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Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts
Publie le samedi 13 janvier 2007 par Open-Publishing13 commentaires

Une vraie bataille a éclaté sur la place centrale de la ville quand des jeunes de classe moyenne ont chargé contre les paysans avec des battes de base-ball et des armes à feu. L’armée a dû intervenir, mais il était trop tard : il y a eu au moins un mort de chaque côté et la violence s’est étendue dans tout le pays.
La Bolivie pleure de nouveau ses morts, des morts annoncées, signalées et ignorées. Hier, le sang a coulé à Cochabamba (centre du pays), quand des groupes partisans du préfet (gouverneur) de Cochabamba, Manfred Reyes Villa, se sont heurtés aux paysans cocaleros qui assiégeaient la ville pour exiger le renoncement du préfet à qui ils ne pardonnent pas qu’il ait décidé de soutenir la demande autonomiste de la demie-lune (les départements de Santa Cruz, Tarija, Beni et Pando).
Armés de battes de base-ball, de bâtons, de barres de fer et de pistolets de divers calibres, les habitants ont décidé de déloger de la ville les paysans qui assiégeaient la place centrale, en bloquant toutes ses voies d’accès depuis le 4 janvier dernier. A la fin de la journée, le rapport officiel parle de deux morts, un dans chaque camp, et de 80 blessés. Cependant, officieusement le nombre de morts est de 4 et celui des blessés de plus d’une centaine.
Le pire c’est que l’affrontement a été amplement annoncé. Mercredi un groupe dénommé Jeunes pour la Démocratie avait donné 24 heures de délai aux paysans du Chapare, le berceau politique d’Evo Morales, qui se trouve en déplacement au Nicaragua, pour abandonner la ville. Tous les médias ont alerté sur des groupes d’habitants des zones de classe moyenne de Cochabamba qui s’étaient organisé pour expulser les cocaleros et cela n’a pas persuadé la ministre de Gouvernement, Alicia Muñoz, de renforcer la présence policière pour éviter les affrontements. Lundi dernier, elle avait ordonné à la Police de ne pas repousser les manifestants, le jour même où les cocaleros ont brûlé la porte de la Préfecture, mais hier elle n’a pas écouté ni ses services de renseignements, qui la prévenaient que les chocs seraient violents et qu’il y aura des gens armés. Ces signaux n’ont pas non plus préoccupé Reyes Villas qui a abandonné Cochabamba pour se rendre à La Paz, où il s’est réuni avec les gouverneurs de Santa Cruz, Tarija, Beni et La Paz, pour demander du soutien à ses collèges de l’opposition.
A 15.30, la police s’est retrouvée dépassée dans la zone de la Place des Drapeaux, en plein centre de la ville. Différentes chaînes de télévision ont montré l’instant précis dans lequel le premier choc s’est produit : comme une vague, les jeunes se sont attaqués aux paysans qui étaient moins préparés pour l’affrontement et se ont été obligés de reculer en lançant des pierres. Ceux qui étaient en retard, hommes ou femmes, subissaient la furie des battes, des bâtons et des revolvers.
Une heure plus tard, Nicomedes Gutierrez, un cocalero de 40 ans qui était arrivé depuis Chimoré, a été tué par une balle dans le côté gauche. À la même heure, les blessés commençaient à inonder la salle d’urgence de l’Hôpital Viedma et à 18h10, la morgue du centre a reçu le corps de Christian Urrestia, un jeune de 20 ans qui a été étranglé par une corde après avoir reçu des coups de machette. Ensuite on a confirmé qu’il est un neveu d’un haut fonctionnaire de la Préfecture. Le gouvernement a seulement décidé de sortir l’armée après 18h30, quand les affrontements s’étaient calmés.
Après avoir connu le détail des morts et des blessés, sont arrivées les lamentations et se sont levés les doigts accusateurs. Couvert par ses collèges, Reyes Villa a répété depuis un hôtel central de La Paz qu’il ne renoncera pas et a responsabilisé le gouvernement, en rappelant que ce sont les bases d’Evo qui assiègent sa ville et que son sénateur, Omar Fernandez, est celui qui les dirige. Le préfet de La Paz, José Luis Paredes, a demandé au gouvernement de faire le premier pas pour pacifier Cochabamba, alors que celui de Tarija, Mario Cossio, a assuré que "ce qui se passe à partir de maintenant sera seulement la responsabilité du président".
Peu loin de là, le président en exercice, Alvaro Garcia Linera, a répondu à Reyes Villa. D’abord il a assuré que le gouvernement insistera sur la recherche d’une solution dialoguée et a rappelé que depuis deux jours le ministre de la Présidence, Juan Ramon Quintana, est à Cochabamba pour essayer de servir de médiateur entre les mouvements sociaux et le préfet. "Il faut regretter l’attitude intransigeante de Reyes Villa qui a refusé le dialogue et a préféré quitter sa ville pour venir à La Paz faire de la politique et conspirer contre le gouvernement. Monsieur Reyes Villa, on ne fait pas de politique avec les morts", a-t-il dit.
Ensuite Garcia Linera a dénoncé que se serait un fonctionnaire de Reyes Villa qui a distribué des bâtons, des battes et des grenades de gaz lacrymogène au groupe des Jeunes pour la Démocratie, et a confirmé les arrestations d’Alex Jesús Rosales, Carlos Ferrante et Benjamin Soliz Bánzer pour port d’armes à feu. Ce dernier aurait été vu tirer avec pon pistolet calibre 22. Garcia Linera a annoncé que les trois seront inculpés de tentative d’homicide. Ensuite il a appelé les deux secteurs à deposser les armes et à s’asseoir à une table de négociation. Il a proposé un accord qui "respecte le vote populaire". L’accord consisterait à ce que les mouvements sociaux s’engagent à ne pas se mobiliser pour obliger Reyes Villa à démissioner à la condition que le gouverneur ne s’engage pas à promouvoir de référendum pour les autonomies dans son district. Cependant, la proposition a fait un flop. Reyes Villa a demandé hier à la Cour Nationale Électorale de recolter les signatures qui obligeraient le Congrès à convoquer à un référendum qui remplace les résultats du 2 juillet dernier, quand a gagné le Non aux autonomies par 64 pour cent des votes. Par ailleurs, le sénateur Fernandez a convoqué à une nouvelle mobilisation pour aujourd’hui à 11 heures, dans laquelle ils exigeront de nouveau la démission de Villa Reyes (1). De leur côté les paysans du Chapare ont décidé de lever les blocages de chemins, mais non pour retirer la pression sur le gouverneur, mais seulement pour pouvoir arriver à Cochabamba pour renforcer leurs bases. Arrêter ce qui a commencé hier ne sera pas facile, parce que le conflit a déjà débordé Cochabamba. Hier soir les habitants de El Alto marchaient sur La Paz et bloquaient l’accès à l’aéroport. Non seulement ils demandaient la démission de Reyes Villa, mais aussi celle de Paredes. Depuis Santa Cruz, comités civiques et entrepreneurs ont serré les rangs autour du gouverneur de Cochabamba et ont décrété une grève civique pour mardi prochain.
1- Fotos :
– http://bolivia.indymedia.org/es/2007/01/38752.shtml
– http://bolivia.indymedia.org/es/2007/01/38755.shtml
Cochabamba, Pablo Ortiz, Pagina/12 (Argentine), 12 janvier 2007.
Traduction : Fab, santelmo@no-log.org
le samedi 13 janvier 2007 à 03h17

Messages
1. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 14 janvier 2007, 08:00
C’etait inevitable, la bataille ethnique dont on sait peu Colla VS Camba ne fait que démarré, la Bolivie est litéralement coupée en deux, les indiens contre les blancs et les métisses.
Il faut savoir que la Bolivie est composée de 3 ethnies principales, Quechua, Aymara et Guarani, et la troisième ethnie n’aime pas beaucoup les deux premières, ceux sont les Cambas, possesseurs de toutes les richesses principales et de plus de 80% du PIB du pays dans les 5 départements des plaines de l’est (Pando, Beni, Santa Cruz, Cochabamba et Tarija).
Le sujet est loin d’etre tabou mais il n’est pas relayé au niveau de l’information internationale sur ce pays. Les Cambas n’aiment pas les Collas (indiens de l’occident, des hauts plateaux principalement Quechua et Aymara).
Le pire est a venir à Santa Cruz de la Sierra, si les paysans arrivent jusqu’a cette ville, il n’y aurat pas 2 morts mais des centaines, la jeunesse Camba se prépare comme il faut pour ne pas laisser le MAS et Morales prendre leurs acquis économiques et financiers.
La question n’est pas de savoir si ca va se passer mais quand.
La Bolivie deja tres faible et part dans une guerre communotariste sans issus qui la divise.
C’est bien triste de voir que la devise du pays "la union es la fuerza" n’est là que pour décorer les pièces de monnaie et les billets de banque.
Cet affrontement à Cochambamba est selon moi, le début d’un conflit qui rique d’être très grave.
1. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 14 janvier 2007, 11:12
Quand tu dis la troisième ethnie Guarani n’aime pas les deux autres, c’est pas exacte, le choc est entre les collas et les cambas mais seulement avec les blancs, les "cambas" comme ils se revendiquent ne veut rien dire ils sont pour la plupart originaire d’europe, mais par contre avec les cambas de la campagne indigène guarani il n’y a pas de problème avec les autres indigènes Quechuas et Aymaras
2. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 14 janvier 2007, 11:19
Bon ce que je viens de dire est une généralité, j’ai un peu caricaturé, il y a aussi des indiens qui sont de droite et des blancs de santa cruz qui sont révolutionnaires, c’est pas si évident que ça
1. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 14 janvier 2007, 12:38
Hola !
J’ai passé un mois en Bolive cet été (je sais, c’est peu pour connaître réellement un pays), en allant aussi bien dans les fermes de montagne que dans les riches haciendas, en lisant la presse locale, en discutant avec les gens dans les villes ou dans les campagnes. Je m’étonne donc de voir cette affirmation d’une opposition entre indigènes Guaranis, Quetchuas et Aymaras associée aux problèmes politiques de la Bolivie : ça ne me paraît pas correspondre à ce qui se passe sur place depuis l’élection de Morales. On a bien plus affaire à un processus de décolonnisation interne qui se heurte aux résistances farouches de la classe possédante blanche pro-américaine qui détient à la fois le pouvoir économique, culturel et médiatique. Car si Morales a été élu avec une confortable majorité, il faut bien voir que les principaux acteurs économiques de la Bolivie, à Santa Cruz, sont des blancs et non des indigènes. 63 % de la population bolivienne vit en dessous du seuil de pauvreté, et 80 % des 9 millions de boliviens sont d’origine indigène (j’utilise ce terme d’indigènes car il est revendiqué par les acteurs politiques et culturels Aymaras, Quetchuas et Guaranis et n’a pas en Bolivie la connotation péjorative qu’il a en France) : ça laisse peu de place à l’hypothèse d’une classe riche indigène, et la pauvreté des indigènes saute aux yeux de quiconque visite ce pays... et ça explique que l’actuel processus de décolonisation passe par des réformes agraires, des nationalisations, une politique éducative et linguistique totalement nouvelle, des réformes du droit (disons qu’il s’agit a minima d’accorder des droits aux indigènes, comme celui d’avoir une carte d’identité afin de pouvoir sortir du territoire, d’être répertorié sur les registres de santé, etc., ce qui n’était pas le cas avant Morales dans les campagnes), la remise en place d’un régime de retraite (supprimé par le précédant président), des aides au logement dans les campagnes afin de stabiliser les vagues d’émigrations vers les villes suite à la faim (les indigènes sont assez nombreux à mourir de faim, mais curieusement, jamais les blancs), et un changement dans la nature des processus de décision politique qu’il serait intéressant de suivre de près.
La partie riche (disons surtout Santa Cruz) n’a pas l’air d’accepter le changement : il lui imposerait de changer de niveau de vie et de laisser une partie de son pouvoir, acquis depuis la colonnisation et avec l’aide de compagnies principalement étrangères. Dans cette ville où les blancs vivent souvent dans d’immenses résidences-bunkers surveillées par des caméras vidéo et conduisent d’énormes et luxueux 4X4 américains, on sent un mépris assez total (voire une haine) de Morales et plus généralement des indigènes. La droite blanche du pays ne veut pas partager de son pouvoir et ses richesses, même si c’est par la démocratie et le vote majoritaire que ces réformes se mettent en place, et même si elles sont moralement justes et historiquement fondées. Le rôle de l’armée est donc, hélas, déterminant.
Mais Moralès doit aussi affronter l’immaturité politique de son aile gauche : les syndicats ne cessent d’organiser des grèves et des blocages, dans l’idée que c’est par la force qu’il feront avancer les réformes. Or, Morales n’est arrivé au pouvoir que depuis un ans, et il a déjà énormément avancé au plan à la fois politique, juridique, de la santé, des nationalisation, de l’éducation, de la reconnaissance des minorités, de la Constituante, etc.
La situation risque finalement de ressembler à tant d’échecs historiques lors des arrivées de la gauche au pouvoir dans des pays où des minorités de droite bloquent les réformes et où d’autres minorités de gauche cassent les processus démocratiques par leur obsession du "toujours plus, et plus vite".
Reste la question de la mixité sociale et ethnique et de ses répercussions sur les réformes en cours : évidemment, depuis 500 ans, il y a eu des métissages et on ne peut pas affirmer qu’il y aurait une frontière définitive et totale entre "les blancs" (forément riches et de droite) et les "indigènes" (forcément pauvres et de gauche). N’empêche que les chiffres sont là, qui dessinent des tendances fortes : 80 % d’indigènes, 63 % en dessous du seuil de pauvreté, taux de mortalité infantile de 53 %, ... Quand on sait de quelles richesses (argent, gaz, pétrole, agriculture) dispose ce pays, on ne peut que comprendre la nécessité et l’urgence d’une meilleure répartition des richesses et des droits, et si cette répartition doit passer par la baisse des revenus de la classe blanche possédante de droite, hé bien que ça se fasse ainsi ! Je trouve assez logique que Morales leur envoie l’armée s’ils refusent de se plier au fonctionnement démocratique, comme c’est le cas en ce moment.
Pour terminer : je trouve criminelle l’indifférence des médias et des politiques occidentaux face à la situation bolivienne. Il se passe là-bas quelque chose d’exceptionnel au plan du fonctionnement démocratique d’une nation : après 500 ans de relégation dans l’esclavage ou dans la misère et l’absence de droits, une majorité indigène accède démocratiquement au pouvoir et décide de se doter d’une constituante : même nous, Européens, n’avons pas eu cette possibilité lors du référendum ! Mais tout ça se passe dans l’indifférence absolue et dans l’incompréhension des enjeux de cette situation pour l’amérique latine. C’est dommage.
Cordialement
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drÖne
2. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 14 janvier 2007, 19:40
Je suis entièrement d’accord, c’est pas normal que cette info ne soit relayée dans les médias, mais est-ce que c’est si étonnant ?
En fait à part le cirque de Sarkosy, on n’entend plus grand chose...
jyd.
3. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 14 janvier 2007, 23:05
Non en Bolivie les indigènes représentent 62% de la population, et 85% avec les métisses. Il vaudrai mieux une lutte de classe plutôt qu’une lutte de race...
4. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 15 janvier 2007, 14:52
Je suis étonné par certains commentaires que je viens de lire. Non, il ne s’agit pas d’affrontements ethniques, mais d’affrontements sociaux, entre, d’un coté les ouvriers et paysans, de l’autre une oligarchie et une bourgeoisie dont l’égoisme social est particulièment révoltant dans un pays aussi pauvre.
L’article de Bellacio contient quelques appréciations surprenantes, par exemple la critique de la ministre Alicia Munoz, à qui il est reproché de ne pas avoir fait intervenir la police et l’armée ! Mais la police était déjà intervenue pour réprimer les manifestations ouvrières et paysannes quelques jours plus tot. Alicia Munoz a annoncé la destitution du chef de la police locale pour avoir fait mitrailler (à balles en caoutchouc) et gazé des travailleurs, des femmes etd es enfants. Munoz a été désavouée par... Morales à la TV. Et c’est maintenant la droite qui réclame l’intervention de la police et de l’armée parce que les travailleurs ont eu le dessus sur les milices fascistes.
Il faut savoir que le préfet Reyes est en quelque sorte le "Papon de Cochabamba" : militaire formé dans une base militaire américaine de Panama, sous le dictateur Banzer, il a servi toutes les dictatures et est le complice de la répression féroce. Il est de plus réputé pour son racisme. Pendant la "guerre de l’eau de 2002-2003, il fut le plus solide soutien de la Compagnie américaine Bechtel qui racquettait les habitants de Cochabamba. Les raisons de la haine de la population dépassent donc largement sa prise de position en faveur de l’autonomie. De plus, il est l’organisateur de bandes fascistes.
Un des posts précédents affirme que Morales est aux prises avec une "aile gauche immature".
Morales, en fait, fait des discours, mais est incapable de prendre des positions fermes : il se contredit chaque jour. Il fait des concessions à la droite, puis revient en arrière sous la pression des masse spopulaires. Il mécontente ainsi tout le monde. Sur l’affaire du prefet Reyes : MOrales a commencé par le soutenir au nom de la "légalité constitrutionnelle" (Reyes est élu pour encore 5 ans - En Bolivie, les préfets jouent le role de gouverneur.) Hier, MOrales a déclaré qu’il ne pouvait pas s’opposer à la volonté de ses camarades de Cochabamba et qu’il y avait des indices de corruption. Reyes est maintenant en fuite à Santa Cruz, chez ses amis les oligarques.
Les ouvriers et les paysans occupent toujours Cochabamba.
5. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 15 janvier 2007, 16:15
il est toujours du de generaliser vu que c’est jamais 100% des gens qui pensent ou font pareils.
6. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 18 janvier 2007, 11:08
Bonjour,
"Un des posts précédents affirme que Morales est aux prises avec une "aile gauche immature". Morales, en fait, fait des discours, mais est incapable de prendre des positions fermes : il se contredit chaque jour. Il fait des concessions à la droite, puis revient en arrière sous la pression des masse spopulaires. Il mécontente ainsi tout le monde."
Ce n’est pas ce qu’on ressent quand on voyage en Bolivie. J’ai perçu, côté indigènes, une admiration importante pour Morales et un espoir concrétisé par les réformes qui, elles, sont bien réelles. Après, il y a la rhétorique Morales, dont certains disent qu’elle ne correspond pas à ce qu’on attend habituellement d’un président, mais qu’importe : il y a eu réforme agraire, il y a eu constituante, il y a eu réforme des droits des indigènes, il y a eu réforme éducative, etc. Tout ça, ce n’est pas rien, surtout en moins d’un an ! Là où on peut parler d’immaturité de l’aile gauche de Morales, c’est dans la volonté - classique chez les syndicats de gauche quand la gauche arrive au pouvoir - d’accélérer le mouvement et, pour cela, de traiter en ennemi le pouvoir de gauche. Evidemment, ça fragilise ce pouvoir en le privant de ses bases populaires et ça mécontente tout le monde car ce sont les pauvres qui patissent en premier lieux des grèves et des blocages : fait caractéristique, en août dernier, La Paz et les provinces pauvres étaient bloquées par maintes grèves récurrentes, alors qu’aucun blocage n’avait lieu à Santa Cruz...
Cordialement
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drÖne
3. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 15 janvier 2007, 15:48
Tout probleme social et politique mit de coté, la Bolivie est au début d’une guerre ethnique, et ceux qui connaissent bien le pays savent que c’est vrai.
Les Collas veulent s’en prendre aux inquillinos et aux caras comme ils disent (ceux qui ne sont pas chez eux legitimement et ceux qui sont différents d’eux). Ces mots sont des termes utilisés dans les manifestations des paysans et par le président Evo Morales.
Les Masistes veulent en résumé récuperer les terres désignés comme des Latifundios. Mais ils ne s’arreteront pas la, toute une communauté de gens plus argentée que la moyenne du pays, désignée comme inquilinos est montrée du doigt . Elle est selon les termes employés par la gauche du Mas, une puissance a éliminé. Il faut savoir que c’est aujourd’hui toute cette communauté qui fait fonctionner l’economie de marché interne du pays et qui attire la quasi totalité des IDE.
Le président Alvaro Garcia apelle également à des soulevements contre certaines des comunnautés de l’est dont une bonne partie des cambas.
Les gens sont terorrisés et certaines familles se préparent deja a quitté le pays en cas d’invasion ou de guerre civile.
L’argentine est en train de mettre un plan de fermeture des frontieres pour bloquer les flux de boliviens massifs qui voudraient échapper à ce conflit.
C’est très serieux.
Le probleme est tres grave et toute l’information relayé à l’etranger est adoucie sous des airs de révolutions comme on en reve ici, on aime pas les USA, il faut expatrier les mechants riches et tout donner aux pauvres bla bla bla..
La réalité est qu’il y a un probleme ethnique qui se melent à celui économique.
C’est insupportable.
Morales defend la majorité, les pauvres, les indiens des hauts plateaux. Les reformes misent en places sont nécessaires et justifiées mais la manière de les appliquer est en train de se reveler celle d’un dictateur.
Esperons à un retour au calme.
Dans tous les cas, il faudra attendre l’application de la réforme agraire pour voir vraiment dans quelle mesure ca va péter.
Taretsv
1. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 15 janvier 2007, 19:18
M. Tarezki, on serait tenté de croire que vous êtes un ami des Oligarques de Santa-Cruz et de la droite bolivienne, qui propagent des rumeurs de ce genre ! Votre analyse est tout bonnement ridicule. Le ministre Alvaro Garcia LInera, non seulement n’appelle pas au soulèvement de qui que ce soit, mais c’est un indigéniste repenti (ex guérillero du MRTK qui a tourné sa veste). Aujourd’hui, il se dit de "centre gauche" et défend la théorie du "petit capitalisme andin". Il n’a donc rien d’un radical !
4. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 15 janvier 2007, 21:04
Et l’arrogance de classe de la population d’origine européenne vis à vis des indiens qu’ils considèrent comme des animaux, pourquoi vous pointez uniquement du doigt les dérives de certains paysans indigènes qui emporter dans leur radicalité confondent lutte de classe avec lutte de race, pourquoi vous mentez en disant qu’Evo Morales tiens dans ses discours des propos racistes ?
1. Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts, 17 janvier 2007, 18:15
Dernières nouvelles : UNE PREFECTURE REVOLUTIONNAIRE A COCHABAMBA
– Manifestation de 30 000 à 5000 personnes à Cochabamba. (Ouvriers, paysans, étudiants, habitants, cocaleros). Et pas seulement des cocaleros comme le prétend une partie de la presse et comme on peut le lire dans Le MOnde et L’Humanité ces jours-ci.
– A l’issue de la manif, un comité révolutionnaire et une Préfecture révolutionnaire ont été créés, qui se sont installés au siège de la COD (COB départemementale).
– Le seul élément connu de cette Préfecture révolutionnaire de 15 membres est Herrada, dit "commandant Loro", ex guérillero de l’EGTK.
– Premières mesures : saisie des biens de Reyes (le préfet d’extrême-droite) et des fonds de la préfecture, mise sur pied de groupes d’auto-défense, appel à la police de passer au service de la Préfecture révolutionnaire.
– Une partie des dirigeants syndicaux étaient hostiles ou réticents à la création de cette Préfecture révolutionnaire.
– Morales ne s’est pas encore exprimé, mais deux de ses ministres dont Alvaro Garcia Linera (lui aussi ancien guérillero) ont refusé de reconnaitre la Préfecture Révolutionnaire et soutiennent la légitimité du préfet Reyes.
– Podemos (le plus grand parti de droite) et le MAS ont signé un appel pour demander au préfet de "présenter des excuses publiques".
– Les syndicats de El Alto ont lancé un ultimatum de 48 heures au préfet de La Paz Paredes pour démissionner (pour avoir soutenu Reyes.)
– La police et l’armée sont présentes à Cochabamba mais ne sont plus intervenues depuis les dernières émeutes.