains d’accéder à des responsabilités qui leur étaient jusque là interdites, la discrimination négative, elle, n’a pas cessé et, au fur et à mesure que les services publics et les politiques de solidarité sociales s’affaiblissaient sous les assauts libéraux, se sont même accentuées.
La concomitance des images du désastre qui frappe la Nouvelle Orléans et des incendies puis des expulsions dont sont victimes des familles parisiennes nous offre plus qu’un sentiment de révolte et de réaction pulsionnelle face à l’actualité. Dans les deux cas, ce sont des populations noires qui sont les victimes. Ce n’est pas un hasard.
Nos concitoyens noirs, français ou migrants africains, les afroaméricains n’ont certes pas attendu ces drames pour avoir conscience des discriminations qui les touchent au quotidien. Mais les drames en question leur donneront probablement davantage encore de volonté de s’opposer à ces relents du temps de l’esclavage. Sans compter les réactions en Afrique, dont les liens culturels, et même familiaux dans le cas européen, avec leurs semblables des autres continents sont loin d’être rompus.
Relents des temps de l’esclavage, des temps des ostracismes religieux, des temps des colonies, dont on sait que les pratiques, pour s’être transformées, n’ont pas vraiment cessé. Au passage, nos concitoyens blacks ne sont pas, n’en déplaise à certains, les « indigènes de la République ». Que la République, dans son histoire, ait été colonialiste, c’est un fait. Qu’elle ait alors trahi ses valeurs fondamentales, c’est exact. Mais cela ne justifie en aucun cas la mise en cause de ces valeurs républicaines.
Les drames de Louisiane et de Paris sont aussi révélateurs de beaucoup d’autres choses. A la Nouvelle Orléans, un pan entier de la réalité de la société américaine, bien loin du « rêve américain » et des images aseptisées de Hollywood et des séries que débitent intensément nos chaînes de télévision, est révélé au monde entier : une misère qui rappelle à bien des égards les cités du tiers monde. Aux thuriféraires du « moins d’Etat » et des privatisations à gogo (dans plusieurs sens), les conséquences du cyclone Katrina montrent sans fard l’état des choses : la nation la plus puissante du monde est incapable d’organiser les secours vivriers et sanitaires nécessaires. Elle ne sait qu’envoyer des soldats. Une habitude, sans doute. Et Fidel Castro saisit l’occasion de ridiculiser son ennemi favori en proposant d’envoyer 200 médecins cubains. Ce qui le ne dédouane pas de sa conception très personnelle de la démocratie. Le libéralisme, c’est cela : l’individualisme forcené, la mise sous boisseau des instruments de solidarité collective, l’impuissance à faire face aux catastrophes, surtout si elles touchent les populations les plus défavorisées.
Nous ne soupçonnons pas George W. Bush de racisme, qui s’entoure davantage que ses prédécesseurs de collaborateurs afroaméricains au plus haut niveau. Nous l’accusons par contre de mépris pour ses citoyens les plus pauvres. Il ne sait pas, et ne veut pas savoir, que dans une société irriguée par le libéralisme, la réussite des uns passe par l’écrasement des autres. Cette « loi naturelle », celle de la jungle, est la négation de la civilisation. A Paris, Nicolas Sarkozy est dans la même ligne. Il profite de drames atroces pour en accentuer les conséquences dramatiques. Il organise méthodiquement des expulsions en soignant leur impact médiatique, caméras de télévision dûment convoquées aux petites heures de l’aube pour montrer au bon peuple comment le ministre de l’Intérieur « protège » les populations en danger, et aux électeurs du Front National comment il traite les immigrés. Que près de la moitié des personnes mises à la rue aient la nationalité française est un détail comme dirait Le Pen : à la télé, tous les blacks se ressemblent. Au mépris bushien répond le mépris sarkozyen.
La classe politique française, dans sa grande majorité, paraît découvrir qu’il existe un dramatique problème de logement dans nos grandes agglomérations. Si ce réveil, après une sieste franchement crapuleuse à ce sujet, pouvait être salutaire, mieux vaudrait tard que jamais. On ne peut pas, on le sait, compter sur la droite libérale pour résoudre ce problème, elle qui détruit presque autant de logements sociaux qu’elle en construit. Nous avons entendu, à gauche, de timides propositions, la main devant la bouche comme s’il s’agissait de gros mots : nationalisation des surfaces constructibles, réglementation des prix du foncier, taxations renforcées des plus values immobilières spéculatives. Allons, camarades, soyez courageux, et surtout, si 2007 vous en donne l’occasion, faites-le.
Messages
1. > BLACK IS BEAUTIFUL, MALGRE BUSH ET SARKOZY, 27 septembre 2005, 16:19
Pour resserrer les liens des Etats-Unis avec ses alliés, le projet de Bush est de convertir l’Europe à l’idéologie américaine, avec l’aide de leaders politiques européens comme Nicolas Sarkozy...
Convertir l’Europe à l’idéologie de Bush
Avec leur enlisement en Irak, les Etats-Unis se sont rendu à l’évidence qu’ils avaient besoin d’alliés pour bénéficier d’un minimum de consensus international en leur faveur. L’administration Bush a donc décidé de resserrer les liens avec les alliés européens, mais sans être disposée pour autant à pratiquer davantage le dialogue et la concertation.
La solution imaginée par l’administration Bush pour bénéficier d’un plus large soutien à l’avenir est de convertir l’Europe et sa population à l’idéologie et aux valeurs des néo-conservateurs américains, et en favorisant la prise du pouvoir par des leaders acquis à cette idéologie.
Après la réélection de Bush, on peut donc s’attendre à une poussée du libéral-fascisme américain vers l’Europe. La personnalité politique européenne la plus proche de cette idéologie est Nicolas Sarkozy, qui vient de prendre le contrôle du principal parti de droite en France, le pays le plus réticent à la guerre en Irak, et donc le plus urgent à convertir selon l’administration Bush.
Nicolas Sarkozy, le relais français de l’idéologie de Bush
Nicolas Sarkozy défend les mêmes orientations politiques que George W. Bush : réduction des libertés au nom de la sécurité, accroissement de la répression policière, exaltation du patriotisme, communautarisme et discrimination positive, ultra-libéralisme économique, et retour de la religion dans la politique. Et lorsque Nicolas Sarkozy aura abattu toutes ses cartes, il prônera comme Bush une politique étrangère basée sur la guerre.
Comme Bush, Nicolas Sarkozy a une vision du monde totalement binaire, dans laquelle les choses ne peuvent être que noires ou blanches, bonnes ou mauvaises. Cette logique ne laisse aucune place au dialogue ou a la concertation, toute opposition étant définie comme représentant "le mal".
Nicolas Sarkozy utilise les mêmes méthodes de propagande et de manipulation que Bush : instrumentalisation de la peur, populisme, discours basés sur un nombre très réduit d’idées simples mais martelées des centaines de fois, conformément au principe énoncé par Goebbels, ministre de la propagande d’Hitler : "Répétez un mensonge assez fort et assez longtemps et les gens le croieront".
Comme Bush, Nicolas Sarkozy a compris que les imbéciles et les incultes sont majoritaires parmi les électeurs, et que celui qui peut réunir leurs suffrages est assuré d’être élu. Et pour obtenir l’adhésion de cette majorité, les idées simples sont plus efficaces que les arguments complexes.
(Extrait du programme des Maîtres du monde)
N’importe lequel d’entre nous peut se faire arrêter sans raison ni preuve, d’après les nouvelles mesures soi-disant préventives contre le terrorisme, sans avocat et sans aucun moyen de
défense, comme c’était le cas sous "Vichy"
Il faut espèrer que nos concitoyens vont réagir et se révolter. Je le souhaite et le pense.
J’en suis moi-même révoltée.
Michèle