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Charb. Avant l’amalgame Mélenchon-Le Pen, Plantu avait déjà
 osé mettre l’antisémitisme au niveau du blasphème

Publie le mercredi 26 janvier 2011 par Open-Publishing
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Charb. dessinateur et chroniqueur, directeur de la publication de charlie hebdo.


On a déjà tout dit du dessin de Plantu paru dans l’Express qui fait de Jean-Luc Mélenchon un populiste comparable à Marine Le Pen. 
Les deux personnages sont affublés d’un brassard qui rappelle celui que portaient les nazis. Rien de très grave, ce n’est qu’un dessin qui a le mérite 
de résumer clairement la pensée 
de son auteur  : Parti de gauche et Front de gauche égale FN. Plantu n’en est pas à son premier amalgame.

À la suite de la publication 
des caricatures de Mahomet par 
Charlie Hebdo et le lancement 
par l’Iran d’un concours de dessins antisémites, Plantu a appelé à un moratoire sur les blasphèmes de la part des dessinateurs occidentaux. 
En s’interdisant de blasphémer, c’est-à-dire en s’interdisant de représenter ce qui est sacré pour un musulman, le dessinateur « de chez nous » est censé encourager le dessinateur musulman à ne pas faire de dessins antisémites… Mettre l’antisémitisme au niveau du blasphème, il fallait oser. La critique d’un dogme religieux serait équivalente à l’expression d’une haine raciale. Se moquer de Dieu n’est pas moins grave pour Plantu que de nier la Shoah. Si on pousse la logique jusqu’au bout, la Shoah serait une croyance religieuse et non pas un fait historique. Ou bien le contraire  : il est aussi certain que Dieu a causé à l’oreille du prophète que les chambres à gaz ont existé. Bref, à ce compte-là, les négationnistes ne seraient finalement que des athées.

Lorsque Plantu a fait part dans des interviews de son initiative contre «  les blasphèmes  », il n’a pas fait couler autant d’encre que lorsqu’il a représenté Le Pen et Mélenchon en jumeaux populistes. Il faut dire que son idée de renvoyer dos à dos blasphème et antisémitisme n’a pas donné lieu à un dessin. Qu’en conclure  ? Sans doute que, médiatiquement, un mauvais dessin vaut mieux qu’un mauvais discours…

Charb

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