Big brother

LA REALITE EST CE QUE NOUS EN DISONS

Extrait de « Chez F.O.G. », dimanche 13 mai 2007.

« Jean-François Kahn : J’ai été témoin, place de la République, parce qu’il se trouve que notre bureau y est, de jeunes qui manifestaient contre Sarkozy, alors pour le coup d’une manière extrêmement pacifique - ils avaient tort de manifester contre Sarkozy, même pacifiquement – mais alors à un moment j’ai vu les gendarmes se précipiter vers eux alors qu’il ne s’était rien passé et les massacrer de façon terrible. Or, le lendemain j’ai ré-assisté à une scène très étrange à la Bastille, où il y avait des forces de police énormes, énormes, et tout à coup dans une petite rue il y avait quelques casseurs, et là, il y avait rien et on mes laissait faire. Donc, franchement, je me demande s’il n’y a pas eu quelque part une politique qui soi-disant consistait à rétablir l’ordre et qui en vérité encourageait ces troubles.

Rachida Dati : Moi, je peux pas vous laisser dire quelque chose comme ça parce que de dire que les policiers ou les gendarmes - en plus, les gendarmes place de la République ? - c’est pas possible, vous pouvez pas dire qu’ils massacrent des gens. Attendez monsieur Kahn, vous êtes quand même quelqu’un de très démocrate, faut pas dire des choses comme ça, on peut pas dire que la police ou la gendarmerie massacre des gens qui ne font rien !

J-F K : Alors je retire le mot. Vous savez bien ce que je veux dire.

R D : Ben non, non ! Justement, vous êtes quelqu’un de responsable, d’entendu et d’écouté...

J-F K : Bon je fais quelque chose que vous ne feriez pas, je vous rend grâce, je retire le mot.

R D : Non, non. Parce que ça m’arrive aussi...

J-F K : Je veux dire qu’ils se sont précipité sur ces jeunes - qui avaient tort, totalement tort, que je condamne - avec une violence extrêmement forte et excessive.

R D : Oui, mais encore une fois on a un problème dans ce pays pendant longtemps, j’ai été magistrat, je suis magistrat, vous ne pouvez pas à chaque fois, on ne peut pas disqualifier à chaque fois l’autorité en disant des choses comme ça. Vous êtes un homme responsable monsieur Kahn !

J-F K : Qui disqualifie ? Vous êtes en train de me dire que je n’ai pas le droit de le dire !

R D : Je vous dis non ! La police et les gendarmes massacrent pas des jeunes qui ont rien fait.

J-F K : Attendez, je vous ai rendu grâce sur le mot. J’ai reconnu que vous aviez raison sur le mot. Vous n’avez pas le droit de me dire que je n’ai pas le droit...

R D : ... de dire qu’ils massacrent des jeunes qui ont rien fait.

J-F K : ... d’exprimer la moindre critique d’une action des forces de l’ordre. Ecoutez, je suis pas suspect, franchement, d’être hostile aux forces de l’ordre, là aussi, vraiment, ceux qui me connaissent peuvent pas dire...

R D : On peut pas dire qu’ils massacrent des gens qui n’ont rien fait.

J-F K : ... sinon je ne dis plus rien. Attendez, si c’est un scandale de dire qu’on a vu de ses yeux - moi vraiment qui déteste les gauchistes et qui rend grâce aux forces de l’ordre - de dire qu’avec une extrême brutalité ils ont chargé les jeunes et les ont incité comme ça à des troubles, si j’ai pas le droit de dire ça, alors très bien, je ne dis plus rien, je m’en vais, je peux rien dire.

R D : Je suis pas en train de vous dire que vous n’avez pas le droit de dire. Je dis simplement quand une autorité, vous pouvez pas dire que la police et la gendarmerie, encore une fois, je dis pas que sur des faits précis, mais on est à une émission de télévision, faut juste dire que c’est pas des gendarmes et des policiers qui ont massacré des jeunes qui ont rien fait. »

Juste avant cette dame qui pustule à la charge de ministre de la justice disait : « La brutalité ça dérange qui ? Est-ce que ça dérange les français qui au quotidien ont des difficultés ? Ca dérange peut-être une petite classe, une petite élite, voire un petit microcosme parisien – et je suis bien placée pour le savoir – mais ça ne dérange pas les français, et je peux vous dire quand vous sillonnez toute la France, dans les moindres recoins de France, ils souhaitent simplement qu’on se préoccupe d’eux et un peu plus d’eux, pour en arriver à une campagne et à une échéance présidentielle où on a plus de 85% de participation, on n’est pas en 2002 où un français sur deux ne votaient pas et où la majorité passait aux extrêmes ».

Vive les Pasqua en jupette !