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Bush prêt à lancer d’autres guerres préventives

Publie le vendredi 17 mars 2006 par Open-Publishing
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Les Américains ont beau s’enliser en Irak depuis maintenant trois ans, George W. Bush demeure prêt à déclencher de nouvelles guerres préventives s’il juge son pays menacé.

Et le président américain est convaincu que l’Iran, dont les ambitions nucléaires sont actuellement examinées par le Conseil de sécurité de l’ONU, est extrêmement menaçant.

C’est ce que la Maison-Blanche a indiqué hier en toutes lettres dans sa nouvelle stratégie de sécurité nationale. Or, presque au même moment, l’Iran s’est dit prêt à discuter de l’Irak avec le gouvernement américain- un dossier pour lequel le torchon brûle entre Téhéran et Washington.
" La place de la prévention dans notre stratégie de sécurité nationale reste la même ", lit-on dans le document de près de 50 pages, préparé par le conseiller à la Sécurité nationale de Bush, Stephen Hadley.

" Nous n’excluons pas l’utilisation de la force avant qu’une attaque se produise même si l’incertitude persiste quant au moment et à l’endroit de l’attaque de l’ennemi ", y précise la Maison-Blanche.

Le travail des faucons

Le document se veut une mise à jour de la première version de la stratégie de sécurité nationale de l’équipe de Bush, publiée en septembre 2002.

La Maison-Blanche était alors plus que jamais sous l’emprise des faucons du président. Elle avait cette année-là mis de l’avant la doctrine de guerre préventive et allait plus tard l’invoquer pour justifier la guerre en Irak.

" Le 11 septembre nous a appris des leçons importantes. L’une d’elles est que nous devons affronter les menaces avant qu’elles se matérialisent entièrement ", a déclaré hier le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan.

Interrogé à savoir si Washington menace l’Iran d’une attaque préventive, il a répondu que la Maison-Blanche " tente de trouver une solution diplomatique à ce problème en travaillant avec nos amis et alliés ".

Car si l’administration Bush persiste et signe pour ce qui est de sa doctrine préventive, elle semble aussi avoir tiré certaines leçons de ses déboires en Irak.

Elle paraît plus disposée à miser sur la diplomatie pour contrer les menaces. Et elle reconnaît que ses services de renseignement, convaincus à tort que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, doivent faire mieux.

Le document publié hier a démontré une fois de plus que le ton monte à Washington contre l’Iran. " Nous ne faisons probablement face à aucun défi plus grand, venant d’un seul pays, que celui de l’Iran ", y lit-on.

Ouverture iranienne

Le pays est avant tout dénoncé parce qu’il cherche à devenir une puissance nucléaire, mais la liste des griefs à son égard est longue. " Le régime iranien soutient le terrorisme, menace Israël, tente de faire obstacle à la paix au Moyen-Orient, perturbe la démocratie en Irak et empêche son peuple d’aspirer à la liberté ", souligne Washington.

Cela n’a pas empêché hier le régime iranien de faire savoir qu’il est prêt à entamer des négociations avec les États-Unis au sujet de l’Irak. Un véritable revirement qui a fait grand bruit à Washington.

Les deux pays discuteront exclusivement de l’Irak, a précisé la Maison-Blanche. Certains estiment toutefois que ce dégel pourrait conduire à des pourparlers sur la question nucléaire.

Dans sa stratégie, la Maison-Blanche dénonce également une demi-douzaine d’autres pays où elle souhaite mettre fin à la tyrannie : la Corée du Nord, la Syrie et Cuba, bêtes noires du président, mais aussi la Biélorussie, la Birmanie et le Zimbabwe.

L’administration Bush manifeste par ailleurs une méfiance plus marquée que jadis envers la Chine et la Russie, deux pays qu’elle somme de faire progresser la liberté et les droits humains.
Le vendredi 17 mars 2006
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