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Ce qui a été demandé au Hamas en son temps.. Communiqué

Publie le vendredi 13 février 2009 par Open-Publishing

Communiqué

Les élections israéliennes qui viennent de se dérouler sous l’emprise des événements tragiques de Gaza marquent un incontestable succès des partis de droite et d’ultra-droite tous hostiles à toute négociation de paix avec les autorités palestiniennes quand ils ne demandent pas, purement et simplement, une sorte de « solution finale » pour « régler » le problème qui dure depuis 60 ans en raison de la lâcheté de la « communauté internationale ».

Cette situation est très sérieuse et particulièrement grosse de dangers considérables pour la région et plus généralement.On peut toujours, ainsi que le fait le ministre français des Affaires étrangères, estimer qu’un gouvernement conduit par Tzipi Livni, du parti Kadima, pourrait être mis en place. Cela ne changerait strictement rien à la redoutable question posée aujourd’hui. D’une part, T. Livni, durant la campagne, n’a pris aucun engagement allant dans un sens positif tandis que son passé récent de ministre des Affaires étrangères du gouvernement Olmert n’a pas été marqué de quelque avancée significative que ce soit dans les négociations qu’elle avait en charge avec les Palestiniens. Et, d’autre part, pour gouverner aujourd’hui et disposer d’une majorité à la Knesset, elle devrait nécessairement s’appuyer sur ces mêmes partis de droite hostiles à toute discussion visant à la création d’un Etat palestinien sur la base du droit international pertinent.

Que ce soit Netanyahou qui prenne les rênes du pouvoir soit en s’appuyant uniquement sur ces partis de droite ultra qui lui assurerait une majorité ou bien qu’il envisage un gouvernement « d’union nationale » intégrant le parti Kadima de T. Livni, ne changerait rien non plus à la situation. C’est toujours la force des courants hostiles à tout processus de paix et de poursuite de l’occupation qui marqueraient la politique israélienne.

Dans ces conditions, plutôt que de spéculer sur tel ou tel assemblage, il n’est qu’une voie possible pour la « communauté internationale » et pour l’Union européenne en particulier. Il s’agit d’agir pour contraindre tout nouveau gouvernement israélien quel qu’il soit à se conformer au droit international et de mener activement des négociations visant non pas à la négation mais à l’existence d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, la question des réfugiés étant partie liée de la solution globale.

Ce qui a été demandé au Hamas en son temps doit être aujourd’hui demandé fortement aux dirigeants israéliens pour la formation du prochain gouvernement sous peine de voir les relations de ce dernier réduites au minimum et de s’isoler totalement au plan international. Les membres du Quartette ne sont pas sans moyens pour aller dans ce sens qui constitue une exigence majeure. Ils doivent faire savoir sans plus attendre leur résolution déterminée à ne cautionner aucun gouvernement israélien qui récuserait les principaux paramètres sur la question israélo-palestinienne découlant du droit international. Si tel n’était pas le cas ce serait une très sombre période débouchant sur le chaos qui s’emparerait de cette région.

Chacun est aujourd’hui devant ses responsabilités.

Jean-Claude Lefort

Député honoraire
Le 12 février 2009