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"Chantage" à l’inscription dans un lycée parisien

Publie le jeudi 9 juillet 2009 par Open-Publishing
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Par Emilie Cailleau

L’inscription d’un élève du lycée Maurice Ravel, qui avait participé au mouvement lycéen, a été conditionnée à son engagement écrit de ne pas bloquer le lycée. "Un chantage inacceptable" selon le PCF.

Tristan Sadeghi fait partie de ceux qui ont manifesté dans le blocage des lycées. De ceux qui ont joué un rôle actif dans la mobilisation de son établissement, le lycée Maurice Ravel (Paris XXe) en début d’année. Il convoquait des assemblées générales et coordonnait les actions de plusieurs lycées parisiens.

Sa mobilisation risque aujourd’hui de compromettre son année de terminale. Le proviseur refuse de l’inscrire en terminale sans conditions : "Le proviseur veut que Tristan s’engage par écrit à à ne plus bloquer son lycée et à ne plus prendre part à des actions revendicatives", explique Patrick Bessac, porte-parole du PCF, informé de cette histoire par une source proche, et contacté par LEXPRESS.fr ce lundi.

Médusé, Tristan a refusé de se plier à la volonté du chef d’établissement et n’a pas pu pour l’instant être réinscrit dans l’établissement. Ce première ES de 17 ans, qui se définit comme plutôt bon élève, avec "14-15 de moyenne et des profs satisfaits" assume totalement sa participation au mouvement lycéen et refuse "qu’on lui mette le couteau sous la gorge" . "Certes j’étais un des représentants du mouvement, mais on n’était pas une minorité. On était soutenus par la majorité des élèves. Et le blocage se faisait dans le calme", raconte-t-il à LEXPRESS.fr.

Déterminé à ne pas céder à la "pression", Tristan s’inquiète toutefois de la suite des événements. "On va me punir pour quelque chose qui s’est passé en février. Cela équivaut à une exclusion et cela ressemble au fait du prince de la part d’un proviseur qui ne veut plus de moi, conteste-t-il. Si j’ai commis une faute, je dois passer en conseil de discipline. Sinon la loi exige que je sois réintégré dans le lycée".

"Sois jeune et tais-toi"

Selon le porte-parole du PCF, cet arrangement aux airs de "chantage" est "inacceptable" au nom de la liberté d’expression : "C’est un jeune citoyen qui n’a pas à accepter de telles conditions, s’indigne-t-il. On tente de mettre à pied des jeunes mobilisés contre des réformes qui touchent l’Education nationale. Les lycéens ont aussi le droit d’exprimer leur opinion, de revendiquer et de critiquer le gouvernement. On ne peut laisser dire "Sois jeune et tais-toi !".

Tristan, lui, parle d’un acte "révélateur de la criminalisation de l’acte social". Il est soutenu dans sa démarche par diverses personnalités comme George Pau-Langevin, députée de la 21ème circonscription de Paris (PS) ou le PCF, qui se sont rassemblés ce lundi matin devant le rectorat pour demander sa réinscription. Contacté, l’inspecteur d’académie du second degré, Philippe Satras, qui a reçu une délégation après le rassemblement, tient à rassurer : "Cet élève sera de toute façon réinscrit en terminale dans un lycée." Quant à savoir si ce sera au lycée Ravel, la réponse est plus modérée : "Si pour des raisons d’ordre, le proviseur du lycée Ravel tient à avoir un engagement écrit de l’élève pour pouvoir le réinscrire, il lui appartient de négocier. Pour l’instant, rien n’est décidé. Le temps est encore à la discussion entre la famille, l’élève et lui". La balle est donc dans le camp du proviseur. Celui-ci n’a pas répondu à nos appels

 http://www.lexpress.fr/actualite/so...


c’est non conforme à la constitution
faire un référé au TA (ndlr)

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