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Collectif départemental des travailleurs sociaux de l’Orne

Publie le mercredi 5 mai 2004 par Open-Publishing
4 commentaires

Bonjour,

Nous avons adhéré au collectif départemental des travailleurs sociaux de
l’Orne. Nous l’avons rejoint alors qu’il était déjà constitué, ce qui
explique que l’intitulé du collectif soit un peu restrictif et que l’appel
aux maires (ci-dessous et en fichier joint), envoyé aux 500 et quelques
maires ornais, ne contienne pas l’opinion des usager-e-s que nous sommes.

Enfin, l’important est l’alliance que nous formons avec les travailleurs
sociaux qui sont chargés de "contrôler" les dangereux individu-e-s que nous
sommes en puissance.

Une délégation de ce collectif (AC !, ANAS, CGT, SUD-Solidaires) a
rencontré, le 27 avril, M. Wadier, président de la commission Action sociale
du Conseil général, et M. Hervo, responsable de la DISS.

Le conseiller général semblait découvrir les problèmes de secret
professionnel remis en cause par le projet de loi de prévention de la
délinquance et a écouté attentivement les analyses et revendications des
travailleurs sociaux.

En ce qui concerne le RMA, M. Wadier se souvenait parfaitement des analyses
et revendications exposées par AC ! lors d’une rencontre sur ce sujet en
décembre 2003.

Au nom du conseil général, il a indiqué que "le conseil général ne
supprimera aucun RMI pour cause de refus de principe du RMA." Il nous a
autorisé à le citer.

Le RMA démarrera dans l’Orne en septembre avec l’embauche d’
"accompagnateurs RMA". 12 assistantes sociales seront embauchées à la sortie
de l’école des AS en juin.

En tout, le dispositif RMA emploiera 40 personnes sur le département.
Le conseil général escompte environ 160 RMA d’ici décembre.

Les CLI conserveront le même fonctionnement et les mêmes prérogatives.

AC !

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Le collectif départemental des travailleurs sociaux de l’Orne
C.G.T.
F.O.
SUD
A.N.A.S.
AC !

Alençon, le 27 avril 2004

Madame, Monsieur le Maire,

Une loi est actuellement en préparation qui concerne la prévention de la
délinquance.

Vous le savez probablement, cette loi nous implique, nous travailleurs
sociaux, et vous, maire.

En effet, l’article 23 du projet de loi prévoit que " tout professionnel
intervenant au titre de l’action éducative, sociale ou préventive est tenu
d’informer le maire de la commune de résidence de la personne au bénéfice de
laquelle il intervient, ou le représentant désigné par le maire, de l’action
entreprise au bénéfice de cette personne... "

Cette manière de procéder est contraire au fondement même de nos métiers. En
effet, le travail social s’appuie sur la relation de confiance. C’est elle
qui nous permet de faire admettre aux enfants, aux adolescents et aux
adultes que nous accompagnons le bien fondé de la loi. Nous utilisons pour
ce faire des techniques d’écoute et d’entretien bien précises.

Pour nous, considérer la personne en difficulté comme une personne
potentiellement délinquante, c’est lui refuser cette confiance nécessaire à
nos actions.

- Techniquement, c’est nous réduire à l’impuissance,
- Philosophiquement, c’est nier la dignité de nos usagers.

Nous savons bien que le contrôle et la sanction sont parfois
incontournables. Nous respectons les forces de police et de gendarmerie de
plus le rôle est de faire appliquer la loi.

Mais quant à nous, si nous nous appuyons sur la loi pour faire notre
travail, c’est dans un registre différend qui est celui du soin et de
l’accompagnement.

Les pouvoirs politiques, dont les maires, se situent à la charnière de ces
fonctions différentes et complémentaires. Ils n’ont à s’ingérer ni dans
l’une ni dans l’autre.

Sur un plan plus spécifiquement politique, cette loi placerait les maires en
position de tout savoir, de tout gérer, d’être juge et partie.

Cela n’est-il pas contraire au principe de la séparation des pouvoirs,
principe sur lequel, rappelons-le, est fondée notre démocratie ?

Nous vous remercions de votre lecture attentive.

Nous restons ouverts aux suggestions et remarques que vous pouvez adresser
à :

Le collectif départemental des travailleurs sociaux de l’Orne
C.G. T., F .O., SUD, A.N.A.S., A C !

24, place du Bas-de-Montsort, 61000 ALENÇON
tel 02 33 26 00 21 ; 02 33 26 29 54
e-mail : udcgt.61(AT)wanadoo.fr

Recevez, Madame, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations
distinguées.

Le collectif départemental des travailleurs sociaux de l’Orne

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