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Conférence de presse de Raymond GAMA du LKP, à Marseille
Publie le samedi 28 mars 2009 par Open-PublishingCollectif des Associations des DOM de la Région PACA
http://collectif-soutien-dom-paca.over-blog.com
Marseille, le 25 Mars 2009
Communiqué de Presse
Monsieur Raymond GAMA,
Responsable des relations extérieures du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon)
sera présent à Marseille pour une conférence de presse,
le LUNDI 30 MARS 2009
à la Cité des Associations
Salle de conférences
93, La Canedière
13001 MARSEILLE
La conférence de presse sera suivie d’une rencontre avec les associations des Départements d’Outre - Mer et sympathisants, et du pot de l’amitié.
Contact - presse :
François NILOR : 06 63 46 34 52
Harry BABEL : 06 32 56 01 56
Enseignant en histoire dans le secondaire et à l’université, Raymond Gama est un des chefs de file du LKP (Liyannaj kont pwofitasyon), la plate-forme associative et syndicale qui est à l’origine de la grève générale en Guadeloupe, qui dure encore, mais qui n’intéresse plus les médias de la métropole
Historien guadeloupéen,
Docteur en Histoire,
Professeur Certifié d’Histoire & Géographie au collège du Moule (Guadeloupe),
Chargé de cours à l’U.A.G (Université Antilles-Guyane).
1984 - A l’origine de la création d’un groupe de réflexion sur l’histoire de la Caraïbe : S.I.S (Sosyété Istwa Savann)...évolution : Lespwisavann...
1985 - Co - auteur (Jean - Pierre Sainton) de Mé 67, mémoire d’un évènement.
1997 - Auteur de la thèse : Evolution d’un grand domaine sucrier à la Guadeloupe : rapports sociaux dans le nord Grande - Terre, aire de la S.A.U.B (Société anonyme des usines de Beauport)...
Auteur de nombreux articles d’histoire sociale et économique...
NB : In La question de la Terre, ouvrage collectif - ed. Geode, U.A.G (2001)
2002 à 2004 - Auteur - animateur de l’émission télévisée "Istwa An Nou" ainsi que de l’émission mensuelle "Lantou a Istwa an Nou" (La Une TV, Guadeloupe), sous le concept "Lespwisavann"
Guadeloupe : Notre Histoire (1ere partie)
Par Raymond Gama
13.03.2008 l 12h09
L’histoire de notre archipel se moule sur celle de la Caraïbe un peu comme on agence une batterie de récipients dans les cuisines très bien organisées. Certains diraient de ces « histoires caribéennes » qu’elles sont comme des poupées gigognes. Il ne saurait y avoir une histoire de la Guadeloupe, et, à ses côtés, une histoire de la Dominique, une histoire d’Antigua, etc... Il s’agit de dire que nous envisageons, à priori, une histoire de la Caraïbe, qu’elle soit séquencée ou globale. Autrement dit, l’histoire de la Guadeloupe que nous proposons par cette monographie repose sur une conception idéologique initiale : il nous faut faire une seule et même histoire de la Caraïbe.
Les îles les plus proches de l’archipel de la Guadeloupe, ses voisines sud et nord (Dominique et Antigua), connaissent comme elle, la singularité chronologique, politique, économique, sociologique, voire ethnique et/ou autres. Mais, il ne saurait être question pour nous de concevoir d’une manière isolée (par île) l’étude de ces catégories intellectuelles, sous quelque prétexte que ce soit, puisque sur le fond, il s’agit d’un même espace partagé en différents groupes d’îles et colonisé sous un même mode par des puissances européennes distinctes. La différence se situe au niveau de la couleur des drapeaux mis en berne et il nous faut admettre simplement qu’il y a, par ailleurs, une distance aussi restreinte entre Dublin (Irlande) et Londres (Royaume – Uni), qui toutes les deux s’intègrent parfaitement dans l’histoire de l’Europe (voire de l’Union Européenne), qu’entre La Havane (Cuba) et Port of Spain (Trinidad and Tobago), toutes les deux intégrées à l’histoire de la Caraïbe.
L’activité historienne, dans la Caraïbe dite anglophone, est de ce point de vue exemplaire, car de plus en plus les gouvernements et les éditeurs envisagent sa diffusion comme une épreuve unique sans être standardisée, diversifiée et donc non uniformisée. Nous sommes sans aucun doute loin de voir se réaliser, des îles des Bahamas aux îles de la Margarita, cette vision de l’espace historien caribéen, mais nous nous devions de préciser notre concept de base en la matière au moment de proposer notre « histoire de la Guadeloupe ».
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Entre la période au cours de laquelle les Français ont chassé les Caraïbes de l’archipel de Guadeloupe et l’époque actuelle, ce bout de territoire de la Caraïbe est devant une seule alternative réellement dynamique. Elle est la suivante : s’émanciper de la tutelle française et européenne, de la colonisation, ni plus ni moins. Toute autre perspective nous conduit presque inéluctablement dans une impasse, dans une voie sans avenir. La Guadeloupe ne peut donc sans cela faire le deuil de l’esclavage.
Le peuple amérindien (Taïnos - Arawak puis Caraïbe) a développé sur les terres de l’archipel des rapports sociaux de type communautaire. Cette société dite primitive a été supplantée par la déferlante bourgeoise européenne qui étendit, dès le XVIe siècle, sur les terres d’Amérique, la discrimination au sein de l’espèce humaine afin de justifier l’exploitation de l’homme par l’homme.
L’apport de captifs d’origine africaine crée, sous le fouet et les fers du système esclavagiste en Guadeloupe, un peuple qui a souvent tenté par des actes significatifs de révoltes, de guerres anti – esclavagistes de sauver sa condition humaine piétinée, bafouée par le flot séculaire d’une barbarie prétendument justifiée afin de protéger les intérêts du capitalisme européen.
Il a fallu un peu plus d’un siècle et demi (166 ans) pour que le système esclavagiste subisse, en Guadeloupe, une remise en cause capable d’ébranler ses plus profondes assises (1801 – 1802). Il reste vrai que peu d’archipels et peu d’îles de la Caraïbe, voire ailleurs, connaîtront une abolition (la première en 1794) et un retour à l’esclavage comme ce fut le cas de la Guadeloupe. Nous pouvons considérer que depuis la seconde abolition (1848) ce n’est pas d’émancipation (comme on dit dans les îles anglophones) qu’il a été question mais bien d’assimilation.
Qu’est – ce qui fait perdurer une telle problématique ? Pourquoi ce territoire de la Caraïbe qui a vu naître les premières tentatives concrètes dans les Amériques afin d’instituer un nouveau pouvoir, anti – esclavagiste, voire anti – colonial, est aujourd’hui encore sous domination coloniale ? Pourquoi cette source d’enseignements pour Dessalines et donc gage du succès de la première révolution haïtienne, puis de la révolution bolivarienne et latino – américaine, n’a pas réussi à se régénérer mais, au contraire, à s’enliser dans des débats franco – européens ?
Nous tâcherons d’éclairer les réponses à ces questionnements en envisageant d’abord, la nature et les caractéristiques de la période pré – esclavagiste, ensuite des luttes anti – esclavagistes qui ont été menées entre 1630 et 1794. Puis, nous analyserons la période de l’ « accession à la citoyenneté », entre 1794 et 1848. Nous terminerons par un exposé des grands traits de l’époque contemporaine, dans sa phase dite post – esclavagiste (1848 – 2008) .
je suis étonné que la CGT ne soit pas à l’initiative de ces débats avec le LKP
Hier, à l’AG de l’UL CGT de Lille, un intervenant a pris longuement appui sur le mouvement en Guadeloupe
Moi aussi, pour souligner que quand on prétend que la "situation" n’est pas la même en Guadeloupe :
– c’est effectivement de s’isoler du milieu associatif, alors que bon nombre des militants présents sont aussi investits dans des assos de luttesociale
– c’est un relent de racisme, si on veut expliquer la lutte du LKP par le seuls fait colonial : en effet, les français d’origine immigrée subissent aussi la ségrégation "post-coloniale"
Patrice