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Brennilis. Au cœur du réacteur

Publie le lundi 15 octobre 2007 par Open-Publishing

10/10/2007 : Le Télégramme

Brennilis. Au cœur du réacteur

Suspendu par décision du conseil d’État depuis le mois de juin dernier, le chantier de déconstruction de la centrale de Brennilis continue d’alimenter les conversations. La direction d’EDF a accepté de nous ouvrir les portes de l’enceinte du réacteur.
Il ne reste plus grand-chose, à vrai dire. Le chantier de démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis a débuté depuis déjà dix ans. Une pelouse bien verte a remplacé la majorité des anciens bâtiments. Reste à démanteler un sous-sol de bassin d’effluents et surtout, l’immense dôme grisâtre abritant encore le réacteur.

« Nous espérons reprendre le chantier mi-2009 » Mais voilà, depuis le 6 juin dernier, EDF, maître d’œuvre de ce gigantesque chantier de déconstruction, a été sommé par le conseil d’État de suspendre les travaux. Une histoire d’étude d’impact non publiée dans les délais impartis. « Nous préparons actuellement un nouveau dossier. Nous le déposerons au mois de juin prochain en espérant pouvoir reprendre le chantier mi-2009 et réaliser le démantèlement total à l’horizon 2020 », explique Bertrand Dubuis, responsable du site. En attendant... Eh bien, en attendant, rien. Sur les 100 employés qui travaillaient sur le chantier, « 25 seront conservés pour assurer les travaux de maintenance, de gardiennage et d’entretien de la centrale ».

« Les travaux ont cessé » Sur place, cette baisse d’activité se vérifie. Dans le bâtiment du réacteur, seuls quelques individus en blouse blanche s’affairent. « Ils installent le nouveau matériel de détection », explique Bertrand Dubuis. Au sous-sol, une jeune femme contrôle des barils jaunes. « Ce sont des fûts de déchets faiblement radioactifs. Il nous en reste 300 à expédier dans l’Aube, sur le site de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) », souligne le directeur. Dernier envoi avant longtemps. Car dans les autres salles de l’immense bâtiment, celles du réacteur et des échangeurs thermiques notamment, les travaux ont complètement cessé depuis la fin juillet. Soit deux mois après la suspension de chantier ordonnée par le conseil d’État.

Un monstre encore vivant. « Pendant cette période, nous avons dû finir les travaux de démantèlement de l’enceinte du réacteur et replier le chantier afin de ne pas laisser de tuyaux éventrés derrière nous », indique Bertrand Dubuis en franchissant le premier des trois portails de sécurité qui relient le réacteur à l’extérieur. Car même si le monstre de béton de Brennilis a perdu 99 % de sa radioactivité depuis la cessation de la production en 1985, il reste ce petit 1 % de danger mortel qui explique tout : les dix ans de travaux restants, la rigueur des procédures de sécurité et la vigilance des associations environnementales...

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La parole est a la défense.

« Il est urgent d’attendre »

Chantal Cuisinier, représentante de l’association « Sortir du Nucléaire », espère pouvoir « lancer un débat public sur le démantèlement de la centrale ». Elle souhaite que « des experts indépendants procèdent à un bilan radio écologique fiable et approfondi sur la population et sur l’environnement depuis 1967, avant toute reprise de la déconstruction ». Un travail de longue haleine. Qu’importe : « Il est urgent d’attendre », conclut-elle, impatiente de découvrir le résultat de l’étude réalisée à Brennilis par la commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad) qui sera rendue publique la semaine prochaine.

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Ce commentaire n’engage que moi. Skapad
Comme je vous l’indiquais précédemment, EDF ne sait plus combien cela coute !
Terrible constat ou oubli manifeste, pour la concurence ! Cqfd.

A suivre ........................