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Contribution de majoritaires de la LCR au Collectif national

Publie le mercredi 8 novembre 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

Au Collectif National

Cher-e-s camarades,

Nous avons pris bonne note de la demande de faire le point sur les positions des divers protagonistes, et en particulier de la LCR. Nous nous plions volontiers et par écrit à l’exercice, sur les questions stratégiques comme sur les questions programma tiques, afin que chacune et chacun, dans le mouvement pour des candidatures unitaires, puisse se faire un avis en toute connaissance de cause.

Sur les questions « stratégiques » : Comme vous le savez, tout en continuant à participer nationale ment et localement aux discussions des collectifs, nous avons décidé de ne pas ratifier les conclusions du texte « ambitions-stratégie » car à notre sens les formulations qu’il comporte laissaient ouverte la possibilité in fine de participation à un gouvernement en partenariat avec la direction socialiste.
Mais au-delà des textes, nous jugeons aussi nos partenaires aux actes. Et nous regrettons que, de ce point de vue, les choses empirent : à Bordeaux, la direction du PCF, nationale et locale, a préféré le soutien à une liste PS/PC à une liste d’unité de la gauche du « non » qu’avaient proposée nos camarades. La Conférence Nationale du PCF des 21 et 22 octobre, non seulement considère que le texte de Saint Denis autorise en « rejetant la théorie des deux gauches de la LCR » à renouer avec la direction du PS (par delà le « oui » et le « non », clivage pourtant constitutif du mouvement unitaire), mais Marie-George Buffet utilise désormais la formule hautement révélatrice « nous ne sommes pas la gauche de la gauche ». Que sommes nous alors ?
La réponse de la direction du PCF se précise quand les rencontres avec la direction socialiste se multiplient, non plus seulement pour discuter de la nécessaire riposte aux mesures de la droite, mais aussi pour décider de convergences programmatiques possibles. Ainsi, le risque que tout cela se termine dans une nouvelle formule d’union de la gauche s’est accentué ces dernières semaines.
Une fois de plus, puisqu’il faut être le plus clair possible, nous rappelons qu’il n’y a chez nous aucune tentation de renvoyer la gauche et la droite dos à dos.
Virer la droite en 2007 est pour nous une mesure de salubrité publique. Mais c’est aussi et surtout sa politique que nous voulons battre et cela signifie n’entretenir aucune illusion sur la possibilité d’une alliance avec le ou la candidat-e qui sortira du vote socialiste. Pas par sectarisme, mais parce que nous ne voulons pas soutenir ou participer à un gouvernement qui fait l’inverse de ce pourquoi nous nous battons, tous ensemble : contre les OGM, contre la privatisation des services publics, pour le partage des richesses... Cela n’empêche en rien, au contraire, que nous parvenions à convaincre de nouveau nombre de militants, de sympathisants et d’électeurs socialistes d’opter pour nos propositions comme cela s’est déjà produit le 29 mai. La fracture du « non » et du « oui » n’est pas résorbée à gauche et le choix de la radicalité ne conduit pas à la marginalité.

Cette question, que nous avons maintes fois posée, constitue le centre d’un désaccord stratégique majeur avec la direction du PCF, et avec ceux qui ont soutenu le texte « ambition et stratégie », un désaccord qui, au fil des semaines, s’avère de plus en plus indépassable, à moins d’un changement significatif de ligne des dirigeants de ce parti.
Mais cette question s’adresse aussi à tous les postulants candidats. En effet, quelque soient les candidats annoncés, nos désaccords demeurent quant à l’indépendance vis à vis du PS.
Et au-delà de la position des candidats à la candidature, des dirigeants de telle ou telle sensibilité ou organisation, nous savons aussi que ce débat, légitime, anime de nombreuses réunions de collectifs et que notre souci est partagé par beaucoup, y compris par des militantes et militants communistes. De nombreux exemples en attestent comme les amendements au texte « ambition-stratégie » défendus le 10 septembre par les comités des Bouches du Rhône, la position du camarade Raoul-Marc Jennar exprimée par courrier le même jour, les courriers que nous avons reçus de militants de mouvements nous interpellant et affirmant leur volonté, que nous partageons pleinement, de continuer à travailler ensemble.

Sur les questions programmatiques : Vous nous avez également demandé un jugement sur le texte adopté le 15 octobre à Nanterre. De nombreux passages de ce programme ont notre accord. Un certain nombre de positions ou de formules n’ont pas notre assentiment.
Voici trois exemples :
– La hauteur du SMIC à 1500 euros « bruts » n’est pas acceptable, ce n’est pas ce que nous avions adopté ensemble dans la charte antilibérale. Il est bien connu en effet que cela signifierait à peu de choses près poursuivre sur 5 ans les soi-disant revalorisations entamées par le gouvernement de la droite. Nous sommes favorables à une réelle mutation des bas revenus et cela signifie 1500 euros en net.
– Le nucléaire est une autre question majeure pour une élection générale aussi importante où les enjeux de choix énergétiques sont au cœur d’une problématique de transformation sociale. Certes, nous sommes preneurs de tout débat sérieux et d’une consultation populaire sur la question. Mais quelle est la position qui serait défendue par un-e candidat-e commun-e dans ce débat ? Pour nous, elle ne saurait être autre qu’une position partant de l’incontournable exigence de la sortie du nucléaire.
– Enfin la question de l’attribution de tous les droits citoyens liée au seul critère de résidence apparaît capital. Imagine t-on notre porte-parole revendiquer le cas par cas pour résoudre la situation des sans-papiers ?
De façon plus générale, la faiblesse essentielle du document est de ne pas poser avec assez de clarté la question du rapport de force, des mobilisations nécessaires, sans lesquelles il serait impossible d’imposer la rupture nécessaire pour satisfaire l’urgence sociale : prendre sur les profits, limiter les prérogatives des patrons et des gros actionnaires...
Nous partageons le souci démocratique largement répandu quant au fonctionnement des comités, comme le refus de la tentative d’instrumentalisation du rassemblement issu du 29 mai et la volonté de maîtriser collectivement la désignation du candidat. En effet, la Conférence Nationale du PCF n’envisage aucun autre choix que le ralliement des collectifs à la candidature de Marie Georges Buffet. Ce n’est pas là ce que l’on peut appeler une discussion démocratique et cela signe le retour des pratiques hégémoniques.

Pour notre part, comme vous le savez, nous avons engagé la candidature et la campagne d’Olivier Besancenot. Cependant nous n’avons jamais été arc-boutés sur la présentation de notre camarade. Nous l’avons dit à plusieurs reprises : nous serions prêts à le retirer si un accord clair se dégageait. Mais nous sommes obligés de constater que, pour les échéances électorales à venir, les désaccords se creusent plus qu’ils ne se comblent.

Recevez, cher-es camarades, nos sincères salutations.

La délégation de la LCR :

Anne Leclerc, Léon Crémieux, Yvan Lemaître, Pierre-François Grond.

Messages

  • Aux "majoritaires" de la LCR

    Votre stratégie politique, basée sur le soupçon, ne tient pas. Pourquoi ?

    Supposons que la gauche sociale parviennent à s’unir (avec vous) et crée la surprise au premier tour des prochaines Présidentielles en devançant le candidat socialiste, en figurant qui sait au second tour. Dans ce cas-là, gageons qu’aucun des membres de la Gauche sociale n’aura l’idée d’implorer un "partenariat avec la direction socialiste". C’est plutôt l’inverse qui se produira.

    Deuxième cas de figure : la gauche sociale perd son pari (peut-être à cause de divisions... ou de votre absence !) Alors oui, il y a des risques de voir certains des nôtres composer avec le Parti socialiste (si celui-ci parvient au second tour, parce que...). Dans ce cas-là, QUE VOUS IMPORTE ? Il vous suffit à vous de ne pas y aller. La défaite, de toute façon, entraîne toujours des éclatements, des séparations douloureuses.

    Alors s’il vous plaît, faites le pari de la réussite, pas celui de l’échec. Allez-vous rester éternellement célibataires petit-bras parce que les risques de divorce augmentent en France ?

    Le Yéti

  • Comme tout le monde, je souhaite que la LCR cesse ses procès d’intention.

    Mais d’un autre côté de ma tête, j’espère sournoisement qu’elle maintiendra son candidat.

    Il sera intéressant de voir comment Besancenot défendra des positions aussi bêtement sectaires : "pas d’accord avec le PS quoiqu’il arrive, quelques soient les positions des uns et des autres, et pour les mille ans à venir".

    Si la LCR nous rejoint, nous devrons compter avec sa volonté permanente d’apparaître comme les gardiens du temple.

    S’ils y vont seuls, comme ils vont se planter gravement, c’est peut-être une bonne chose...

    Jacques Roux

  • quelle question vous préoccupe le plus ?
    1- celle d’empêcher les anti libéraux de "s’accorder" avec la direction du ps
    2- ou celle d’obtenir que les anti libéraux devancent le candidat ps au premier tour

    d’après votre texte, c’est clairement la question 1

    pourtant le moyen le plus efficace de répondre à ces 2 questions n’est il pas que vous vous investissiez dans ce courant anti libérale ?

    quels arguments vous permettent de penser qu’en vous isolant du courant anti libéral vous vous donniez plus de moyens pour empêcher les anti libéraux de "s’accorder" avec la direction du ps ?

    phil

  • Marie-George Buffet utilise désormais la formule hautement révélatrice « nous ne sommes pas la gauche de la gauche ». Que sommes nous alors ?

    Révélatrice de quoi ???
    La gauche c’est la gauche, point...
    je pense que ce n’est pas aux socialistes de représenter LA gauche, la gauche c’est nous : le rassemblement Unitaire et entre autre à l’intérieur de ce rassemblement les communistes.

    La LCR veut être la gauche de la gauche ça veut dire quoi, laver plus blanc que blanc comme disait Coluche ???

    Demande au peuple français ce qu’il veut...Une politique qui les aide aujourd’hui et une politique qui leur propose des lendemains plein d’espoir pour une nouvelle socièté humaine.

    Heureusement qu’à la LCR de nombreux militants pensent que le collectif unitaire est la solution et que Besancenot se plante lourdement.

    Ou alors il veut faire comme Laguiller et Chevenement, faire entendre ses différences aux mépris des aspirations du peuple travailleur et qui subit ?
    La divison ne paye jamais.

    PG

    Drôle De Coco

  • ces positions perpétuelless qui ne sont juste que de l’anticommunisme primaire commencent à me gonfler !!

    si la LCR veut mettre toutes les chances du côté de la population pour que vraiment nous puissions battre la droite et le PS alors qu’il se mouille avec nous dans les collectifs !!!
    ça devient GROTESQUE !!!

    • Bravo aux majoritaires de la LCR, une ligne stratégique claire gravée dans le marbre avec des objectifs bien identifiés.
      C’est vrai que nous dans les collectifs on est d’affreux naifs des idiots utilles, en plus on prétend disputer au PS son leaderchip sur le l’appellation GAUCHE alors qu’il suffit d’une pirouette sémantique pour être soi même à la proue d’un autre rassemblement la GAUCHE DE LA GAUCHE. C’est bien vous aurez la médaille du mérite doctrinal.
      Quant à la dynamique vous n’y croyez pas depuis le début à quoi bon changer maintenant, bravo aussi pour l’exemple de Bordeaux c’est d’une rare mauvaise foi. L’appareil est sauf ouf en route pour le futur.

      Roger.

    • C’est un peu court et léger comme argumentation face à un texte avec lequel on peut ne pas être d’accord, mais auquel il faut répondre avec deux vrais arguments camarade ! La LCR pose de vrais questions finalement, même si elle est absente des collectifs, surtout quand on voit que le PC veut tout ce qui est unitaire...autour de MGB ! Et nous, au milieu de tout ça qui ne sommes militants de ni l’un ni l’autre, et qui SOMMES MAJORITAIRES, on fait quoi ? Ce que je sais, c’est qu’en cas de rupture d’un côté ou de l’autre, aucun de ces 2 partis ne s’en tirera indemnes ; nous, OUI ! Ce sera dur à passer comme cap, mais la dynamique de ceux qui veulent un autre monde, EN FAISANT DE LA POLITIQUE AUTREMENT, avancera quoi qu’il advienne. Le PC lui perdra des militants, encore et toujours des voix inexorablement, la Ligue elle aussi perdra des militants, par contre elle a un dirigeant OB qui saura se repositionner très vite comme un vrai leader de la gauche alternative et de RUPTURE. Ce n’est pas le cas de MGB. Donc l’histoire roule pour les Alters de tous poils (les libertaires aussi qu’on oublie trop souvent : voyez le Mexique !) et aussi pour OB. On l’aime, on l’aime pas, ça n’a aucune importance. C’est tout simplement un fait objectif : il est dans le sens de l’histoire, même s’il nous fait chier aujourd’hui avec sa position rigide et négative.

  • Aux éclaireurs de cette délégation de la LCR,

    Lorsque l’on veut chercher des pous, il faut bien être regarder et écouter.

    1/ Éric Coquerel : "...1500€ brut et rapidement net..."

    2/ Christian Picquet (entre autres) : "... pas de participation NI à un gouvernement NI à une majorité autour du PS..."

    3/ Marie Georges Buffet : "...arrêt d’un productivisme qui gâche les ressources humaines..."

    4/ René Revol (et non MGB) : "...Nous ne sommes pas la gauche de la gauche , nous sommes la gauche..."

    Veuillez contrôler chers éclaireurs de la LCR sur les 14 videos regroupées par le collectif de Bellaciao et revoyez votre copie SVP en y ajoutant d’autres pous.

    Esteban

  • La mauvaise foi de la LCR sur ce coup là me donne envie de gerber.
    Leur 3 exemples sont complètement bidons. A moins qu’ils n’aient pas lu le programme.
    Sur les étrangers que veulent-ils de plus que la régularisation de tous les sans-papiers + carte de 10 ans + vote à toutes les élections locales !!!!! ????
    Mais ça ne sert à rien de chercher à leur prouver quoique ce soit. Ce qu’ils veulent, c’est juste un prétexte !

    Parce que en plus, s’ils trouvent le rassemblement unitaire anti-libéral trop à droite, pourquoi ne font-ils pas liste commune avec LO ?
    Oui un pretexte pour présenter Olivier Besancenot.

    Comment ai je fait pour voter aussi souvent pour eux ?
    Heureusement qu’au moins 40% de leurs militants sont partie prenante des collectifs.
    Mais je suis terriblement déçu par les dirigeants de la LCR.

    Du coup au niveau du candidat unitaire, qui pourra se présenter ?
    Les communistes auront beau jeu maintenant de chercher à imposer la candidature de MGB. Et qui pourra les blamer puisque effectivement ils sont maintenant majoritaire dans les collectifs.
    Ils n’y a plus qu’à espérer que Royal (ou DSK) sera désignée au PS et que les socialistes anti-libéraux oseront quitter leur parti pour nous rejoindre.

    Quelle déception tout de même.

    Philippe Paris 12eme

    Plus jamais je ne voterai Besancenot !

  • Le titre n’est pas tout à fait approprié. La contribution est l’émanation de LA majorité de la LCR en phase avec ce qui a été voté à la Conférence Nationale de la Lcr de juin. En accord avec le texte adopté à 80% des délégués à cette Conférence.
    Sandrine