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Canard enchaîné : Speedy Mata

Publie le mercredi 23 février 2005 par Open-Publishing

de André Rollin

Ca commence par un coup de revolver : « c’est très facile d’ôter une vie, il suffit de bien viser ». La meurtrière a 16 ans, elle venge sa mère. Tout ce roman, le troisième de Franca Maï, est une traînée de poudre : à chaque page tout peut sauter !

Les temps sont rudes pour Mata, qui vit seule en HLM avec sa mère. Elle l’adore. Aussi lorsqu’on touche à un seul de ses cheveux, Mata est prête à bondir.

Et les occasions ne manquent pas : la visite de l’huissier est un moment de cruauté qui peut être enchanteur pour beaucoup, car Mata ne lésine pas... Elle anéantit cette « ordure lubrique ». du grand art ! Avec les copains ça va, mais avec les friqués qui l’invitent à une soirée, elle est sans pitié.

En phrases courtes, en chapitres brefs, Franca Maï dresse le tableau d’une société qui n’a pas beaucoup d’élégance pour ceux qui triment. Elle veut changer les choses. Radicalement, à sa manière. C’est brutal. C’est décapant. « La rage est en moi. Je le sais. Elle est tapie »

Toujours prête à surgir. Comme une mélodie assassine.

A. Rn

Canard enchaîné


NOUVEAUTÉ - ROMAN

Franca Maï

Speedy Mata

ISBN n° 2 74910 335 5
112 pages 14 x 21,
10 € ttc France
(2005)

“Tu vois, ma mère, il ne faut pas la toucher, il ne faut pas lui faire du mal. Je l’aime d’un amour à l’infini collé. Elle est belle, pas comme ces beautés dans les magazines, non... elle, elle est bien vivante avec de jolies rides et une peau qui froisse lorsqu’elle rit à la lune. Elle possède le port d’une reine et se saigne les veines pour que je réussisse dans la vie. Elle ne veut pas que je travaille en usine comme elle, que j’use ma chair à élever des nains de jardin avec un pavillon à crédit qui te poursuit même dans la tombe.

Je t’avais prévenu et tu n’as pas voulu écouter. Tu n’as pas su entendre dans le noir. Les borborygmes de ma jeunesse. Dommage. J’ai seize ans et l’intention de faire bouger la donne. Les lucioles, cette fois-ci, c’est sur mon mur qu’elles vont s’épingler. C’est une promesse. Je tiens toujours mes promesses.”

Une brutalité blessée, un humour noir décapant et des phrases ciselées à la lame de rasoir, telle est la marque de Franca Maï dont la voix est proche du blues.

Les premières lignes...
Site auteur : http://www.francamai.net

http://www.cherche-midi.com/FR/catalogue/fichelivre.asp?id=967