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Bon anniversaire et joyeuse promo !!
Publie le mercredi 11 novembre 2009 par Open-Publishing4 commentaires
Vendredi 9 octobre 2009
Une date, une image : 23 octobre 1989, manifestation en faveur du socialisme
Le 23 octobre 1989, plus de 40 000 habitants de Schwerin manifestaient en faveur d’échanges constructifs sans tabous sur toutes les questions sociales. Ce grand meeting était convoqué place Alten Garten, lieu de rassemblement traditionnel de Schwerin. Les manifestants soulignaient la nécessité de continuer le dialogue sur tous les problèmes pour rendre le socialisme en RDA plus attrayant.
(D’après l’agence officielle ADN)
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Archives officielles de la RDA : pillées et exploitées par les capitalistes.
Anciens nazis de bas rang et de rang moyen, jamais condamnés en RFA. Fortunes accumulées grâces aux guerres, vols des entrprises et des terres à l’Est ? On n’en entend jamais parler.
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Droit à l’éducation, au travail et au logement
http://uneallemagnesocialiste.over-blog.fr/pages/IMPRESSIONS_GLANEES_SUR_LA_TOILE-1964996.html
La RDA était une société très largement libérée des peurs existentielles. Tout le monde avait droit à l’éducation, au travail et au logement. L’accent était mis sur la société et non sur l’individualisme, ainsi que sur la coopération et la solidarité.
Ce processus de socialisation commençait avec les crèches, continuait à l’école ainsi que sur les lieux de travail et dans les HLM.
Le gouvernement déclarait que ce sont les travailleurs, qui produisaient les biens dont la société avait besoin, qui devaient être mis en avant dans la société.
Ceux qui faisaient des travaux manuels pénibles, comme les mineurs ou les métallurgistes, bénéficiaient de certains privilèges – de meilleurs salaires et une meilleure couverture médicale que ceux qui exerçaient des métiers moins éprouvants ou dangereux comme le travail dans les bureaux ou l’enseignement.
Il y avait des centres médicaux sur les lieux de travail, des docteurs et des dentistes étaient affectés aux grandes usines et à certaines institutions.
Entreprises et syndicats étaient en grande partie responsables de la garantie des soins médicaux, de l’organisation des loisirs, des mécanismes de garde d’enfants et de colonies de vacances, et même se devaient de trouver des solutions aux cas individuels de recherche de logement.
Le syndicat était propriétaire et gérait un grand nombre de maisons de retraite, de sanatoriums et de logements de vacance dont les travailleurs et leurs familles bénéficiaient pour une somme symbolique.
Messages
1. Bon anniversaire et joyeuse promo !!, 11 novembre 2009, 01:35, par Copas
Comment un tel paradis a pu s’écrouler en si peu de temps ?
Il y a forcement des conneries de fond dans ce que tu racontes, tu oublies des choses.
Et tout ne peux s’expliquer par la propagande capitaliste. Il n’y a pas non plus la raison d’un encerclement et un embargo comme Cuba le subit depuis des dizaines d’années et qui rend difficile le développement de ce pays.
Qu’il y ait eu des conquêtes sociales importantes en RDA c’est sûr, mais ça n’en faisait pas un état socialiste, car il n’y avait aucun pouvoir des travailleurs, seulement une pyramide.
Ces systèmes à l’Est ont permis au capitalisme de se draper dans l’espérance de la liberté, bataille qui avait été la bataille de toujours du prolétariat pour réussir à s’émanciper.
Le capitalisme a pu faire croire au prolétariat est-allemand qu’à l’Ouest le fric coulait à flots dans les poches des travailleurs.
Il a pu le faire croire parce que l’Allemagne de l’Est était dirigée par une armée de flics et de parasites agressifs et liberticides et surtout pas l’absence absolue de pouvoir des travailleurs, une véritable négation du socialisme.
Il est vain de se dorer la pilule sur ce qu’était l’Allemagne de l’Est.
le socialisme moderne devra tirer conclusions de ces impasses pour abattre le capitalisme et construire une société de libertés.
Il n’y a pas de socialisme sans pouvoir des travailleurs et celui se nourrira des libertés individuelles et collectives encore plus développées que celles conquises sous le capitalisme.
1. Bon anniversaire et joyeuse promo !!, 11 novembre 2009, 07:15
Dans les années 1980, près de 80% de la population pouvait partir en vacances d’une manière ou d’une autre, bien que dans la grande majorité des cas ils les passent en RDA, dans un de ces centres de vacances aux prix dérisoires.
Aucun travailleur ne pouvait être licencié, sauf pour faute grave ou incompétence. Toutefois, même dans ces cas-là, un autre travail lui était proposé.
Le revers de la médaille, c’est qu’il y avait aussi un devoir social de travailler – la RDA n’avait aucun système d’allocations chômage parce que le concept même de chômage n’existait pas.
La place centrale du « salaire socialisé » en RDA
Les niveaux de rémunération en général n’étaient pas très élevés si on les comparait aux standards européens. Mais tout le monde savait que les profits qu’ils avaient créé iraient dans le « pot commun » et qu’ils seraient utilisés pour améliorer la vie de tout le monde, et pas seulement celle d’une poignée de patrons ou d’actionnaires qui empocheraient cet excédent.
La plupart des gens reconnaissait que l’excédent qu’ils avaient créé contribuait à augmenter ce que l’on appelait le « salaire socialisé » - les aides d’Etat pour la nourriture, les vêtements, le logement, l’accès aux transports pour un prix modique et les billets bon marché pour les activités culturelles, sportives et de loisir.
L’idée d’un salaire socialisé est un concept essentiel pour toute société qui se déclare égalitaire. Elle a contribué à assurer la mise en œuvre d’une plus grande égalité entre les sexes et à saper les privilèges et l’hégémonie de classe.
Bien que de nombreuses personnes vivaient alors dans des logements sociaux aux loyers modérés, une minorité non-négligeable était propriétaire de leurs propres maisons et certains construisaient même leurs propres maisons.
Les loyers n’ont pratiquement pas bougé dans toute l’histoire de la RDA et personne ne pouvait être expulsé de sa maison. Il n’y avait donc pas de SDF ni de peur de devenir SDF.
Quand système socialiste et économie publique rimaient avec grande puissance économique
D’un pays avec peu de ressources naturelles et une industrie sous-développée, dévastée par la seconde guerre mondiale, la RDA s’est relevée au point de devenir la cinquième économie européenne et d’entrer dans le top 10 mondial.
L’économie est-allemande était caractérisée par la planification centralisée. Cela permettait au gouvernement de planifier la croissance, de fixer des priorités et de déterminer les secteurs dans lesquels investir, mais cette planification avait comme inconvénient de devenir, à grande échelle, trop rigide et trop lourde.
Cependant, un élément essentiel qui a freiné le développement de l’économie est-allemande était le boycott inflexible imposé par les gouvernements Occidentaux, empêchant l’exportation de technologies de pointe.
Plus de 90% des actifs en RDA étaient détenus par le peuple sous la forme des VEB : des « entreprises publiques ».
En revanche, en Allemagne Fédérale, à peine 10% des ménages concentraient 42% de la richesse alors que 50% des ménages détenaient 4,5% de la richesse nationale.
Le système des coopératives agricoles comme réponse à la question paysanne et rurale en RDA
Après la guerre, les grands domaines appartenant à l’ancienne aristocratie foncière, les Junkers, ont été démantelés. 500 grands domaines ont été expropriés et transformés en coopératives ou en fermes d’Etat et des milliers d’hectares ont été redistribués à près de 500 000 fermiers, travailleurs agricoles et réfugiés.
Plus tard, le gouvernement a encouragé, et parfois choyé, les fermiers afin de les pousser à rejoindre les fermes coopératives, mais les fermiers ont conservé les droits de propriété sur leurs terres.
En 1960 près de 85% des terres arables étaient incorporés aux coopératives agricoles.
En 1989, il y avait 3 844 coopératives agricoles et elles étaient une des principales réalisations de la RDA, se révélant être efficaces et une meilleure option pour les travailleurs eux-mêmes.
Pour la première fois dans l’histoire, les travailleurs agricoles ont été libérés du travail 24 heures sur 24 pour un salaire de subsistance.
Avec les coopératives agricoles gérées sur une base industrielle, les travailleurs ont pu bénéficier d’horaires de travail fixes et de systèmes de travail en rotation, de congés, de crèches pour leurs enfants, de séances de formation et des cantines d’entreprise. Tout cela a sans aucun doute contribué à enrayer le phénomène d’exode rural.
Réalisation dans les faits de la pleine égalité Homme/Femme
Pour la première fois en Allemagne, les femmes jouissaient d’une égalité de droit pleine et entière avec les hommes, que ce soit dans leur sphère privée ou sur le lieu de travail.
On leur a donné les moyens et les opportunités de pouvoir développer leur personnalité et d’avoir une carrière au-delà ou en opposition à leurs rôles traditionnels dans le foyer, comme femmes, mères et sœurs.
Près de 91% des femmes entre 16 et 60 ans étaient sur le marché du travail. La plupart des femmes voyaient dans le succès professionnel le principal critère de réussite – dans des proportions équivalentes à ce que l’on pouvait rencontrer chez les hommes.
Près de 88% de l’ensemble population adulte féminine travaillait et 8,5% suivaient des études à temps-plein
La majorité de la main d’œuvre était également hautement qualifiée. Seuls 6% des femmes n’avaient pas du tout de qualifications, tandis qu’en Allemagne Fédérale ce taux s’élevait à 24%.
Malgré ces chiffres, à la direction du gouvernement et du parti, le patriarcat continuait à sévir.
Internationalisme et soutien aux luttes d’émancipation
Les faits d’armes de la RDA en terme d’internationalisme sont exemplaires. Elle a pris au sérieux les idées de solidarité avec les nations en lutte.
Elle a envoyé des docteurs et du personnel médical au front, au Vietnam, au Mozambique et en Angola. Elle a apporté un soutien militaire, éducatif et logistique à de nombreux pays.
Elle a aussi donné à de nombreux étudiants étrangers, luttant pour s’émanciper de l’héritage colonial, la possibilité de se former et de s’éduquer en RDA.
Bien sûr, la RDA avait un certain nombre de graves lacunes en ce qui concernait les droits individuels et son caractère démocratique laissait grandement à désirer.
Mais insister uniquement sur ces aspects comme les médias dominants l’ont fait en Occident, c’est ignorer ces réalisations bien réelles.
Depuis sa disparition, de nombreuses personnes en sont venues à reconnaître et à regretter que ces véritables « acquis sociaux » dont ils bénéficiaient aient été cassés.
Malheureusement, l’effondrement de la RDA et du « socialisme d’Etat » en 1989 s’est déroulé juste avant l’effondrement du système occidental – tant loué – de « libre marché ».
John Green et Bruni de la Motte viennent d’écrire une nouvelle brochure : « Stasi Hell Or Workers’ Paradise ? Socialism In The German Democratic Republic - What Can We Learn From It ? » (« Enfer de la Stasi ou paradis des travailleurs ? Socialisme en RDA – Que pouvons-nous en apprendre ? »)
Site du Morning Star : http://www.morningstaronline.co.uk/
Mercredi 4 novembre 2009
Source : http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-20-ans-apres-la-chute-du-mur-de-berlin-3-des-raisons-a-l-ostalgie-retour-sur-la-vie-en-rda-38733734.html
Un entretien avec Egon Krenz, dernier président de la R.D.A.
Egon KRENZ : "L’histoire me libérera".
Reportage de José FORT
Le dernier président du Conseil d’Etat de la République démocratique allemande (RDA) évoque la chute du mur, le rôle de Gorbatchev, ses relations avec Kohl, ses propres erreurs, le socialisme.
Egon Krenz vit avec sa famille près de Rostock. Notre rendez-vous a eu lieu à Berlin dans un endroit discret. Il doit prendre des précautions n’étant pas à l’abri d’une provocation. La presse de droite allemande le salit, l’insulte. Or, il n’a jamais commis le moindre crime et a tout fait pour que les événements de 1989 puissent se dérouler sans la moindre violence. Egon Krenz est un homme chaleureux, courageux, fidèle à ses engagements. L’autre jour à Berlin, il est descendu de sa voiture. En face, dans l’immeuble en construction, trois maçons l’ont reconnu. « Egon, droit toujours », lui ont-ils lancé. Ses yeux ont brillé un instant. Et nous avons parlé…
José Fort. Vous avez été emprisonné pendant plusieurs années. Comment allez-vous ?
Egon KRENZ. J’ai la chance d’avoir une famille intacte et des amis fidèles. Les vrais, ceux qui gardent la tête haute. J’ai l’espoir que mes petits enfants réussiront ce nous avons tenté de construire. En 1989, ce n’est pas l’idée socialiste qui a été enterrée mais plutôt un certain modèle de socialisme. Je suis optimiste. Je ne crois pas que le capitalisme soit le dernier mot de l’histoire. Vous n’avez pas devant vous un personnage écroulé dans un petit coin d’Allemagne mais un homme debout.
José Fort. D’autres se sont écroulés ?
Egon KRENZ. Oui, malheureusement. La dureté de notre défaite et le triomphe de l’anticommunisme ont eu des retombées redoutables. Certains se sont retirés. D’autres ont déserté.
José Fort. Qui par exemple ?
Egon KRENZ
(Il me regarde fixement. Son regard lumineux soudain s’assombrit. Il garde le silence)
José Fort. Des membres du Bureau politique du parti socialiste unifié (SED), par exemple ?
Egon KRENZ. Notamment. Pour revenir à votre première question, ces années de prison ont été surtout dures pour ma famille car les attaques visaient mon honneur personnel. Je savais qu’on ne m’offrirait pas des fleurs. Pour une raison simple : dès son élaboration, la loi fondamentale de la RFA stipulait que les territoires allemands situés hors RFA devaient être récupérés, tous ceux y exerçant une fonction responsable étant considérés comme des criminels, des malfaiteurs. Je savais cela depuis longtemps. J’étais prêt à subir la prison. Mais je refusais et refuse toujours les accusations qui ont été portées contre moi. L’histoire me libérera. Mon sort personnel importe peu. En revanche, le calvaire vécu par de nombreux citoyens de la RDA relève de l’inadmissible. Je pense à tous ceux qui ont perdu leur travail alors qu’il n’y avait pas de chômage en RDA. Je pense aux intellectuels de la RDA décapités. Je pense à tous ceux qui ont été marginalisés. Un exemple parmi tant d’autres, celui de l’hôpital de la Charité à Berlin : la plupart des médecins, des spécialistes reconnus mondialement, ont été licenciés. La division de l’Allemagne n’était pas chose naturelle. Elle était contraire à notre histoire. Mais avez-vous remarqué que les dirigeants de la RFA ont tout mis en œuvre pour éviter la prison aux nazis. Moi, j’ai scrupuleusement respecté les lois de la RDA. Je n’ai commis aucun crime.
José Fort. Comment avez-vous vécu les derniers jours de la RDA ?
Egon KRENZ. Je ne suis pas de la génération de ceux qui venaient des camps de concentration, de la guerre, de la Résistance, de Moscou. Au bureau politique du SED, j’étais le plus jeune. Je suis un enfant de la RDA. Tous les autres avaient survécu au nazisme. J’ai exercé de nombreuses fonctions : de représentant des élèves dans mon collège jusqu’à la présidence du Conseil d’Etat. Avec la disparition de la RDA, c’est une bonne partie de ma vie que j’ai enterrée.
José Fort. Aviez-vous passé des accords avec le chancelier Kohl ?
Egon KRENZ. Oui. Nous avions décidé, en accord avec le chancelier, d’ouvrir plusieurs points de passage. La date avait été fixée au 10 novembre 1989. Or, la veille, un membre du bureau politique, Schabowski, a annoncé publiquement non pas l’ouverture de passages mais la destruction du mur. Nous nous étions mis d’accord avec Kohl pour l’ouverture en douceur des frontières. Il ne s’agissait pas à ce moment là de la fin de la RDA, de la fin du pacte de Varsovie et de Berlin comme territoire au statut particulier. Il s’agissait d’ouvrir les frontières.
José Fort. Avez-vous pensé, un moment, faire utilisation de la force ?
Egon KRENZ. Je peux jurer que nous n’avons jamais envisagé une telle décision. Je savais qu’un seul mort aurait eu des conséquences tragiques. L’utilisation de la force, et nous en avions les moyens, aurait conduit à la catastrophe. Nous avons refusé de tirer sur le peuple.
José Fort. Dans un de vos ouvrages vous vous élevez contre la réécriture de l’histoire.
Egon KRENZ. Tant de choses ont été écrites… Il faut en revenir à l’essentiel : sans Hitler, le nazisme, la Seconde guerre mondiale et la réforme monétaire de 1948, l’histoire de l’Allemagne aurait pu s’écrire autrement. Le malheur du peuple allemand, c’est le fascisme.
José Fort. Pensez-vous à vos propres responsabilités ?
(Il observe un instant de silence puis s’approche de la table. Visiblement, il est ému)
Egon KRENZ. J’y pense constamment. Je pense au fossé entre la direction et la base, au déficit de confiance entre le parti et la population. Le manque de démocratie, de débat, la différence entre la réalité et la propagande. Les plus anciens refusaient le débat direct. Une terrible erreur. Il fallait combattre l’adversaire sur le plan des idées. Il fallait accepter la confrontation idéologique. Nous ne l’avons pas fait. Nous rencontrions de gros problèmes économiques et faisions comme si tout allait bien. Pour les citoyens de la RDA, les acquis sociaux étaient chose normale. Il fallait dire la vérité, montrer les difficultés, parler franchement. Nous n’avons pas su ou pas voulu ouvrir la société.
José Fort. Vous n’évoquez pas l’environnement international, la guerre froide, le rôle de l’Union soviétique et de Gortbachev.
Egon KRENZ. J’y viens. Je l’avoue, j’ai été naïf. J’avais une grande confiance en Gorbatchev, une grande confiance dans la perestroïka comme tentative de renouvellement du socialisme. J’ai rencontré Gorbatchev le 1er novembre 1989 à Moscou. Quatre heures d’entretien. Je lui ai dit : « Que comptez vous faire de votre enfant » ? Il me regarde étonné et me répond : « Votre enfant ? Qu’entendez-vous par là » ? J’ai poursuivi : « Que comptez-vous faire de la RDA ? » Il m’a dit : « Egon, l’unification n’est pas à l’ordre du jour ». Et il a ajouté : « Tu dois te méfier de Kohl ». Au même moment, Gorbatchev envoyait plusieurs émissaires à Bonn. Gorbatchev a joué un double jeu. Il nous a poignardés dans le dos.
José Fort. Egon Krenz, le Gorbatchev allemand, disait-on à l’époque.
Egon KRENZ. En 1989, je l’aurais accepté comme un compliment car l’interprétant comme reconnaissant mon action visant à améliorer, à moderniser, à démocratiser le socialisme. Pas à l’abattre. Aujourd’hui, si certains me collaient cette étiquette j’aurais honte.
José Fort. Vos relations avec Helmut Kohl ?
Egon KRENZ. Le premier entretien date des obsèques de Konstantin Tchernenko (1) à Moscou. J’accompagnais Erich Honecker et Kohl avait demandé à nous rencontrer. Les Soviétiques étaient opposés à cette rencontre et me l’ont fait savoir avec insistance. Erich Honecker s’est aligné. Mais comme le rendez-vous était déjà pris à notre résidence, Erich m’a dit en consultant sa montre : « Dis à Kohl que nous ne pouvons pas à l’heure indiquée. Tu prétexteras un entretien avec Gorbatchev à la même heure. Or, Erich Honecker n’avait pas mis sa montre à l’heure de Moscou. Nous avons vu arriver Kohl. Il s’est installé et nous a dit : « Enfin, une rencontre en famille ». Nous avons longuement parlé puis nous avons rédigé un court texte mettant l’accent sur le respect des frontières. Mon dernier contact a eu lieu le 11 novembre 1989. Kohl m’a téléphoné, a évoqué l’ouverture pacifique des frontières et m’a remercié.
José Fort. Vingt après la fin de la RDA, le socialisme selon vous est-il mort ?
Egon KRENZ. L’idée socialiste, les valeurs socialistes vivent et vivront. Je reste persuadé que l’avenir sera le socialisme ou la barbarie. Le système ancien est définitivement mort. Je considère que j’ai failli. A d’autres de construire le socialisme moderne et démocratique. Un nouveau socialisme.
Entretien réalisé par José Fort
Chef d’Etat soviétique décédé le 10 mars 1985
Source : http://www.lesgaribaldiens.com/
2. Bon anniversaire et joyeuse promo !!, 11 novembre 2009, 10:39
Pour répondre à la question des libertaires plus haut :
Comment les paradis "République espagnole" et "République Hongroise", "Révolution allemande de 19" et "Commune de Paris" ont-ils pu s’écrouler en un temps aussi court ?
Elles ont duré 10 fois moins de temps que la RDA.
N’y avait-il pas aussi des pressions terribles sur l’URSS et sur le bloc de l’EST ? Certains répondront que le bloc de l’Est ne subissait aucune pression, aucun blocus, aucun processus de sabotage...
3. Qu’en pense actuellement les allemands de l’Est ?, 11 novembre 2009, 16:55, par Le Rouge-gorge
Près de vingt ans après la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, que pensent les Allemands de l’Est de l’ex-République démocratique allemande (RDA) ?
D’après un sondage de l’Institut Emnid publié vendredi 26 juin par le quotidien Berliner Zeitung, une majorité d’entre eux sont d’avis que l’ex-RDA avait "davantage d’aspects positifs que négatifs", alors que leurs concitoyens de l’ouest du pays sont d’un avis contraire.
"Il y avait quelques problèmes, mais globalement on y vivait bien", soulignent ainsi quarante-neuf pour cent des 1 208 personnes interrogées dans l’est du pays.
Si l’on y ajoute les 8 % de sondés dans les "nouveaux Länder" (États fédérés) qui estiment que "la RDA avait surtout de bons côtés [et qu’on] y vivait heureux et mieux que dans l’Allemagne réunifiée d’aujourd’hui", ce sont en tout 57 % des Allemands de l’Est qui défendent l’héritage de l’ancien État communiste (sic).
A l’inverse, dans l’ouest du pays, les trois quarts des personnes interrogées dressent un bilan négatif de la RDA.
Pour 52 %, l’ex-Allemagne de l’Est avait "surtout des aspects négatifs" et pour 26 % "davantage d’aspects négatifs que positifs".
Selon le ministre en charge de l’ex-RDA, Wolfgang Tiefensee, commanditaire de cette étude, ces résultats montrent la nécessité de "ne pas relâcher les efforts pour nous confronter à l’histoire de la RDA".
Si on en juge par la ‘déferlante’ médiatique à l’occasion du 20ème anniversaire de « la chute du Mur »,qui nous envahit, nous Français, on peut se poser des questions sur la marée noire de l’information, outre-Rhin, sur le même sujet.
D’autre part, les gens qui ont vécu en RDA ne sont-ils pas meilleurs juges que la population de l’Ouest, qui n’a pas connu la réalité est-allemande, mais qui subit depuis vingt-ans l’assaut de la propagande du capital ?