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Compte rendu de mandat : "Bertrand, tu m’écoutes, je te parle !"

Publie le samedi 17 septembre 2005 par Open-Publishing

BERTRAND DELANOË saisi le micro et lâche : « Eh bien, dans le X e , je ne
suis jamais déçu ! » Il est 19 h 30 et le maire de Paris vient d’essuyer
sans discontinuer un feu roulant de questions dans la salle des mariages
bondée et surchauffée de la mairie du X e arrondissement. Comme tous les
ans à cette période, Bertrand Delanoë entame le tour des vingt
arrondissements pour venir « rendre compte » de son action et répondre aux
questions des Parisiens. L’entrée en matière est rude : dès que la
question des logements sociaux est abordée, il doit parler sous les huées
et les invectives d’un groupe de mal-logés du XIX e , réclamant « plus de
Plai » (logements aidés).

Jusqu’ici calme, Bertrand Delanoë explose : « J’avais besoin de ça pour me
chauffer ! J’aime bien les comptes rendus de mandat, parce que je peux me
lâcher. »

Le maire dénonce le « cynisme de Nicolas Sarlozy »

Et de dénoncer en saturant son micro le « cynisme de Nicolas Sarlozy, qui
fait expulser des squats pour les caméras sans penser au relogement », et
de fustiger les maires de banlieue qui « refusent de construire des
logements d’urgence comme, encore hier, me l’a dit Patrick Devedjian, le
maire (UMP) d’Antony », souligne le maire de Paris. Et d’enchaîner
quelques petites inexactitudes en affirmant que son équipe construit 4 000
logements sociaux par an, alors que cet objectif n’a été atteint que la
première année.

Ou en accusant la droite d’avoir bâti entre 1 000 et 1 500
logements alors qu’elle en a construit en moyenne 1 900. Il a fallu
répondre à cet habitant révolté par les dégradations rue de Verdun, à
cette autre inquiète de l’avenir des mosaïques du cinéma Louxor, à ce
handicapé réclamant des signaux sonores dans la rue pour les aveugles. Le
maire a un instant d’inattention pendant une question ? La sanction est
immédiate : « Bertrand, tu m’écoutes, je te parle ! » Après deux heures de
débat agité, le maire laisse ses adjoints reprendre le micro. C’est ça la
démocratie participative.

Le parisien