CPE : pas de futur pour eux

Le CPE : l’analyse d’un idiot

Vous connaissez le BAC-PRO ?
Le BAC du pauvre, celui qui dure deux ans ?

Vous ne connaissez pas, vous êtes plutôt BAC+5, avec option ceci ou cela.
Moi qui ecrit cela, ce suis dans votre catégorie, mais j’ai un frère qui a fait BAC-PRO.

Dans cette analyse que tout le monde pourra qualifier d’idiote et simpliste, je vais essayer de vous expliquer la différence entre une A.G décidée par des étudiants futurs cadre pour poursuivre ou non une grêve, et le reste, qui est du domaine de l’inconnu pour tous.

Il faut d’abord expliquer ce que c’est d’être frère : issu de la même famille, pas étrangers, pas séparés, mais différents fondamentalement en ce qui concerne nos chances de survies sociales en fonctions de notre niveau d’étude.

Un BAC-PRO, c’est le sous-bac pour les cancres.
C’est pour eux le CPE.

C’est mon analyse d’idiot.

Mais c’est pas suffisant d’affirmer, il faut aussi donner des arguments, je suis idiot mais pas de droite.
Après la fin des études, les titulaires d’un BAC-PRO sont destinés à faire des stages.
Ils ont déjà fait des stages durant leurs études, mais cela ne sert à rien.
Car durant le stage, on ne leur donnera rien à faire comme travail qui leur permettra d’apprendre leur métier.

Pour un bac-pro, un stage, c’est un CPE initial, non payé, ou alors payé si peu qu’on peut dire non payé sans exagérer.

Pour un bac-pro, le problème, c’est d’avoir été dirigé dans le secteur ou il n’y a pas d’embauche.
Imprimerie, mécanique, électricité, etc., il n’y a de débouché que pour des personnes ayant de l’expérience.

Alors on leur à dit, depuis plus de 20 ans, que les études c’est bien beau, mais que l’expérience professionnelle, il n’y a que cela qui compte.

Sauf que de stages non qualifiants en stages sans rapport avec leur formation initiale, ils sont devenu après l’âge de 25 ans des candidats permanents au chomage. Ils se sont résignés à l’idée de se démerder de toutes les manières possibles.

Les vrais étudiants, les vrais BAC+5, sont ceux qui se font entendre en ce moment.
Des types comme moi, sauf que j’étais dans leurs cas il y a dix ans.

Même dilemme que moi : ils savent que politiquement, des dispositions sont prises pour rendre de plus en plus difficile la vie des salariés, mais ils savent aussi qu’ils sont encore dans la catégorie des salariés qui ont de la chance.

Ceux qui pourront trouver un travail dans leur secteur, avec un salaire assez correct.

Ils savent que leurs frères bac-pro, depuis plusieurs années, ont beaucoup moins de chance qu’eux de s’en tirer.

Et que rien ne justifie cette injustice, sauf la fameuse règle de "tu prends ce qu’on te donnes et tu la fermes"

Maintenant, les BAC+5 en sont au même point que les employés des années 80 : Je prend ce qu’on me donne et je la ferme, ou bien je continue à chercher ?

Ils ont encore le choix, car c’est encore possible de trouver un emploi satisfaisant après quelques mois de recherches.

Les bac-pro, non, depuis assez longtemps.

Les bac-pro, ils doivent chercher, ils ne trouvent pas, les places sont toutes prises, car - et cela c’est ce qui est le pire - les mauvaises places sont aussi prises par d’actuels précaires futurs BAC+5.

Et pour finir mon analyse idiote, c’est pas étonnant que la tactique actuelle de l’UMP se base uniquement sur cette idée :

Vous les étudiants futurs privilégiés, vous devriez avoir honte de négliger ce contrat qui est destiné à vos frères bac-pro.

Et en même temps, les images des bac-pro à la télé, c’est des banlieusards, qui au lieu de défiler calmement, foutent le bordel et volent des téléphones portables.

Lycées techniques, collèges en banlieue "difficile" , quel futur ?
pas de futur.