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Contre la précarité, les salarié-es précaires de l’Ecole Normale Supérieure occupent la prestigieuse école.
Publie le jeudi 11 novembre 2010 par Open-Publishing4 commentaires
La retraite a mis le feu à l’École normale supérieure, où les étudiants se mobilisent pour défendre les personnels.
« Mobilisés sur les retraites, nous avons invité les personnels en assemblée générale pour évoquer ce sujet, raconte Julien. Mais ils nous ont répondu qu’ils ne pouvaient pas venir, que c’était risqué. Beaucoup d’entre eux sont précaires… » Voilà comment les étudiants de l’École normale supérieure, à Paris, ont pris conscience des difficiles conditions réservées aux employés de leur prestigieuse école et se sont mis en grève pour les défendre.
Arthur travaille à la cantine depuis quatre ans et demi en CDD. Dix autres cantiniers partagent cette précarité. « Des fois, on nous dit que notre contrat ne sera pas prolongé. » Contractuel, il ne touche qu’un salaire de 1 180 euros, comme des bibliothécaires. « Nous demandons que les personnels puissent gagner au moins autant que les étudiants », précise l’un d’eux, Sandro Franceschi, soit 1 300 euros par mois. C’est ce que gagne Georges Chaimbault, le jardinier, mais au bout de vingt ans de carrière. Il demande donc une augmentation.
La directrice Monique Canto-Sperber se défend en évoquant le régime de la fonction publique : « Un concours est nécessaire pour titulariser ces personnels qui relèvent de la catégorie B ou C des fonctionnaires. » Le normalien Hubert conteste : « Elle pourrait demander des postes de ce type, mais elle a dit clairement qu’elle “préfère recruter des profs à des cuistos”, ce qui atteste de son mépris social. »
La centaine d’étudiants réunis en AG lundi et mardi n’est pas, selon elle, légitime à défendre les salariés. Sa décision de fermer les sites ne favorise pas, il est vrai, la participation de ceux-ci aux différentes actions. Pour lui rendre la pareille, un blocage est prévu aujourd’hui. Les élèves de Normale espèrent une mobilisation supérieure.
Trois documents intéressants (dont deux produits par les grévistes) :
1) un article de Rue 89 de mardi dernier :
– http://www.rue89.com/2010/11/09/des...
Lisez les commentaires aussi, c’est vraiment sympa.
2) le premier numéro du "BLOcage", journal de la mobilisation :
– https://docs.google.com/fileview?id...
3) Une émission de radio-libre :
– http://soundcloud.com/quentin-mathias
Messages
1. Contre la précarité, les salarié-es précaires de l’Ecole Normale Supérieure occupent la préstigieuse école., 11 novembre 2010, 19:21, par SUD ENS
Deux rendez-vous importants, lundi prochain, 15 novembre :
– 15 h : réunion d’information avec le maximum de personnes (personnels,
étudiantEs, et professeurEs de tous les établissements universitaires de
Paris et d’ailleurs !) ;
– 17 h : grand rassemblement devant l’ENS. Amenez de quoi manger !
(Juste pour info, le lendemain, mardi 16, a lieu une réunion d’une
commission présidée par la diection sur ces questions de conditions de
travail. La direction nous a dit que cette commission allait travailler
sur la mise en place de primes pour le personnels. C’est la seule réponse
à nos revendications !)
Si vous pouvez diffuser ce message autour de vous, dans vos AG, ce serait
super !
A très bientot !
La lutte continue
Marion
" Lundi 8, Mardi 9 et Mercredi 10 novembre, la majeure partie des
services de l’ENS ont été perturbés : la cantine, les cuisines, la
bibliothèque, les ateliers, les bureaux de la direction...
Une partie du personnel (dont les femmes de ménage et les jardiniers)
s’est également mise en grève.
Nous avons voulu dénoncer par ces actions les conditions de travail
*inacceptables* d’une grande partie des personnels contractuelLEs de
l’ENS : CDD à répétition (souvent pendant plusieurs années), salaires
bloqués à 1100 ? par mois, absence de promotions, harcèlement moral.
Ces personnes ont expliqué lors de nos réunions qu’elles n’osaient pas se
mettre en grève ni se mobiliser pour améliorer leur situation, par peur de
représailles ; qui se sont déjà produites en des circonstances similaires.
*****************
Nous avons élaboré ensemble une liste de revendications, qui a été portée
à la direction (en leur accordant un délai de réflexion d’une semaine) :
– la titularisation des personnels précaires ? ou au minimum un CDI pour
toutes et tous ;
– l’augmentation de 300 ? des salaires des personnels ? afin qu’aucun de
leur salaire ne soit inférieur
à celui des normaliens ;
– l’augmentation des effectifs pour mettre fin à la surcharge de travail ;
– la facilitation de l’accès au logement ;
– la cessation immédiate de toutes les violences physiques et morales
exercées par leur hierachie ;
Jusqu’à présent, trois réponses nous ont été données :
– « l’impossibilité » de satisfaire nos revendications, en particulier sur
les contrats précaires
– la création d’une « commission de réflexion » pour améliorer les
conditions des contractuels (qui devait se réunir le 23 novembre,
finalement avancée au 16)
– la création d’un poste en cuisine (il s’agira bien sûr d’un nouveau
contrat précaire)
Elles ont été jugées insuffisantes par les Assemblées Générales qui ont
suivi les différentes rencontres avec l’administration.
Nous insistons sur le fait que la direction refuse catégoriquement de
remettre en question les contrats précaires, et *assume leur existence*,
en se réclamant de la réglementation sur le sujet.
*****************
Nous ne nous laisserons pas décourager, malgré les pressions de la
direction, les menaces nominatives et la *présence de policiers en civil*
dans l’École.
(sans parler de la "tactique" plutôt étrange de la direction qui a décidé,
le 9, de bloquer elle-même certains lieux de l’École : Cour aux Ernests,
Salle informatique, Service courrier et... bibliothèques)
La direction ne nous a pas laissé le choix ; le blocage s’est avéré être la
seule solution pour faire entendre ces
revendications et pour que les personnels puissent s’exprimer sans subir
des pressions individuelles.
*****************
* AFIN QUE CES SITUATIONS INACCEPTABLES SOIENT CONNUES PAR TOUS ET
TOUTES,* * NOUS VOUS CONVIONS LUNDI PROCHAIN (15 NOVEMBRE), *
* À UNE RÉUNION D’INFORMATION AVEC LES PERSONNELS, *
* À 15H, EN SALLE DUSSANE *
Cessons d’accepter les drames qui se jouent ici quotidiennement !
LE COMITÉ DE MOBILISATION.
1. Contre la précarité, les salarié-es précaires de l’Ecole Normale Supérieure occupent la préstigieuse école., 11 novembre 2010, 20:07
Va-t-on former enfin des intellectuels critiques, humanistes et surtout progressistes dans les "grandes écoles" ? Un exploit que d’oser regarder juste à côté de soi la vraie France, celle d’un peuple qui n’en finit pas de subir l’oppression et les turpitudes de ses "élites" serviles enchaînées au fric, au pouvoir et aux honneurs .
2. Contre la précarité, les salarié-es précaires de l’Ecole Normale Supérieure occupent la préstigieuse école., 11 novembre 2010, 20:00, par williamoff
J’imagine Pernaud au 13h00 ou Pujadas au 20h00 :
"Les normaliens sont en grêve alors qu’ils ne sont même pas concernés."
Difficile chez ces arrivistes des médias de comprendre le mot solidarité.
Ce mouvement, avec d’autres depuis deux mois, est emblématique de la période que nous vivons. Celle d’une prise de conscience généralisée (ou presque) d’un système injuste.
1. Contre la précarité, les salarié-es précaires de l’Ecole Normale Supérieure occupent la préstigieuse école., 11 novembre 2010, 22:29, par jaja
on pourra dire ça quand les étudiants s’occuperont un peu des conditions faites à tous ceux qu’ils ne voient pas ( ne veulent pas voir ? ) en particuliers des personnels techniques et autres .......
je suis agréablement surpris de la réaction d’étudiants de l’ENS ; bravo au moins pour eux