Accueil > Ce que l’Union européenne avait dit en 2012 à propos de ses actuels alliés (…)
Ce que l’Union européenne avait dit en 2012 à propos de ses actuels alliés fascistes en Ukraine
par Alex Lantier
Publie le vendredi 14 mars 2014 par Alex Lantier - Open-Publishing1 commentaire
Depuis le coup d’Etat survenu le mois dernier à Kiev, les médias américains et européens dénoncent les informations qui émanent de la Russie et du reste du monde et concernant une implication fasciste au sein du nouveau régime ukrainien qui est soutenu par l’Occident.
Les médias ont attaqué ces comptes rendus comme étant « creux » (New York Times), « une idée folle », « Poutine joue la carte nazie » (Fox News) et « le mensonge suprême » (Le Monde). Une source inspirant une confiance totale, l’oligarque russe et criminel condamné, Mikhaïl Khodorkovsky, qui a harangué lundi à Kiev une foule droitière a résumé la ligne suivie par les médias à la botte de la grande entreprise. Il a caractérisé de « propagande mensongère russe » les articles relatifs à une influence fasciste exercée sur le nouveau régime.
Pour évaluer ce torrent d’apologétique profasciste, il convient de se rappeler ce que l’Union européenne elle-même avait dit il y a à peine deux ans au sujet de ses partenaires actuels à Kiev. A présent, le parti d’extrême-droite Svoboda détient des postes de ministres de haut rang (vice-premier ministre, ministre de l’Education, de l’Ecologie et de l’Agriculture) ainsi que des postes de conseillers au sein du régime qui jouit du soutien économique et militaire de l’UE et de Washington.
Svoboda avait été condamné dans une résolution officielle votée et adoptée par le parlement européen. Le document, intitulé « Parlement européen du 13 décembre 2012 sur la situation en Ukraine » est disponible en ligne.
Au point 8 de la résolution, l’organe législatif se dit inquiété de « la montée du sentiment nationaliste en Ukraine, qui s’est traduit par le soutien apporté au parti Svoboda, lequel se trouve ainsi être l’un des deux nouveaux partis à faire son entrée à la Verkhovna Rada, » le parlement ukrainien.
En indiquant que « les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne, » le parlement européen « invite [par conséquent] les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier. »
Cependant, lorsque les puissances impérialistes s’étaient engagées dans une cruciale opération de politique étrangère – la mise en place d’un régime pro-occidental à Kiev – elles ont aisément surmonté tout scrupule que les législateurs de l’UE auraient bien pu avoir au sujet du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie de Svoboda. Il incomba à des médias, une élite universitaire et culturelle corrompus de présenter la collaboration avec les fascistes qui s’ensuivit comme une lutte pour la démocratie, induisant en erreur l’opinion publique au moyen d’un mélange de silence complice et d’active falsification.
(Article original paru le 12 mars 2014)
Voir aussi :
[7 mars 2014]
L’Ukraine et les intellectuels pro-impérialistes
[6 février 2014]
Messages
1. Ce que l’Union européenne avait dit en 2012 à propos de ses actuels alliés fascistes en Ukraine, 14 mars 2014, 19:34
Antifascistes europeens reveillez-vous ! La peste brune est de retour...
4 mars par Yorgos Mitralias
Cette fois il n’y a pas de doute : Monstrueuse et horrible, la menace fasciste est de retour, sans que notre Europe se scandalise outre mesure. La preuve ? Des nazis purs sangs, qui se revendiquent du IIIème Reich et de ses divisions SS et devant lesquels les brutes de l’Aube Dorée grecque font presque figure d’enfants de chœur, occupent des postes parmi les plus névralgiques (ordre public, défense, justice) dans le gouvernement intérimaire ukrainien ! Et en plus, leur présence dans ce gouvernement ne choque point ni nos médias qui se hâtent de les baptiser… « nationalistes » ni nos chers dirigeants européens de tout poil (sociaux-démocrates inclus) qui s’empressent de les reconnaitre comme partenaires tout a fait fréquentables.
En somme, c’est comme si le procès de Nuremberg n’avait jamais existé ! Mais, ce n’est pas tout. Le pire est que les acolytes de ces revenants d’un monde qu’on croyait –à tort- disparu a jamais, se comptent désormais par milliers, se baladent armés jusqu’aux dents dans les rues de Kiev et de Lviv et surtout, sont en train de gagner la confiance d’un très grand nombre de leurs compatriotes. Car paradoxe ou pas, c’est malheureusement un fait que cette révolte authentiquement populaire qui vient de balayer le régime de Yanoucovitch, comprend parmi ses dirigeants les nostalgiques de la collaboration banderiste de Svoboda et ─ surtout ─ les néonazis en plein ascension de Praviy Sektor.
Alors, si ces Svoboda et Praviy Sektor font partie du gouvernement ukrainien sans que nos dirigeants européens et nord-américains ― comme d’ailleurs nos grands médias et autres institutions internationales ─ s’en émeuvent trop, ne soyons pas surpris si tout ce beau monde néolibéral accepte demain sans broncher la présence d’un parti comme l’Aube Dorée dans un futur gouvernement grec. Si Dmytro Yarosh, chef de Praviy Sektor, devient le second de Andriy Parubi (d’ailleurs, lui-même fondateur du parti national-socialiste d’Ukraine) a la tête du Conseil de Sécurité Ukrainien, alors pourquoi pas demain le führer de l’Aube Dorée N. Mihaloliakos a la tête du ministère de la défense ou de l’ordre public grec ? Voilà donc une raison de plus qui nous fait considérer ce qui se passe actuellement en Ukraine comme un véritable tournant dans l’histoire européenne d’après guerre, un immense saut qualitatif de la menace néofasciste qui pèse désormais sur nous tous.
Mais, il ne s’agit pas seulement de ça. Indépendamment de la tournure que vont prendre les événements ― qui voient s’ affronter sur le sol ukrainien non seulement la Russie et l’Ukraine (tout autant réactionnaires et inféodées aux oligarques) mais aussi les grandes puissances impérialistes de notre temps, tout indique que les néonazis ukrainiens, déjà puissants, seront les seuls à profiter des ravages que ne manqueront de provoquer tant les politiques d’austérité du FMI que les vents guerriers et nationalistes qui balaient la région. Les conséquences sont tout à fait prévisibles : Les néonazis ukrainiens en armes seront vraisemblablement en mesure d’étendre leur influence bien plus loin que l’est européen et de gangréner l’ensemble de notre continent ! Comment ? Tout d’abord, en imposant, à l’intérieur du camp de l’extrême droite européenne en pleine ascension, des rapports de force favorables au néonazisme militant. Ensuite, en servant comme modèle à exporter au moins dans les pays avoisinants (Grèce inclue) déjà frappés de plein fouet par les politiques d’austérité et déjà contaminés par les virus racistes, homophobes, antisémites et néofascistes. Et évidemment, sans oublier « l’argument » de taille que constituent les milliers et milliers d’armes ― lourdes inclues ― en leur possession qui d’ailleurs ne manqueront de se faire exporter. La conclusion crève les yeux : C’est l’ensemble du paysage, des équilibres et des rapports de force politiques en Europe qui seront immanquablement transformés, aux dépens de syndicats ouvriers, des organisations de gauche et des mouvements sociaux. En mots simple, il y a déjà de quoi faire des cauchemars…
Alors, que faut-il de plus pour que la gauche européenne sorte de sa torpeur actuelle, sonne l’alarme, se mobilise d’urgence et prenne le plus vite possible la seule initiative capable de contenir le tsunami fasciste et fascistoïde qui s’approche : une initiative qui ne peut que viser la création d’un mouvement antifasciste européen, unitaire, démocratique, radical, de longue durée et de masse, qui combine la lutte contre les politiques néolibérales d’austérité draconienne avec la lutte contre la peste brune partout où elle se manifeste. L’heure n’est plus ni aux tergiversations, ni a l’illusion que tout ça se déroule loin de chez nous, ni a l’alibi du train-train antifasciste qui consiste à lutter dans son quartier ou même dans son pays, en s’en foutant éperdument de ce qui se passe de l’autre cote de la frontière. D’abord, parce que même avant l’alarme néonazie ukrainienne, la situation en Europe occidentale était ─ et reste ─ plus qu’alarmante, justifiant pleinement la mobilisation générale contre la montée impétueuse de l’extrême droite. Et ensuite, parce que si nécessaires qu’elles soient, les luttes et les campagnes antifascistes nationales ou régionales ne suffisent plus, ne sont pas a la hauteur des circonstances actuelles tout a fait exceptionnelles et historiques.
En d’autres mots, antifascistes d’Europe, réveillez-vous car il est déjà minuit moins cinq et l’histoire tend à se répéter aussi tragique que par le passé…