Benoit Tangopi : Vingt ans après Ouvéa, il raconte (video)

Il y a vingt ans, Benoit Tangopi, était l’un des dix neuf preneurs d’otages kanaks d’Ouvéa. Il est aujourd’hui l’un des seuls survivants.

Benoit Tangopi vit dans le nord de l’île d’Ouvea en Nouvelle Calédonie. Il y a vingt ans, il faisait partie du groupe d’indépendantistes kanaks qui avaient pris en otage vingt-sept gendarmes.

L’assaut donné par l’armée française le 5 mai 1988 s’était soldé par la mort de dix neuf kanaks et deux militaires. Benoît est aujourd’hui l’un des seuls survivants.

Rencontré en novembre 2006 à l’occasion d’un reportage avec Michel Izard et Didier Legendre, il nous avait livré ses souvenirs, le témoignage brut d’un homme marqué par cet évènement.

Ouvéa : rappel des faits

Il y a 20 ans, alors que des troubles secouent le Caillou depuis 1984, la situation bascule dans le drame. Opposé au nouveau statut du gouvernement Chirac, le FLNKS décide de boycotter activement les élections territoriales qui doivent l’instaurer, programmées le même jour que le premier tour de l’élection présidentielle.

A Ouvéa, le 22 avril 1988, un commando indépendantiste attaque la gendarmerie, tuant quatre gendarmes et en emmenant vingt-sept autres en otages. L’événement provoque la stupeur à Paris. Bernard Pons, alors ministre des DOM-TOM, est envoyé à Nouméa et dépêche sur place des renforts de gendarmerie et des unités d’élite, qui procèdent à des interrogatoires musclés dans les tribus, pour trouver les otages.

Douze d’entre eux sont rapidement relâchés tandis que le 27 avril, le capitaine Philippe Legorjus, chef du GIGN, ainsi que six militaires et un magistrat sont à leur tour faits prisonniers, dans la grotte de Gossanah, au nord d’Ouvéa.

A trois jours du second tour de la présidentielle, Paris opte pour la manière forte. Le 5 mai 1988, l’opération militaire "Victor" permet la libération de otages sains et saufs, au prix d’un bain de sang : 19 kanak et 2 militaires tués.

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